L’abbaye de NOIRLAC - Partie 2 sur 2
Berry cistercien****
Il s’agit d’une abbaye cistercienne très bien conservée et à l’architecture harmonieuse, située dans le village de Bruère-Allichamps dans le Sud du Berry, dans le département du Cher (18). Pour découvrir la chronologie de son histoire et la première partie de la visite (extérieurs et cloître), cliquez ici SVP ! Elle se poursuit ici...
Le cellier
Il débouche dans la galerie occidentale du cloître. L’autosubsistance et la gestion de l’abbaye était assurées par le travail des convers (laïcs menant une vie religieuse). Le cellier servait à la conservation des denrées alimentaires gérées par les convers. L’étroitesse des ouvertures dans les parois permettait de maintenir une température relativement stable et une obscurité propice à la conservation.
Le cellier aménagé pour un évènement
Culot à la base des arcs d'ogive
L’église abbatiale
De style dépouillé cistercien, son architecture évoque l’ascèse imposée par la Règle. La lumière entre par les différentes fenêtres dont certaines sont pourvues de vitraux contemporains discrètement colorés proches des grisailles (de Jean-Pierre Raynaud et Jean Mauret). Le chœur, qui prolonge la nef, est divisé en trois sections : celle des convers, celle des malades et celle de moines. La « Porte des Morts », dans le croisillon Nord du transept donnait accès au cimetière.
La nef de l'abbatiale en direction du chœur
Croisillons du transept (deux vues ci-dessus)
Niches murales
La voûte à croisées d'ogives
La nef vue depuis le transept
La salle capitulaire
La construction de la salle capitulaire, de style bourguignon, est contemporaine de celle du chevet de l'église. Elle donne dans la galerie orientale du cloître. Le cloître définitif plus vaste que le premier (deuxième moitié du XIIe siècle) a remplacé ce dernier à partir de 1250 (construction échelonnée sur plus d’un siècle). N’étaient autorisés à entrer dans cette salle que les moines ayant droit au chapitre (les moines de chœur par oppositions aux convers). Les abbayes cisterciennes sont autonomes entre elles et ne dépendent directement que du Pape bien que l’abbaye mère de Cîteaux garde un lien privilégié avec ses « filles ». La population de moines réguliers s’est élevée à une cinquantaine à la fin du XIIe siècle. Vers 1530, Noirlac passe sous Commende royale et l’abbé, dit commendataire, est nommé par le roi. A côté de la salle du chapitre, accolé au passage voûté, se trouve le parloir.
La salle capitulaire qui s'ouvre dans la galerie orientale du cloître
La salle des moines
Aile située dans l’angle Sud-est du cloître, qui abritait la vie matérielle des moines, elle servait aussi de scriptorium aux copistes. Un chauffoir y était installé, donnant un peu de confort en hiver. Le travail de copie représentait un labeur particulièrement fastidieux. La livraison d’un ouvrage pouvait prendre un an, temps nécessaire à l'achèvement toutes les étapes de réalisation.
La salle des moines
Le réfectoire
Il comprend des voûtes sur croisées d’ogives qui culminent à 9 mètres de haut avec un plan en vaisseau à 4 travées. Les moines y prenaient leurs repas et collations. Ils y gardaient le silence, seule était autorisée la lecture de passages des Saintes écritures. Les fruits et légumes accompagnaient le poisson dans les menus. Un étage avec chambres d’hôtes est ajouté à la salle au XVIIIe siècle.
Cheminée dans un couloir en direction du réfectoire
Les baies du réfectoire
Escalier donnant accès à l'étage du dortoir des moines
Le dortoir des moines
Situé à l’étage, il a subi des modifications importantes au cours des siècles, en particulier en 1712 (suppression de l’infirmerie qui lui était accolée). Les moines, habillés, dormaient sur un lit de planches et une paillasse (bat-flanc). Avant la Révolution, les quelques moines encore présents avaient emménagé dans des chambres individuelles bien plus confortables. Des terrasses attenantes surplombent le cloître depuis l’étage.
Le corridor du dortoir des moines, à l'étage
Deux vues des chambres privatives des moines
Les baies du corridor
Le dortoir des convers
A l’étage également, ce dortoir réservé aux convers devient un grenier au XIIIe siècle. Cette salle se prolonge par un ensemble fortifié pourvu d’un donjon défensif datant du XVe siècle. Les abbés commendataires emménagent dans cette aile au XVIe siècle avant de partir pour un autre logis à Saint-Amand-Montrond en 1703 (Musée Saint-Vic). La charpente est un ajout tardif.
La charpente en berceau du dortoir des convers
En bref…
Monument majeur du Berry, l’abbaye de Noirlac marque les esprits par l’homogénéité de son style et le bon état de conservation de ses bâtiments, malgré les démolitions et modifications qui ont jalonné son histoire. Lieu vivant, elle accueille, encore de nos jours, des évènements et des expositions culturelles. Les photos de cet article ont été prises en juin 2017.
Carte satellite situant l'abbaye de Noirlac (source Google)
Accès
- De Bourges (18) comptez environ 35-40 minutes et 42 km de trajet pour rejoindre Bruère-Allichamps (18) près de Saint-Amand-Montrond par l’A71.
- De Châteauroux dans l’Indre (36), 1h00 de route et 70 km environ par la D925.
Horaires
Du 1er fév. au 31 mars et du 2 nov. au 23 déc. : tous les jours, 14h - 17h
Du 1er avr. au 1er nov. : tous les jours, 10h - 18h30
Tarifs (2022)
Visite libre ou guidée du monument
Plein tarif : 7 € / Tarif réduit : 4,50 € / Moins de 12 ans : gratuit
La cour, au Sud du cellier
L'escalier extérieur, à droite du passage vers le cloître, et qui donne accès à l'étage supérieur du cloître
Le cloître vu des terrasses, depuis l'angle Nord-est
La façade Sud de l'abbatiale
L'angle Nord-est du cloître avec l'abbatiale et la salle capitulaire