lundi 26 avril 2021

FRANCE - Paris - Église Saint-Étienne-du-Mont - Partie 1 sur 2

Église SAINT-ÉTIENNE-du-MONT - Partie 1 sur 2

Seul jubé à Paris ****

(Version avril 2021)


L’église se situe, comme le Panthéon, sur la Montagne Sainte-Geneviève dans le Ve arrondissement de Paris. Bâtie à proximité du site de l’ancienne abbaye Sainte-Geneviève, l’église Saint-Étienne fut érigée au XIIIe siècle. Occupant l’emplacement de l’ancienne église Saint-Pierre-et-Saint-Paul, elle fut reconstruite pendant le XVe siècle et au début du XVIIe. Les premiers travaux de l’abside et du clocher commencent en 1424. Le chœur gothique est achevé en 1537, alors que le jubé l’est déjà depuis 2 ans. La nef, voûtée à partir de 1584, adopte une architecture influencée par la Renaissance. Les travaux de la façade s’étendent sur la période 1610 à 1624. L’archevêque de Paris, monseigneur Gondi, dédie l’édifice en février 1626. Les grandes orgues de Pierre Pescheur et Jean Buron, prennent place en 1636. La nouvelle chaire est installée en 1651. Des processions autour des reliques de sainte Geneviève se déroulent au cours des XVIIe et XVIIIe siècles. L’église est fermée pendant la Révolution, pour devenir Temple de la piété filiale, avant d’être réhabilitée en 1801 en tant qu’église paroissiale (sous le Concordat). C’est à cette période que l’ancienne abbatiale Sainte-Geneviève est abattue, la rue Clovis sépare alors Saint-Étienne du reste du site de l’ancienne abbaye. Le clocher de l’abbatiale Sainte-Geneviève persiste en tant que tour Clovis, incluse dans l'enceinte du lycée Henri IV. Victor Baltard restaure le bâtiment sous le Second Empire. Monseigneur Sibour est assassiné dans l’église en janvier 1857 par le prêtre interdit Jean-Louis Verger, guillotiné quelques semaines plus tard... Elle est ajoutée au registre des monuments historiques en 1862. L’édifice héberge, entre autres, les restes de Blaise Pascal et de Racine.


La façade occidentale de l'église

Partie centrale de la façade


Partie supérieure de la façade occidentale

Le portail Nord et le clocher

Le clocher

La façade Sud qui donne dans la rue Clovis


Extérieurs

L’édifice est long de 69 mètres et large de 25,5 mètres. Sa façade, datant du début du XVIIe siècle, intègre dans une structure architecturale médiévale une ornementation Renaissance. Le portail d’inspiration grecque se termine par un pinacle gothique, puis un clocher. Les restaurations du XIXe siècle ont permis d’effacer les destructions datant de la Révolution. Le fronton de la façade, dû à A.-H. Debay, évoque la Résurrection du Christ. Le tympan du portail, réalisé par G.-J. Thomas, est consacré au Martyre de saint Étienne.



La façade occidentale de nuit (deux photos ci-dessus)


Intérieur - La nef et le jubé

On note que le chœur est légèrement désaxé à gauche par rapport à la nef. Le jubé représente la grande spécificité de cette église parisienne (la seule à en posséder un). Datant années 1530, il forme une démarcation entre la nef et le chœur et servait également de tribune aux religieux. Comme la façade, il combine différents styles décoratifs, en particulier gothique et Renaissance. Deux escaliers en dentelle de calcaire de Saint-Leu s’enroulent autour des piliers. Pierre Biard l’Aîné a réalisé les sculptures des portes du déambulatoire.


La nef

Le collatéral Sud

L'impressionnant jubé

Le jubé

Porte Sud du déambulatoire

Partie supérieure du jubé et ses dentelles de pierre

Vue vers le croisillon Nord du transept

L'élévation du croisillon Nord

Le jubé et le chœur

Le buffet d'orgues

Le jubé vu du collatéral Nord

La porte Nord du déambulatoire

L'étonnante croisée du transept avec ses clés de voûte


La chaire, du milieu du XVIIe siècle et sculptée par Claude Lestocart, qui remplaça le jubé dans sa fonction de tribune, affiche un style baroque orné de représentations de scènes bibliques. Des statues allégoriques y figurent les vertus cardinales. Le buffet d’orgues de 1631 est suspendu au revers de la façade. Le transept n’est pas saillant et constitue plutôt un espace virtuellement délimité. La croisée du transept comporte des clefs de voûtes (fleuron) sculptées particulièrement remarquables.


La croisée du transept avec éclairage




Quatre vues de la nef, du jubé et du chœur avec l'éclairage des lustres

Détails de la clé de voûte centrale


En bref…

Le jubé finement ouvragé constitue un exemple suffisamment rare pour justifier la visite de l'église. Elle offre également à voir de très beaux vitraux, et la luminosité qui y règne par temps clair donne une atmosphère particulière à cet édifice religieux. Son passé historique est riche de près de six siècles.


Carte satellite situant l'église (source Google)


Informations pratiques

Au cœur de Paris, l’église se trouve sur la place éponyme, extension de place du Panthéon. On y accède par les stations de métro Cardinal Lemoine ou Maubert-Mutualité sur la ligne 10, on peut également la rejoindre par le RER B à station Luxembourg. Les stations Jussieu et Place Monge sur la ligne 7 sont également assez proches.


A proximité on pourra également découvrir

-Le célèbre Panthéon (maintenant restauré)

-Le non moins célèbre Lycée Henri IV et sa tour Clovis

-La bibliothèque Sainte-Geneviève

-La pittoresque rue Mouffetard et sa place de la Contrescarpe

-La arènes de Lutèce

-Un peu plus loin, le boulevard Saint-Michel et les jardins du Luxembourg


La place Sainte-Geneviève et l'église Saint-Étienne

L'église et la tour Clovis du lycée Henri IV, que l'on distingue à droite



Vous pouvez poursuivre la visite de l'intérieur de l'église en cliquant ici SVP !


10 commentaires:

  1. Le jour s'est levé sur l'église Saint-Etienne-du-Mont, le joyau du Quartier latin dont nous avons admiré la photographie nocturne et son mouvement légèrement ondulatoire, accentué la nuit, cette image même sur laquelle notre photographe amorce et clôt cette première partie consacrée à ce chef d’œuvre dont la lumière va dévoiler toutes les beautés, à commencer par cette superbe façade occidentale. Il est 16h05 au clocher.

    Notre photographe nous donne l'essentiel des informations concernant cette église et son histoire. La façade occidentale nous fascine si l'on songe que la première pierre a été posée par la reine Margot...Le premier niveau forme l'entrée d'un temple grec surmonté d'un fronton triangulaire, le deuxième niveau montre une rosace "coiffée d'un fronton curviligne" et le troisième niveau est de style Renaissance. Cette façade nous apparaît éclectique mais harmonieuse... Si elle fut décriée à l'époque, le merveilleux jubé que nous allons admirer en entrant dans l'édifice fera, lui, l'unanimité.

    Quelle superbe série de photographies consacrées à ce jubé, le seul, l'unique qui subsiste à Paris et dont "les deux escaliers en dentelle de calcaire de Saint-Leu s'enroulent autour des piliers" pour nous émerveiller! En levant la tête nous sommes stupéfaits par "l'étonnante croisée du transept avec ses clés de voûte", une ornementation très Renaissance, comme un bijou de joaillerie, et nous déambulons dans la nef, admirant sa coursive ornée de balcons circulaires...

    Je ne sais si un parfum d'encens flotte dans l'atmosphère, et l'orgue aussi nous étonne, du Jean-Sébastien Bach vient à nous emplir la tête, et les petites affichettes annonçant des concerts de musique classique aux portes des cafés, des boutiques me reviennent à l'esprit, et jaillit une pointe de nostalgie de ce monde d'avant...
    Ce buffet d'orgue sculpté en 1631 est le plus ancien de Paris et dans son état d'origine. Ah! Les concertos pour orgue de J.S. Bach joués en ce haut lieu jusqu'en 2019...
    C'est une église lumineuse et certaines baies ne reçoivent que du verre blanc alors que nous apercevons aussi des verrières ornées de vitraux colorés.

    C'est un moment précieux que cette visite. Un concert en mémoire aux morts de la pandémie semble avoir eu lieu le 1er novembre 2020 à 16h00 (au clocher...) avec au programme le Requiem de Gabriel Fauré et des œuvres pour orgue de J.S. Bach avec l'organiste titulaire Vincent Warnier...

    Une note de fantaisie : Woody Allen a rendu hommage à cette église dans son film "Midnight in Paris" (2011)...

    Merci Julien pour toutes les précisions concernant cette église et les si belles photographies que les mots viennent, une fois encore, à manquer...




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    1. La synthèse des différentes architectures y est ici réussie et passe presque inaperçue ce qui n'est pas toujours le cas. Mais c'est effectivement le jubé qui saute aux yeux dès qu'on franchit le seuil. Je pense qu'il y avait une odeur d'encens assez discrète, celle que j'ai retrouvée depuis quelques semaines... Bach, je ne l'avais pas perdu mais j'adore pourtant le retrouver au détour d'un concert ou d'un disque. Je suis passé à côté du concert de novembre 2020. Il faudra que je revois "Midnight in Paris", dans lequel la ville lumière est mise en exergue comme un personnage à part entière !
      Nadine, les mots ne vous manquent pas, et ils sont choisis avec art...

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  2. Pour ma part je trouve magnifique l'intérieur de cette église, photos lumineuses et jubé de toute beauté... Je suis enchantée et touchée par ce reportage dont une seconde partie doit paraître !
    Merci Julien ...

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  3. Déjà j'étais subjuguée par l'intérieur de cette église (Je pensais aux châteaux de Blois ou Chambord !) et me réjouis d'une 2° partie ...

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  4. Superbes photos de l'intérieur. L'une des plus belles églises de Paris, son unité, sa lumière, sa légèreté et le jubé, bien sûr.

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    1. Je suis d'accord avec vous. Je ne pouvais pas ne pas présenter un article la concernant !

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  5. Définitivement une des plus belles belle églises de Paris ! Toutes ces photos reflètent à merveille la beauté de ce lieu magnifique.

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