lundi 29 mars 2021

FRANCE - Normandie - L'abbaye du Mont Saint-Michel – Partie 2 sur 2

L'abbaye du MONT SAINT-MICHEL  – Partie 2 sur 2

1300 ans d’existence *****

(Version mars 2021)


L’abbaye

Pour découvrir l'histoire de l'abbaye du Mont Saint-Michel et la première partie de la visite en photos (arrivée à l'abbaye, découverte de la terrasse et de l'église abbatiale), veuillez cliquer ici SVP !


Suite de la visite...


Le cloître

Il s’agit de l’une des parties de la Merveille. Il est édifié entre 1225 et 1228 sur un plan de quadrilatère régulier. Les contraintes de terrain ne permirent pas de placer le cloître au centre du monastère comme dans les autres abbayes. Il conserve sa vocation spirituelle mais ne remplit pas le rôle de nœud de communication avec le reste de l’ensemble. La galerie Sud est accolée au croisillon Nord du transept de l’abbatiale. Une porte communique avec l’église. La galerie Ouest s’ouvre sur trois arches directement dans le vide (une vitre évite les chutes de nos jours...), au-dessus de la baie. La salle capitulaire, 3e étage d’une section jamais construite mais dont le terrassement est visible, aurait dû être connectée au cloître par cette galerie occidentale. Un lavatorium permettait de se laver les mains avant d’entrer dans le réfectoire dont l’entrée se trouve dans la galerie orientale. Un cachot a été aménagé tardivement au XIXe siècle sous les combles de la galerie Nord. Les colonnettes en calcaire, qui encadrent l’espace central aménagé en jardin médiéval (recréé en 1966), adoptent une disposition en quinconce. Les sculptures d’ornement sont en pierre de Caen (calcaire). Des travaux ont été mené à partir de 2017 sur le cloître (les photos présentées ici sont de 2016, donc antérieures).


La statue de Saint Michel vue du cloître


Angle Sud-est des galeries

Le quadrilatère central vu de la galerie occidentale


L'abbatiale le long de la galerie Sud


Perspective entre les colonnettes


Les colonnettes et les ogives gothiques en quinconce


L'angle entre les galeries Nord et Ouest


Le quadrilatère central et la galerie occidentale au fond


La galerie Nord depuis la galerie orientale


L'angle des galeries Sud et Est


Mur de la galerie Sud avec ses soupiraux qui donnent sur l'étage inférieur

La baie vue depuis le cloître


Le réfectoire (1217-1220)

Formant le dernier et 3e étage de la partie orientale de la Merveille, il fait suite au cloître. On y accède par la galerie orientale de ce dernier. D’un seul tenant, deux murs parallèles le limite au Sud et au Nord. Un berceau en lambris recouvre l’ensemble. Un pavage en terre cuite vernissé y a été recréé dans les années 1960. Cinquante-neuf colonnettes engagées délimitent les ouvertures étroites des fenêtres à ébrasements profonds. De l’entrée, la perspective donne une impression de murs pleins étant donnée cette disposition des fenêtres. Des chapiteaux à crochets et tailloirs arrondis de style gothique normand surmontent ces colonnettes. Une chaire de pierre, occupant deux arcatures et visible sur le mur Sud, permettait au moine lecteur d’être visible de toute l’assistance. Un espace est aménagé pour le monte-charge dans l’angle Ouest de ce même mur.


Le réfectoire d'Ouest en Est

Le plafond en lambris

La chaire de pierre dans le mur Sud

Le revers du mur Ouest donnant dans le cloître

Escalier des mauristes

Il relie les deuxième et troisième étages de la Merveille. On y croise l’œuvre en bas-relief « Le songe de saint Aubert », par Barré, 1860.


"Le Songe de Saint Aubert"


Salle des Hôtes

Située sous le réfectoire, elle se destinait à recevoir les hôtes de marque (nobles, roi). Elle présente une structure en croisées d’ogives à deux nefs séparées par 6 colonnes à chapiteaux aux motifs végétaux. Sa structure reprend celle de l’aumônerie (billetterie), située juste au-dessous. On note la présence de contreforts intérieurs habillés de colonnes engagées. Le mur Sud, borgne, fait face au mur Nord largement ouvert par de grandes fenêtres à meneaux horizontaux. On remarque également une double cheminée qui occupe la quasi-totalité du mur occidental et la présence de latrines suspendues. Les vitraux et carreaux d’origine ont aujourd’hui disparu.



Deux vues de la Salle des Hôtes


Crypte des Gros Piliers

La visite se poursuit en accédant à la Crypte des Gros Piliers, élevée au milieu du XVe siècle (1446-1450) pour soutenir le chœur gothique de l’église abbatiale écroulé en 1421. Elle occupe l’emplacement de l’ancienne crypte absidiale. Elle reprend, sur le modèle du chœur abbatial, un plan de type déambulatoire avec 6 chapelles rayonnantes. La salle possède 10 piliers dont 8 assez monumentaux et cylindriques de 5 mètres de circonférence. Ils n’ont pas de chapiteau mais des bases polygonales. Deux colonnes, plus fines et géminées, soutiennent le centre de la voûte par des arcatures multiples les faisant comparer à des palmiers. Les portes de cette crypte débouchent vers : la Chapelle Saint-Martin, l’Officialité, les bâtiments abbatiaux et un escalier montant à l’abbatiale.


Les "piliers" dans la salle éponyme

Les "Palmiers"

Chapelle absidiale de la Vierge Noire

Vue des "piliers" depuis une chapelle rayonnante


Crypte Saint-Martin

Petite salle carrée au Sud du rocher, elle supporte le croisillon Sud du transept abbatial. Elle présente une voûte en berceau d’une portée de neuf mètres. Une abside en cul-de-four la ferme à l’Est. La Chapelle des Trente-Cierges au Nord (non incluse dans la visite) reprend une structure comparable.


Autel de l'abside de la crypte Saint-Martin


Ancien ossuaire et roue d'écureuil

Un ensemble de bâtiments occupe le Sud de ce niveau. On le doit à l’abbé Robert de Torigni. La « roue d’écureuil » se trouve dans l’ancien ossuaire depuis 1819 et permettait, par un système de treuil, de monter les vivres jusqu’à cet étage lorsque l’abbaye était une prison. Elle était actionnée par des détenus.



Deux vues de la "roue d'écureuil" dans l'ancien ossuaire


La Chapelle Saint-Étienne

Elle se situe à l’Ouest de l’ossuaire, et date de 1154-1164. Elle faisait office de chapelle des morts. Dans l’ancienne infirmerie, une fresque appelée « Dit des trois morts et des trois vifs » évoque la confrontation de personnages vivants et morts. La scène reprend le thème des « vanités » ou des danses macabres. L’escalier Nord-sud, situé sous la terrasse de l’Ouest, conduit au promenoir.


Chapelle Saint-Etienne


« Dit des trois morts et des trois vifs »



Escaliers menant au promenoir des moines


Promenoir des moines (vue sur la salle de l'Aquilon et le Cachot du Diable)

Salle à trois piliers et double nef de fonction incertaine, elle conduit au « Cachot du Diable », salle voûtée à unique pilier, à la Chapelle des Trente-Cierges et à la Salle des Chevaliers, un peu en contrebas.


Promenoir des moines

Le Cahot du Diable


La Salle des Chevalier

Appartenant à la Merveille, et prolongeant la Salle des Hôtes, elle soutient grâce à ses 12 colonnes le cloître. Il s’agissait du scriptorium des moines dans lequel ils s’attelaient aux traductions et copies d’ouvrages religieux. Son nom viendrait de la confrérie des chevaliers créée par Louis XI. Cette salle comprend, en outre, un système de chauffage par cheminées.





Quatre vues de la magnifique Salle des Chevaliers


Cellier

La visite se termine dans l’ancien cellier au premier niveau, dans lequel on conservait les vivres, et qui fait office de boutique de nos jours. On sort ensuite par les jardins en longeant la façade Nord de l'abbaye.


La Merveille vue des jardins, au Nord

La terrasse Ouest et le clocher de l'abbatiale dans un décor givré

La solide façade Nord à contreforts


En bref…

Probablement l’un des plus beaux monuments de l’Occident, brillant à la fois par l’esthétique de sa construction que par le choix de son site naturel d'édification. Il faut y aller au moins une fois dans sa vie...  Attention ! 3,5 millions de visiteurs par an (auparavant...), méfiez-vous de l’affluence de touristes ! Il est possible de visiter l’abbaye du Mont Saint-Michel presque « seul » : Lors des nocturnes en été (témoignage d’amis qui ont eu cette opportunité) ou bien en hiver. J’ai pris les photos, présentées ici, le 31 décembre 2019. Cet article n'est qu'un tour d'horizon de l'histoire et de l'architecture du site qui mériterait plusieurs volumes ! Certaines salles ne sont pas au programme de la visite classique et donc non présentées ici... La baie du Mont Saint-Michel et son abbaye sont, bien sûr, classées au patrimoine mondial par l'UNESCO.


Carte Satellite de la Baie du Mont Saint-Michel (source Google)


Informations pratiques

- De Rennes, comptez 67 km et 1h de route par la D175 et Pontorson.

- De Caen, 1h20 et 122 km par l'A84 puis la N175.

- De Paris, environ 3h45 et 360 km que vous passiez par l'A13 et Caen ou, par l'A11 et Le Mans.

- L'espace de stationnement se trouve sur le "continent", à l'Est du centre d'information, un peu au Sud du nouveau barrage. Pour se rendre au Mont il est nécessaire de prendre une navette (bus réguliers) ou bien d'y aller à pied (environ 3 km aller, soit 35-40 min).

- Il existe plusieurs options qui permettent de découvrir la baie à pied avec des guides expérimentés, depuis différents points de son pourtour.

Une partie de la digue (1085 mètres), légèrement décalée vers l’Est, est désormais prolongée par le pont-passerelle en fin de parcours (760 mètres). Le gué de 120 mètres donne accès au village du Mont.


La Chapelle Saint-Aubert veillant sur la baie, vue depuis les jardins


PHOTOs en vrac - Chantier épiscopal

 


Les travaux de la cathédrale Notre-Dame de Paris fin mars 2021...

Les mots de Nadine G. :

"Qui ne se souvient pas de l'incendie de Notre-Dame de Paris les 15 et 16 avril 2019? De la sidération et des larmes des passants parisiens? Des sommes colossales offertes pour sa reconstruction, sa restauration? Des messages empathiques venus du monde entier? De Victor Hugo lu et relu à l'occasion? Tant de souvenirs qui nous paraissent loin à cause du Covid et de cette terrible année 2020 qui a ralenti les travaux, travaux de dépollution car quatre-cents tonnes de plomb contenues dans la charpente et la flèche ont fondu, se sont répandues en particules...On se souvient des polémiques, des écoles fermées, et aussi des affrontements entre les restaurateurs classiques (reconstruire à l’identique)et les partisans des plus grandes folies...Heureusement, c'est mon humble avis, il a été décidé de reconstruire à l'identique.

Notre photographe est passé voir où en sont les travaux : le démontage de l'échafaudage a eu lieu, d'autres travaux se font, inédits et complexes, et l'on voit sur cette belle photographie témoin des blessures de ce monument emblématique une grue orange immense et fine, une nacelle suspendue dans le vide, reliant un chantier, un échafaudage de dentelle d'acier...Les hommes, si nous ne les voyons pas, sont bien présents, ils œuvrent courageusement, fourmis organisées, ouvriers spécialisés sans vertige ni lenteur métaphysique, amoureux, comme le sont les restaurateurs, de leur travail précieux et presque invisible.

Une pensée pour le grand orgue qui a été préservé des flammes, déposé pour être nettoyé et rénové avec le plus grand soin, 8000 tuyaux répartis en 115 jeux...Deux ans de travail en perspective, on annonce qu'il pourrait résonner en avril 2024...

Une autre pensée pour les plus beaux chênes de France dont huit, bicentenaires, ont été choisis et marqués dans la forêt domaniale de Bercé en Sarthe, et mille autres sélectionnés dans toute la France, pour la reconstruction de la toiture et de la charpente de Notre-Dame. Bien sûr, c'est un sacrifice que l'abattage programmé de ces grands et très vieux chênes, mais c'est pour la bonne cause... "Ces arbres sont issus d'une parcelle âgée de 220 à 230 ans où les chênes sont entretenus et sélectionnés pour donner des longs troncs sans branche : au moins 20 mètres pour les huit qui ont été sélectionnés le 5 mars et avec un diamètre d'au minimum 1 mètre." explique l'expert-forestier.

Derrière la photographie, chacun mesurera l'ampleur du chantier, parcouru de souvenirs et d'images, et notre photographe nous tiendra au courant de l'évolution de cette vaste entreprise..."



vendredi 26 mars 2021

PHOTOs en vrac - Parvis océanique madérien

 


Le parvis de l'église paroissiale de Nossa Senhora do Monte face à l'océan avec quelques décorations de Noël, Madère, Portugal



lundi 22 mars 2021

PHOTOs en vrac - Cavalière divine celtique

 


Bas-relief de la déesse celtique des chevaux, Épona. Son culte aurait été introduit en Macédoine par l'empereur Galère. 

Musée archéologique de Thessalonique, Grèce



dimanche 21 mars 2021

FRANCE - Normandie - L'abbaye du Mont Saint-Michel – Partie 1 sur 2

 L'abbaye du MONT SAINT-MICHEL  – Partie 1 sur 2

1300 ans d’existence *****

    (Version mars 2021)


La baie

Située entre Granville, péninsule du Cotentin en Normandie, et Cancale en Bretagne, elle est connue pour ses marées spectaculaires. L’abondance de produits de la mer ainsi que l’existence de prés salés (élevage de moutons) et de cultures sur polders font sa renommée. La particularité de la baie réside dans sa surface plane très étendue sur 40 000 hectares qui accueille l’estuaire de trois cours d’eau : Le Couesnon, la Sée et la Sélune. Les marées, célèbres dans le monde entier, se sont essoufflées avec l’ensablement de la baie. Des travaux colossaux ont été réalisés pour tenter de limiter l’ensablement. Vous pouvez découvrir la baie et le Mont en cliquant ici et la baie depuis le Grouin du Sud en cliquant ici !


La Merveille de l'abbaye sur le Mont vue depuis le village


L’abbaye

Le site est connu depuis l’Antiquité sous le nom de Mont Tombe, la première église est consacrée sur le futur Mont Saint-Michel en 709 à la demande d’Aubert évêque d’Avranches, ville située face au Mont. Aubert aurait eu une vision de l’archange Saint Michel qui lui aurait ordonné de construire un sanctuaire sur le Mont d’après le texte de la Revelatio. D’après Rabelais, l’histoire de Gargantua serait liée à celle du mont. Le culte de Saint Michel prend racine au Monte Sant'Angelo ou Monte Gargano au Ve siècle en Italie dans la région des Pouilles.

Le premier oratoire voulu par Saint Aubert n’existe plus de nos jours. Sa trace ne persiste que dans les textes. Le Mont est cédé par Charles le Chauve au roi de Bretagne en 867. L'église Notre-Dame-sous-Terre daterait du début du Xe siècle, elle faisait partie d’un ensemble abbatial probablement plus grand. La construction d’une abbaye romane, beaucoup plus vaste, est entreprise au XIe siècle après l’installation des bénédictins. La construction de ce grand ensemble est rendue possible grâce à l’octroi de fonds par Richard II. Une partie des anciens bâtiments est conservée pour servir d’assise aux nouveaux. C’est ainsi que plusieurs cryptes sont créées ou modifiées. L’abbatiale romane elle-même est achevée en 1080. Les contraintes de construction dues à la configuration du site rocheux expliquent la disposition peu courante des bâtiments conventuels autour de l’abbatiale. Les parois de l’abbaye romane sont en granite de Chausey, les chapiteaux sont en pierre de Caen


Les hautes parois de l'abbaye, après le passage du porche dans l'Escalier du Gouffre

Saint Michel dominant les contreforts et arcs-boutants

Le clocher de l'abbatiale

Détail de la flèche avec la statue de Saint Michel à son sommet, givrée à la fin de décembre

Maquette du Mont dans une pièce d'exposition de la salle du Saut-Gauthier

La baie et le Couesnon par une lumière diaphane de fin d'année

Barque semblant échouée dans la baie hivernale

Perspective sur la baie et la tour Gabriel, depuis le parvis

Plongée vers la base du rocher

Le mont Tombelaine et deux silhouettes "égarées" dans la baie gelée

Le jeu du sable et de l'eau illustre la géométrie fractale

Gouttière gelée

Muret de la terrasse et perspective sur la baie

La nature fantomatique de la baie au cours du dernier jour de l'année


L’abbaye fait les frais des guerres entre le roi de France Philippe Auguste et Jean sans Terre d’Angleterre, qui possède le duché de Normandie au tout début du XIIIe siècle. Un cloître est achevé en 1229 en surplomb de 78 mètres par rapport au niveau de la mer. Il intègre une partie de l’ensemble appelé "la Merveille" qui comprend également deux bâtiments achevés dans la première moitié du XIIIe siècle et incluant, sur trois niveaux : Une aumônerie, une salle dite des Hôtes, un réfectoire, un cellier, une salle dite des Chevaliers et enfin le cloître (à l’Ouest). Le chœur roman s’effondre en 1421. Des travaux de reconstructions, ralentis par le déroulement de la Guerre de Cent Ans, ne sont entrepris qu’en 1444 et achevés en 1521. L’îlot de Tombelaine et la ville d’Avranches sont d’ailleurs occupés par les Anglais en 1356. C’est à cette époque que se fait sentir la nécessité de bâtir des fortifications dignes de ce nom autour du Mont. La construction d’un ensemble de murailles, de tourelles et de châtelets est entreprise en 1393 sous l’impulsion de l’abbé Pierre le Roy. La survenue de bataille d’Azincourt en 1415 induit également une accélération des travaux de protection du Mont Saint-Michel. Louis XI demande, à la fin du XVe, un nouveau renforcement des défenses du Mont. De nouvelles tours sont érigées. Vers 1520 on élève à l’Ouest la tour Gabriel capable d’accueillir des pièces d’artilleries. L'abbaye est convertie en prison à la Révolution comme la plupart des lieux de cultes (abbayes en particulier). Elle ne fermera qu'en 1863 ! La restauration du lieu, classé à l'inventaire des Monuments Historiques, commence 11 ans plus tard. La statue de l'archange Saint Michel, usée par les éléments a nécessité une restauration, de sa dorure en particulier. Après un travail méticuleux d'artisanat de près de deux mois, elle a été réinstallée par voie héliportée au sommet de l'abbaye, à 160 mètres de hauteur, en mai 2016 (soit 7 mois avant la série de photos proposées ici). Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur l'histoire du Mont


Déroulement de la visite...

On accède à l’abbaye par le Grand Degré extérieur qui compte 100 marches et conduit à la cour du Châtelet. Après avoir passé un arc on aboutit à l’escalier du Gouffre qui conduit à la Porterie ou Salle des Gardes. La billetterie se situe dans l’ancienne aumônerie. Le Grand Degré intérieur compte 90 marches et débouche au 3e niveau, après avoir traversé la salle du Saut-Gautier, sur le parvis de l’abbatiale et sa terrasse panoramique. Cette terrasse pavée primitive dite « Terrasse Ouest » correspond à l’ancien parvis et aux trois anciennes travées détruites de l’abbatiale en 1776. Elle est complètement ouverte au Nord et à l’Ouest, mais partiellement au Sud. La façade de l’abbatiale la ferme dans sa partie orientale. La vue panoramique sur la baie y est particulièrement impressionnante !

L’église abbatiale est accessible par le portail de sa façade occidentale. D’une longueur de 70 mètres, les murs de la nef culminent à 17 mètres de hauteur alors que la voûte du chœur, atteinte elle, 25 mètres. L’édifice repose sur trois cryptes : la Chapelle des Trente-Cierges au Nord, la Crypte des Gros piliers sous le chœur et la Chapelle Saint-Martin au Sud. Notre-Dame-sous-Terre se situe, à l’Ouest, sous la nef. Cette dernière date de 1060. Le bas-côté Nord est reconstruit par l’abbé Roger II entre 1115 et 1125 après son effondrement en 1103.

Le chœur roman s’effondre, lui, en 1421. Il est reconstruit à partir de 1446 dans le style gothique flamboyant et sera achevé vers 1523. Un incendie détruit partiellement les trois premières travées de la nef qui doivent être rasées, en 1776. On érige une nouvelle façade néoclassique en 1780, percée d’un portail central et de deux portes latérales. Des colonnes engagées et des chapiteaux doriques intègrent la partie inférieure de celle-ci. Des colonnes terminées par des pyramidions l'encadrent. Les fenêtres de la façade sont surmontées d’arcs en plein cintre. Cet étage comprend aussi des colonnes engagées à chapiteaux dorique. Le fronton triangulaire couronne l’étage supérieur.

La nef, de style normand du XIIe siècle, s’élève sur 3 niveaux. L'inférieur comporte des grandes arcades sur piliers carrés chacun cantonné de 4 colonnes arrondies engagées. L’étage moyen comprend une tribune de style "triforium" avec des travées à arcatures doubles et baies géminées. Le troisième et dernier étage est percé de fenêtres hautes. Un plafond en lambris la recouvre. Deux bas-côtés assez étroits en voûtes d’arête, encadrent la nef. En 1834, un nouvel incendie survient qui ravage la nef, ses sculptures et sa charpente. Les chapiteaux de la nef sont remplacés au XIXe siècle.

Le chœur, de style gothique, il s’inspire des chœurs gothiques abbatiaux normand (Saint-Ouen de Rouen en particulier). Le sol s’orne d’un pavage en terre cuite vernissée réalisé en 1965. Ses piliers sont cantonnés de nervures multiples. Un triforium à claire-voie et une balustrade ajourée occupent l’étage intermédiaire. Des fenêtres hautes bi- ou trigéminées s’ouvrent, chacune d'elles, sur une voûte bordée par deux ogives. Les armoiries des abbés bâtisseurs ornent les clefs de voûtes. Sept chapelles rayonnent du déambulatoire. On y découvre des bas-reliefs en pierre de Caen du XVIe siècle consacrés aux évangélistes ou encore au Christ descendant au Limbes. Un ex-voto du XIXe siècle en forme de bateau est suspendu à droite de la chapelle axiale.



Le muret au Nord de la terrasse et le cloître à gauche

La façade occidentale de l'abbatiale

Pierre tombales d'abbés

Plafond en lambris de la nef

Le revers de la façade occidentale

Bas-relief des 4 apôtres évangélistes accompagnés de leurs allégories dites du "tétramorphe" : Marc, Jean, Luc et Matthieu

Autel christique dans un chapelle rayonnante

Ogives du plafond d'une chapelle rayonnante

Ex-voto en forme de navire suspendu dans l'abside

Croix suspendue sous une arche du croisillon Nord

Chapelle rayonnante du déambulatoire

Bas-relief d'Adam et Eve

Autre bas-relief d'Adam et Eve

L'élévation du chœur

Le chœur et le maître-autel

Croisillon Sud du transept

Croisillon Nord du transept

Absidiole du transept

Voûte du chœur

L'élévation sur trois étages de la nef romane

Perspective sur l'élévation de la nef depuis le collatéral Sud


En bref…

Probablement l’un des plus beaux monuments de l’Occident, brillant à la fois par l’esthétique de sa construction que par le choix de son site naturel d'édification. Il faut y aller au moins une fois dans sa vie...  Attention ! 3,5 millions de visiteurs par an (auparavant...), méfiez-vous de l’affluence de touristes ! Il est possible de visiter l’abbaye du Mont Saint-Michel presque « seul » : Lors des nocturnes en été (témoignage d’amis qui ont eu cette opportunité) ou bien en hiver. J’ai pris les photos, présentées ici, le 31 décembre 2019. Cet article n'est qu'un tour d'horizon de l'histoire et de l'architecture du site qui mériterait plusieurs volumes ! La baie du Mont Saint-Michel et son abbaye sont, bien sûr, classées au patrimoine mondial par l'UNESCO. Bientôt la deuxième partie de la visite...


Informations pratiques

- De Rennes, comptez 67 km et 1h de route par la D175 et Pontorson.

-De Caen, 1h20 et 122 km par l'A84 puis la N175.

- De Paris, environ 3h45 et 360 km que vous passiez par l'A13 et Caen ou, par l'A11 et Le Mans.

- L'espace de stationnement se trouve sur le "continent", à l'Est du centre d'information, un peu au Sud nouveau barrage. Pour se rendre au Mont il est nécessaire de prendre une navette (bus réguliers) ou bien d'y aller à pied (environ 3 km aller, soit 35-40 min).

- Il existe plusieurs options qui permettent de découvrir la baie à pied avec des guides expérimentés, depuis différents points de son pourtour.

Une partie de la digue (1085 mètres), légèrement décalée vers l’Est, est désormais prolongée par le pont-passerelle en fin de parcours (760 mètres). Le gué de 120 mètres donne accès au village du Mont.


Carte satellite de la baie du Mont Saint-Michel


-Il existe également des Navettes routières depuis les gares SNCF de Rennes et Saint-Malo.

Tarifs du parking (2021) : 9,80€ en basse saison et 14,90€ en haute saison… Heureusement, une navette gratuite « passeur » relie le parking au mont ! Il est aussi possible d’y aller en marchant.

Tarifs de l’abbaye (2020) : 11€ adultes (supplément avec conférence), gratuité pour les moins de 18 ans.

Si vous ne voulez pas grever votre budget en achetant une omelette à prix d’or, évitez le restaurant La Mère Poulard : Bien que le cadre soit charmant, les tarifs pratiqués sont à la mesure des envolées gothiques du Mont… Il existe des restaurants moins prestigieux sur le Mont qui proposent des menus à des prix abordables, y compris des omelettes battues...


Chapiteau d'angle dans l'abbatiale