samedi 24 septembre 2022

GRÈCE - Grèce Centrale - Le musée archéologique de Delphes

Le musée archéologique de DELPHES

Foyer de l’Aurige*****


Afin de découvrir le site archéologique et de lire l’histoire du sanctuaire en préambule, vous pouvez cliquer ici SVP !




Mosaïques à motifs animaliers situées à l'extérieur, devant l'entrée du musée (3 photos ci-dessus)


Le musée archéologique de Delphes, l'un des plus importants de Grèce, expose l'histoire du sanctuaire de Delphes, site du plus célèbre oracle grec ancien. Ses riches collections sont composées principalement de sculptures architecturales, de statues et d'offrandes au sanctuaire. Elles reflètent ses activités religieuses, politiques et artistiques depuis ses premières années au VIIIe siècle avant J.-C. jusqu'à son déclin au cours de l'Antiquité tardive. Le musée est installé dans un bâtiment de deux étages d'une superficie totale de 2270 mètres carrés, avec quatorze salles d'exposition, 558 mètres carrés de réserves et des laboratoires de conservation de poteries, d'objets métalliques et de mosaïques.


Maquette du sanctuaire (aspect antique) visible dans le hall du musée


Le premier musée de Delphes est construit en 1903 sur des plans de l'architecte français Tournaire afin d'abriter les découvertes des grandes fouilles françaises commencées en 1892. Le bâtiment d'origine, qui se composait de deux ailes, a été agrandi et rénové en 1935-1936. La nouvelle exposition ouvre deux ans plus tard et est organisée comme la première par des archéologues grecs et français. Un entrepôt est construit en 1956. Une rénovation complète du musée devient nécessaire en 1958. Deux nouvelles salles, l'une pour l'aurige et l'autre pour les objets en bronze, sont créées, tandis que les trois existantes sont réaménagées. Un nouvel aménagement a lieu en 1978. Le dernier agrandissement est achevé en 1999. Toutes les collections du musée ont été réorganisées pour répondre aux normes muséologiques modernes, de nouvelles expositions et des technologies de l'information contemporaines ont été ajoutées pour les visiteurs.


Figurine archaïque de guerrier entre 900 et 700 avant J.-C. (salle 1)


Cheval archaïque (salle 1)


L'exposition permanente du musée archéologique de Delphes se concentre sur l'histoire du sanctuaire et de l'oracle de Delphes, couvrant la longue période allant de la préhistoire à l'Antiquité tardive. La plupart des objets exposés ont été donnés en offrandes au sanctuaire pendant sa période de grande prospérité, de l'époque grecque archaïque à l'époque romaine. Les pièces sont présentées par ordre chronologique et par contexte (Sanctuaire d’Athéna Pronaia, fosse votive de la Voie Sacrée, Temple d'Apollon, Trésor de Siphnos). Ces ensembles font partie d'unités d'exposition plus larges, qui permettent au visiteur de comprendre les périodes d'épanouissement et de déclin du sanctuaire, la richesse des différents donateurs, l'identité des différents ateliers artistiques et le développement urbain et démographique autour du sanctuaire. L'exposition se concentre principalement sur l'art de la période archaïque, sur les offrandes de métal et de marbre plutôt que sur la poterie, et sur les ensembles architecturaux et sculpturaux monumentaux plutôt que sur les assemblages domestiques ou funéraires. Certaines pièces d’exposition particulièrement impressionnantes, comme le célèbre aurige en bronze, sont présentées séparément. Textes, maquettes, cartes, croquis et reconstitutions numériques, illustrant la mise en scène physique des objets, complètent l'exposition.



Sphinx des Naxiens - La colonne offerte par les habitants de Naxos vers 575 avant J.-C. est le plus ancien de ce type de monument votif à Delphes. Il s'agit ici de la sphinge qui trônait au sommet du monument (salle 5)


Cariatide provenant du Trésor de Siphnos (salle 5)

Vue générale de la frise du Trésor de Siphnos (vers 525 avant J.-C.) découvert en 1893. Elle reprend le thème des Olympiens scellant le sort de Troie, et des scènes de batailles de la guerre de Troie (salle 5)






Cinq détails de la frise montrant Olympiens en discussion et scène de combat entre Grecs et Troyens

Kouroï jumeaux (époque archaïque) dit "Cléobis et Biton", dédicace de Polymédès d'Argos haute de près de  2 mètres (1,97 m sans le piédestal) découvert derrière le Trésor des Athéniens en 1893-1894

Sculpture chryséléphantine de divinité - peut-être Apollon - d'origine ionienne (?), vers 550 avant J.-C. (salle 4)

Sculpture chryséléphantine de divinité - peut-être Artémis - d'origine ionienne (?), vers 550 avant J.-C. (salle 4)

Éléments sculptés d'un des frontons du temple archaïque d'Apollon, entre 510 et 500 avant J.-C. (salle 6)

Partie droite du fronton

Gargouille du temple

Détail du métope du Trésor des Athéniens

Détail du métope du Trésor des Athéniens - Thésée et le Minotaure

Héraclès et la biche de Cérynie - Métope du trésor des Athéniens, figurant Héraclès et la biche aux pieds d'airain, le troisième de ses travaux, environ 500 avant J.-C. (salle 7 & 8)

Cavalier

Apollon jouant de la lyre

Déesse Nikè du temple archaïque d'Apollon

Ornement de casque en bronze (Ve siècle avant J.-C.) (salle 9 & 10)

Statue d'Agias de Pharsale, fils d'Acnonios, qui s'est illustré en comme un pancratiste et athlète de renom, victorieux au cours de ses participations aux jeux panhelléniques. Sculpture  de l'ex-voto de Daochos, attribuée à Lysippe ou à son école (salle 11)

Danseuses de Delphes (pièce d'environ 1,95 m de haut) retrouvée près du temple d'Apollon. La datation récente opte pour 330 avant J.-C. (salle 11)

Colonne d'acanthe contemporaine de la précédente

Omphalos de Delphes "nombril de la Terre" est une ancienne pièce en marbre qui selon les mythes grecs anciens concernant la fondation de l'Oracle de Delphes, le dieu Zeus, dans sa tentative de localiser le centre de la terre, a lancé deux aigles des deux extrémités du monde, et les aigles, partant simultanément et volant à égalité vitesse, ont croisé leurs chemins au-dessus de la zone de Delphes, ainsi que l'endroit où Zeus a placé la pierre. Depuis lors, Delphes est considérée par les Grecs comme le centre du monde (salle 11)

Statue d'un philosophe, supposé être Plutarque ou bien Platon (salle 12)

Autel circulaire du temple d'Athéna Pronaia, IIe siècle avant J.-C.


Statue d'Antinoüs en marbre de Paros (deux clichés ci-dessus) probablement de 130 après J.-C. (salle 12)


En bref…

Il s’agit de l’un des sites les plus emblématiques de la Grèce aussi bien antique que contemporaine. La visite du musée est indispensable, en complément de celle du sanctuaire de Delphes, pour découvrir les trésors qui y sont exposés à l'abris des intempéries. Le site est classé au patrimoine mondial par l'UNESCO. Les photos de cet article ont été prises en mai 2014 et ne montre qu'une partie des pièces exposées dans le musée.



Carte satellite situant le sanctuaire de Delphes et son Musée (source Google)


Accès

- D’Athènes, en voiture, comptez un peu plus de 2 heures pour parcourir les 180 km de trajet vers Delphes par l’autoroute 1 (E75).

- De Kalambaka (Météores) environ 3h15 et 230 km de route.

- Il existe évidemment une multitude de possibilités de partir en excursions organisées de groupes depuis la capitale grecque.

Tarifs musée et site archéologique (2022) : plein tarif 12€, Réduit 6€ (en hiver)


Reconstitution partielle du char de l'aurige de Delphes avec les restes de son attelage (salle 13)





L'Aurige de Delphes - Ce conducteur de char est l'un des cinq bronzes de l'époque classique parvenus jusqu'à nous. Statue consacrée dans le sanctuaire d'Apollon à Delphes par Polyzalos, tyran de Géla et frère du tyran Hiéron de Syracuse, pour célébrer la victoire de son char de course aux jeux Pythiques, en 478 ou 474 avant J.-C. (salle 13)


3 commentaires:

  1. Article foisonnant, à revoir à te te reposée !!!
    Geneviève

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  2. Après deux passionnants reportages sur le site archéologique de Delphes, chose promise chose due, Julien nous ouvre la porte du fameux musée de Delphes connu pour son aurige et d'autres trésors.
    Comme Geneviève, le syndrome de Stendhal me guette, sans aller jusqu'à l'overdose, mais la multitude de merveilles et les explications très fournies, et on ne s'en plaindra pas, demandent du temps et de la mémoire. On pousse une porte et c'est la mythologie qui nous accueille, les exploits de Thésée et d’Héraclès, les amours d'Hadrien et de son jeune amant Antinoüs, un philosophe sévère, Plutarque ou Platon, m'évoque les cours de philosophie de ma jeunesse lycéenne, une incursion dans la vie des Dieux, Apollon jouant de la lyre, et ces fragments de corps...

    Des statues souvent tronquées, amputées, des animaux eux aussi fragmentées, pattes, bras, jambes disparus au fil du temps, guerriers archaïques, petit cheval, sphinge immortelle que les légendes ont amenée jusqu'à nous, les thèmes entremêlés de la guerre, la guerre de Troie au cœur des textes, du théâtre, des récits, et de l'amour, celui de l'empereur Hadrien pour le très jeune Antinoüs dont la statue en marbre nous éblouit, et qui a inspiré la grande Marguerite Yourcenar pour "Les Mémoires d'Hadrien", chef d’œuvre paru en 1951, une longue lettre adressée au futur Marc Aurèle...
    On retrouve tout cela dans cette suite somptueuse d'objets qui commence par des mosaïques animalières et se termine par l'aurige fascinant dont le char a disparu...

    On pense alors à ces mots de Cocteau touché, ému par Delphes et tous ses symboles réunis:

    "C'est ce qui nous émeut en face du petit aurige de Delphes. Immobile et stable, ses orteils bien rangés les uns à côté des autres, il semble venir du fond des siècles et continuer sa route sur place, avec la canne blanche des aveugles." (Journal d'un inconnu, 1953).

    L'Apollon jouant de la lyre me reste en mémoire avec ce corbeau ou cette corneille noire qui rappelle peut-être l'amour du Dieu pour la belle, infidèle Coronis (corneille), et là c'est Ovide ou Homère qui en parlent le mieux...

    Merci Julien pour cette immersion en beauté, en culture, en mythologie hellénique, on suit le regard de l'aurige, la douceur d'Antinoüs noyé dans le Nil, la violence suggérée dans la frise consacrée à la guerre de Troie...

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    1. Près de 30 années sépare ma première de ma seconde visite. Mes souvenirs de cette première visite (j'avais 12 ans) étaient encore vifs bien qu'un peu entretenus par des livres puis des documents en ligne... Le nombril du monde est aussi celui le l'histoire grec et de la mythologie !

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