L'abbaye du MONT SAINT-MICHEL – Partie 2 sur 2
1300 ans d’existence *****
(Version mars 2021)
L’abbaye
Pour découvrir l'histoire de l'abbaye du Mont Saint-Michel et la première partie de la visite en photos (arrivée à l'abbaye, découverte de la terrasse et de l'église abbatiale), veuillez cliquer ici SVP !
Suite de la visite...
Le cloître
Il s’agit de l’une des parties de la Merveille. Il est édifié entre 1225 et 1228 sur un plan de quadrilatère régulier. Les contraintes de terrain ne permirent pas de placer le cloître au centre du monastère comme dans les autres abbayes. Il conserve sa vocation spirituelle mais ne remplit pas le rôle de nœud de communication avec le reste de l’ensemble. La galerie Sud est accolée au croisillon Nord du transept de l’abbatiale. Une porte communique avec l’église. La galerie Ouest s’ouvre sur trois arches directement dans le vide (une vitre évite les chutes de nos jours...), au-dessus de la baie. La salle capitulaire, 3e étage d’une section jamais construite mais dont le terrassement est visible, aurait dû être connectée au cloître par cette galerie occidentale. Un lavatorium permettait de se laver les mains avant d’entrer dans le réfectoire dont l’entrée se trouve dans la galerie orientale. Un cachot a été aménagé tardivement au XIXe siècle sous les combles de la galerie Nord. Les colonnettes en calcaire, qui encadrent l’espace central aménagé en jardin médiéval (recréé en 1966), adoptent une disposition en quinconce. Les sculptures d’ornement sont en pierre de Caen (calcaire). Des travaux ont été mené à partir de 2017 sur le cloître (les photos présentées ici sont de 2016, donc antérieures).
Le réfectoire (1217-1220)
Formant le dernier et 3e étage de la partie orientale de la Merveille, il fait suite au cloître. On y accède par la galerie orientale de ce dernier. D’un seul tenant, deux murs parallèles le limite au Sud et au Nord. Un berceau en lambris recouvre l’ensemble. Un pavage en terre cuite vernissé y a été recréé dans les années 1960. Cinquante-neuf colonnettes engagées délimitent les ouvertures étroites des fenêtres à ébrasements profonds. De l’entrée, la perspective donne une impression de murs pleins étant donnée cette disposition des fenêtres. Des chapiteaux à crochets et tailloirs arrondis de style gothique normand surmontent ces colonnettes. Une chaire de pierre, occupant deux arcatures et visible sur le mur Sud, permettait au moine lecteur d’être visible de toute l’assistance. Un espace est aménagé pour le monte-charge dans l’angle Ouest de ce même mur.
Escalier des mauristes
Il relie les deuxième et troisième étages de la Merveille. On y croise l’œuvre en bas-relief « Le songe de saint Aubert », par Barré, 1860.
Salle des Hôtes
Située sous le réfectoire, elle se destinait à recevoir les hôtes de marque (nobles, roi). Elle présente une structure en croisées d’ogives à deux nefs séparées par 6 colonnes à chapiteaux aux motifs végétaux. Sa structure reprend celle de l’aumônerie (billetterie), située juste au-dessous. On note la présence de contreforts intérieurs habillés de colonnes engagées. Le mur Sud, borgne, fait face au mur Nord largement ouvert par de grandes fenêtres à meneaux horizontaux. On remarque également une double cheminée qui occupe la quasi-totalité du mur occidental et la présence de latrines suspendues. Les vitraux et carreaux d’origine ont aujourd’hui disparu.
Crypte des Gros Piliers
La visite se poursuit en accédant à la Crypte des Gros Piliers, élevée au milieu du XVe siècle (1446-1450) pour soutenir le chœur gothique de l’église abbatiale écroulé en 1421. Elle occupe l’emplacement de l’ancienne crypte absidiale. Elle reprend, sur le modèle du chœur abbatial, un plan de type déambulatoire avec 6 chapelles rayonnantes. La salle possède 10 piliers dont 8 assez monumentaux et cylindriques de 5 mètres de circonférence. Ils n’ont pas de chapiteau mais des bases polygonales. Deux colonnes, plus fines et géminées, soutiennent le centre de la voûte par des arcatures multiples les faisant comparer à des palmiers. Les portes de cette crypte débouchent vers : la Chapelle Saint-Martin, l’Officialité, les bâtiments abbatiaux et un escalier montant à l’abbatiale.
Crypte Saint-Martin
Petite salle carrée au Sud du rocher, elle supporte le croisillon Sud du transept abbatial. Elle présente une voûte en berceau d’une portée de neuf mètres. Une abside en cul-de-four la ferme à l’Est. La Chapelle des Trente-Cierges au Nord (non incluse dans la visite) reprend une structure comparable.
Ancien ossuaire et roue d'écureuil
Un ensemble de bâtiments occupe le Sud de ce niveau. On le doit à l’abbé Robert de Torigni. La « roue d’écureuil » se trouve dans l’ancien ossuaire depuis 1819 et permettait, par un système de treuil, de monter les vivres jusqu’à cet étage lorsque l’abbaye était une prison. Elle était actionnée par des détenus.
La Chapelle Saint-Étienne
Elle se situe à l’Ouest de l’ossuaire, et date de 1154-1164. Elle faisait office de chapelle des morts. Dans l’ancienne infirmerie, une fresque appelée « Dit des trois morts et des trois vifs » évoque la confrontation de personnages vivants et morts. La scène reprend le thème des « vanités » ou des danses macabres. L’escalier Nord-sud, situé sous la terrasse de l’Ouest, conduit au promenoir.
Promenoir des moines (vue sur la salle de l'Aquilon et le Cachot du Diable)
Salle à trois piliers et double nef de fonction incertaine, elle conduit au « Cachot du Diable », salle voûtée à unique pilier, à la Chapelle des Trente-Cierges et à la Salle des Chevaliers, un peu en contrebas.
La Salle des Chevalier
Appartenant à la Merveille, et prolongeant la Salle des Hôtes, elle soutient grâce à ses 12 colonnes le cloître. Il s’agissait du scriptorium des moines dans lequel ils s’attelaient aux traductions et copies d’ouvrages religieux. Son nom viendrait de la confrérie des chevaliers créée par Louis XI. Cette salle comprend, en outre, un système de chauffage par cheminées.
Cellier
La visite se termine dans l’ancien cellier au premier niveau, dans lequel on conservait les vivres, et qui fait office de boutique de nos jours. On sort ensuite par les jardins en longeant la façade Nord de l'abbaye.
En bref…
Probablement l’un des plus beaux monuments de l’Occident, brillant à la fois par l’esthétique de sa construction que par le choix de son site naturel d'édification. Il faut y aller au moins une fois dans sa vie... Attention ! 3,5 millions de visiteurs par an (auparavant...), méfiez-vous de l’affluence de touristes ! Il est possible de visiter l’abbaye du Mont Saint-Michel presque « seul » : Lors des nocturnes en été (témoignage d’amis qui ont eu cette opportunité) ou bien en hiver. J’ai pris les photos, présentées ici, le 31 décembre 2019. Cet article n'est qu'un tour d'horizon de l'histoire et de l'architecture du site qui mériterait plusieurs volumes ! Certaines salles ne sont pas au programme de la visite classique et donc non présentées ici... La baie du Mont Saint-Michel et son abbaye sont, bien sûr, classées au patrimoine mondial par l'UNESCO.
Informations pratiques
- De Rennes, comptez 67 km et 1h de route par la D175 et Pontorson.
- De Caen, 1h20 et 122 km par l'A84 puis la N175.
- De Paris, environ 3h45 et 360 km que vous passiez par l'A13 et Caen ou, par l'A11 et Le Mans.
- L'espace de stationnement se trouve sur le "continent", à l'Est du centre d'information, un peu au Sud du nouveau barrage. Pour se rendre au Mont il est nécessaire de prendre une navette (bus réguliers) ou bien d'y aller à pied (environ 3 km aller, soit 35-40 min).
- Il existe plusieurs options qui permettent de découvrir la baie à pied avec des guides expérimentés, depuis différents points de son pourtour.
Une partie de la digue (1085 mètres), légèrement décalée vers l’Est, est désormais prolongée par le pont-passerelle en fin de parcours (760 mètres). Le gué de 120 mètres donne accès au village du Mont.