dimanche 28 février 2021

CANADA - Alberta - Le Jardin japonais Nikka Yuko

Le Jardin japonais NIKKA YUKO 日加友好 de LETHBRIDGE, ALBERTA

Amitié nippo-canadienne***


Il s’agit d’un espace conçu en 1967 par Tadashi Kubo ayant pour vocation de créer un havre d’harmonie et de sérénité : une manière symbolique d’enterrer la hache de guerre entre Japon et Canada dans l’après Seconde Guerre mondiale. Son nom se décompose en :  日 pour Japon, 加 pour Canada et 友好 pour amitié. La structure du jardin à forte imprégnation culturelle nippone tente de s’intégrer dans un décor et une culture différente de l’origine de son concepteur. L'organisation du jardin Nikka Yuko s’est mâtinée de culture ouest-canadienne du fait de la configuration et du climat des lieux. L’architecte du jardin a veillé à maintenir la culture japonaise du respect de la nature et d’en transmettre une perception apaisée par les différents sens du visiteur.


Le portail

On accède à l’entrée du jardin après avoir parcouru un sentier pavé de brique. Le portail donne accès à l’espace orné d’arbres, de buissons, de pierres et d’eau. Son architecture s’équilibre avec le paysage environnant.


Panneau d'accueil


Parc municipal environnant le jardin


Portail d'entrée







Les sentiers sinuant au sein du décor à la fois automnal et hivernal (6 vues ci-dessus)


Le puits

Situé sur la gauche, on y accède par un sentier. Le puits symbolise et matérialise la source d’eau pure et claire utilisée pour la cérémonie du thé. Les jardiniers japonais taillent la végétation avec une conscience de l’espace environnant et jouent sur l’asymétrie suggérée par la nature en dégageant des superpositions de couches de feuilles et de branches. Il est ici question de mettre en valeur la beauté brute de la nature tout en la guidant discrètement.


Le puits en bois


Couleurs d'automne et neige précoce


Le pavillon

D’architecture nippone du XVIe siècle, il est fait de bois de cyprès jaune et de cèdre et s’inspire d’un foyer traditionnel. On y entre en se déchaussant. Il abrite un centre culturel japonais. Des portes coulissantes Shōji (障子) donnent accès au jardin sec (枯山水, karesansui). Havre de paix à l’intérieur d’un environnement déjà apaisé, il représente à l’aide de rocher et de sable au sein d’une enceinte confinée, des îles dans la mer. Dans les pièces du pavillon on découvre également des calligraphies, des ikebanas, et un sol de tatami dans la salle de cérémonie du thé (茶室 chashitsu).



Deux vues extérieures du pavillon


Intérieur du pavillon


Le jardin sec de sable et de pierre



Calligraphies cursives (deux vues ci-dessus)


Vue sur l'extérieur


Autre vue de l'extérieur du pavillon


Montagne et cascade

La cascade d’eau attire l’attention. Une petite pagode, délicatement placée pour maintenir le regard sur la cascade tout en encourageant une exploration au-delà du premier plan, se découvre derrière un érable. Les arbres persistants, les pierres et l’eau forment la structure du jardin. Ils constituent un fond sombre mettant en valeur la flamboyance des feuillages d’automne.



La cascade totalement incluse dans le paysage d'eau, d'arbres et de ciel (deux vues ci-dessus)


La partie boisée

Ici aussi, les plantes persistantes forment un cadre pérenne au cours des saisons. Les arbres à feuillage caduque produisent un décor feuillu transitoire. Les érables sont plantés pour l’intérêt esthétique des couleurs de leur feuillage aux riches variations saisonnières. En hiver, leurs branchages nus dessinent de délicats motifs. On déambule sous les érables et les pommiers sauvages. Les pins et épicéas, situés dans et hors de l’enceinte, donne la sensation d’une plus vaste forêt.






Le bois, les arbres aux couleurs flamboyantes de l'automne sur fond de paysage enneigé (cinq photos ci-dessus)


L’étang

Les pierres plates (Ariso) sur la berge ont toutes été sélectionnées individuellement et placées manuellement. L’île en forme de tortue symbolise la longévité. Ici aussi, les jardiniers veillent à tailler les arbres avec un objectif : élaguer tout en préservant leurs proportions, et faire éclore leur beauté naturelle. Ils révèlent leur grâce sur un fond de ciel ou par l’entremise des reflets aquatiques.


L'étang


La pagode et l'étang


L'étang et la cloche


Le pavillon et l'étang


Les couleurs de l'automne, la neige et le miroir de l'eau



Deux autres vues du pavillon au bord de l'étang


L'étang s'intégrant dans le paysage


La pagode

Ses cinq sections représentent cinq éléments de la nature : terre, eau, feu, vent et ciel. L’eau est au cœur du jardin, elle évoque la pureté. Les pierres à la base des ponts rappellent la force et l’endurance. Les pierres posées sur le sol s’harmonisent avec les plantes et lichens disposes à cet effet. Le panorama sur le lac Henderson voisin prolonge le paysage du jardin et en rehausse la beauté.


La pagode à cinq étages au bord de l'étang


La cloche de l’amitié

Un petit pavillon abrite cette cloche de bronze qui matérialise l’amitié nippo-canadienne. Le son de son gong en sonne symboliquement le message. Le poids de la cloche équilibre le pavillon et en assure la cohésion. Une autre berge borde le bassin. Une lanterne de pierre la surplombe. De nouvelles perspectives sur le bassin et le lac s’offrent ici au regard.


La cloche de l'amitié



Les berges du lac qui jouxtent le parc (deux vues ci-dessus)


En bref…

Une bulle de culture asiatique au milieu du « no man’s land » du Sud de l’Alberta. Le jardin affiche des couleurs particulièrement flamboyantes en automne. Les érables, si abondants dans l’Est canadien, sont ici absents du paysage naturel. Ils ont été volontairement utilisés dans ce jardin japonais en raison de leur intérêt esthétique évoluant au cours des saisons. Le rouge de leur feuillage flamboie. Nous avons eu la chance de voir le jardin à la fois avec sa parure automnale et un manteau de neige précoce ! Les photos de cet article ont été prises tout début octobre 2018, après deux jours de chutes neigeuses.


Carte satellite du Sud de l'Alberta (source Google)


Accès

- Lethbridge se situe à 210 km et environ 2h15 de route au Sud-est de Calgary, par l’autoroute 2. La frontière américaine (Montana) se trouve à moins de 90 km au Sud de la ville.

Le jardin ferme au cœur de l’hiver et rouvre au printemps (avec un protocole sanitaire évolutif).


Oies bernaches survolant le jardin


Dernier regard sur l'étang


mardi 23 février 2021

FRANCE - Hauts-de-France - Bergues - Le circuit des vieilles pierres - Partie 2 sur 2

BERGUES – Le circuit des vieilles pierres - Partie 2 sur 2

Bienvenue chez les flamands ***


Pour découvrir un court résumé de l'histoire riche de la ville de Bergues et la première partie de la balade qui comprend, entre autres, la montée au célèbre beffroi, veuillez SVP cliquer ici ! Sinon, poursuivez ici la promenade dans les murs de la cité fortifiée...


La canal intérieur, au Nord de Bergues

Maisons sur le quai de la Manutention


En repiquant à gauche après la taverne Bruegel, sur les voies circulaires qui délimite le cœur de ville, on débouche dans la rue Faidherbe. Des façades remarquables s’y découvrent : au n°25 la congrégation du Sacré Cœur (1887), au n°22 une maison avec porte à pilastres (1700), au n°16 un chronogramme daté de 1726 et au n°3 une statue de Saint Winoc dans une niche de la façade. La rue Carnot poursuit le cercle entamé par la précédente. Ici aussi, plusieurs façades remarquables : au n°22 l’hôtel particulier « De Hau de Staplande » avec porche et mascarons, au n°40 on note la présence d’un portail et de mascarons, au n°45 une chapelle à la Vierge datée de 1756, au n°47 une maison à pilastres (XVIIIe), au n°63 deux gratte-pieds, un porche au n°65, aux n°67 et 69 deux maisons à niches de travée et cartouches de pierre (XVIIIe siècle) et au n°58 un bas-relief à l’effigie de Mercure (1920).


Façade du 67 de la rue Carnot : Niche de travée avec cartouche de pierre


Gratte-pieds au 63 de la rue Carnot


Façade du 40 de la rue Carnot : portail et mascaron


Façade du 22 de la rue Carnot : hôtel particulier et son passage couvert à porche


Alignement des façades de la rue Faidherbe


En obliquant à droite, on débouche dans la rue Maurice Cornette qui héberge au n°12 le Prévôté Saint-Donat (XVIIe), ancienne juridiction de l’évêché de Bruges. En prenant à gauche, on arrive sur la place du Marché aux Bestiaux (1671) sur laquelle se tient la statue de la "Rouge flamande" de Roch Vandromme. A noter au n°13 la présence de l’ancienne sous-préfecture d’arrondissement (1789-1803).


Extrémité orientale de la place du Marché aux Bestiaux



Sculpture bovine évoquant le passé de la place et située à son extrémité occidentale

La façade arrière du collège Saint-Winoc situé à l'Est de la place 


On passe ensuite devant le porche de la rue du Séminaire (collège), en tournant à gauche avant de reprendre à droite par la rue du Collège puis celle du Marché au Chevaux qui débouche sur l’esplanade de l’ancienne abbaye Saint-Winoc : le Groenberg. Une porte de marbre de 1816, à gauche, marque l’entrée de l’espace abbatial. La Tour Pointue, reconnaissable à sa toiture en ardoise, provient de la reconstruction, en 1815, de l’ancienne Tour Blanche de l’abbaye. A l’arrière, se tient la Tour Carrée de l’abbaye fondée en 1022, vestige des destructions perpétrées par les révolutionnaires.

La porte de marbre de 1816


La Tour Pointue et la Tour Carrée

La Tour Pointue


Deux vues de tours de l'ancienne abbatiale

La dernière section du parcours conduit à la rue des Cavaliers à gauche, après quelques dizaines de mètres dans la rue des Annonciades. Au n°4 on découvre une maison à pilastres et gratte-pieds et au n°8 une maison à niches de travées et cartouches (1769). En prenant à droite, on achève le tour par quelques façades de la rue du Collège : une maison datée de 1632 au n°15 et « Le Grand Saint Pierre » au n°4 (1644) avec ses ancrages ouvragés.


Vestige de tour dans la rue Léon Claeyes


En bref…

Outre le pèlerinage cinématographique ch’ti que certains viendront effectuer, la ville de Bergues est riche d’un patrimoine architectural unique autant civil que religieux. Le beffroi de Bergues est classé au patrimoine mondial par l'UNESCO. Les photos de cet article ont été prises en avril 2017.


Carte satellite situant Bergues (source Google)


Accès

Bergues est situé à environ 1 heure de route de Lille et 65 km au Nord-ouest par l’A25.

Dunkerque n’est qu’à une quinzaine de minutes et 10 kilomètres de distance.


Hommage fripier dans la rue des Capucins

Maison typique de la ville

La taverne Vauban près de la porte de Dunkerque, hommage vibrant au film de Dany Boon