samedi 17 septembre 2022

GRÈCE - Grèce Centrale - Le sanctuaire antique de Delphes - Partie 1

Le sanctuaire antique de DELPHES – Partie 1

Apollon et Pythie *****


Histoire

Au pied du mont Parnasse, dans l'angle formé par les rochers jumeaux des Phédriades, en Phocide, se trouve le sanctuaire panhellénique de Delphes (Δελφοί). Il hébergeait, dans l'Antiquité, l'oracle le plus célèbre de la Grèce et était considérée comme le centre du monde par les anciens Grecs. Selon la mythologie, c'est ici que les deux aigles envoyés par Zeus des extrémités de l'univers pour trouver le nombril du monde se sont rencontrés. Le sanctuaire, situé dans un paysage des plus spectaculaires, est resté pendant de nombreux siècles le centre culturel et religieux et le symbole de l'unité du monde hellénique. Son histoire commence à la préhistoire et au coeurr des mythes des anciens Grecs. Au commencement, le site était consacré à l'adoration de la Terre Mère. Il était gardé par le terrible serpent Python, tué ultérieurement par le dieu Apollon. Le sanctuaire du dieu aurait été construit, ici, par les Crétois qui arrivèrent à Kirrha, le port de Delphes, accompagnés du dieu sous la forme d'un dauphin. Ce mythe survécut dans des pièces de théâtre présentées lors des différents festivals delphiques, comme les fêtes pythiques, qui célébraient la mort de Python et proposaient des compétitions musicales et sportives. Les premières découvertes dans la région, datées de la période du néolithique (4000 avant J.-C.), proviennent de l'Antre corycien, une grotte du Mont Parnasse, où les premiers rituels ont eu lieu. Les vestiges d'une colonie et d'un cimetière mycéniens sont découverts à l'intérieur du sanctuaire, mais les traces d'occupation sont rares et très fragmentaires jusqu'au VIIIe siècle avant J.-C., période à laquelle le culte d'Apollon est instauré et le développement du sanctuaire et de l'oracle commence.


Le port de Kirrha, près de Delphes, donnant sur le Golfe de Corinthe


L'environnement montagneux du sanctuaire


Les premiers temples en pierre d'Apollon et d'Athéna, sont construits vers la fin du VIIe siècle avant J.-C. Selon les sources littéraires et archéologiques, d'autres dieux étaient associés au sanctuaire : Artémis, Poséidon, Dionysos, Hermès, Zeus Polieus, Hygeia et Ilithye. Le sanctuaire est alors le centre de l'amphictyonie, une ligue religieuse locale. Elle contrôle le fonctionnement et les finances du sanctuaire, désignant ses prêtres et autres fonctionnaires choisis parmi les habitants de Delphes. Au VIe siècle av. J.-C., sous la protection et l'administration de la Ligue, le sanctuaire devient autonome (Première Guerre sacrée), il étend son territoire et son influence politique et religieuse dans toute la Grèce, et réorganise les Jeux Pythiques, les deuxièmes jeux les plus importants en Grèce après les Jeux olympiques. Entre le VIe et le et IVe siècle avant J.-C., l'oracle de Delphes, considéré comme le plus fiable, est à son apogée. Il est énoncé par la Pythie, la grande prêtresse, et interprété par les prêtres d'Apollon. Les dirigeants et les habitants de Grèce consultent l'oracle, exprimant leur gratitude par des offrandes et répandant sa renommée dans le monde entier. On pense, alors, que l'oracle existe depuis la nuit des temps. C'est la renommée et le prestige de l'oracle qui provoquent deux guerres sacrées au milieu des Ve et IVe siècles avant J.-C. Au IIIe siècle avant J.-C., le sanctuaire est conquis par les Etoliens, chassés par les Romains en 191 avant J.-C. À cette époque, le sanctuaire est favorisé par certains empereurs romains et pillé par d'autres. La montée du mouvement rationaliste en philosophie au IIIe siècle avant J.-C., ternit l'autorité de l'oracle, mais ses rituels restent inchangés jusqu'au IIe siècle après J.-C., lorsqu'il est consulté par Hadrien et visité par Pausanias. La description détaillée par ce dernier des bâtiments et de plus de trois cents statues a grandement contribué aux reconstructions et restaurations fidèles.


Les ruines dans leur décor montagneux


L'empereur byzantin Théodose abolit finalement l'oracle et les Slaves détruisent son enceinte en 394 avant J.-C. Avec l'avènement du Christianisme, Delphes devient un siège épiscopal, mais il est abandonné aux VIe-VIIe siècles après J.-C. Peu de temps après, au VIIe siècle de notre ère, un nouveau village, Kastri, se développe sur les ruines de l'ancien sanctuaire. Les recherches archéologiques à Delphes débutent en 1860 sous la houlette des Allemands. En 1891, le gouvernement grec accorde à l'École française d'Athènes l'autorisation de fouilles de longue durée sur le site. C'est alors que le village de Kastri est démantelé pour permettre la réalisation des « grandes fouilles ». On met à jour des vestiges spectaculaires, dont environ trois mille inscriptions apportant un éclairage majeur sur la vie publique dans la Grèce antique. Aujourd'hui, le Service archéologique grec et l'École française d'Athènes continuent de chercher, de fouiller et de conserver les deux sanctuaires delphiques. De tous les monuments, seul le Trésor des Athéniens a conservé suffisamment de ses matériaux de construction d'origine pour permettre sa reconstruction presque complète. Le projet est financé par la Ville d'Athènes et réalisé par l'Ecole française sur la période 1903-1906. Le temple d'Apollon et la Tholos sont également partiellement restaurés. En 1927 et 1930, le poète Angelos Sikelianos et sa femme, Eva, tentent de faire revivre l'esprit antique de Delphes et d’en faire un nouveau centre culturel, à travers une série d'événements qui comprennent des représentations de théâtre antique.


La végétation de la Grèce et les pierres du sanctuaire


Description du site

Le site archéologique de Delphes comprend deux sanctuaires, dédiés respectivement à Apollon et Athéna, ainsi que d'autres bâtiments, principalement destinés aux pratiques sportives. Les visiteurs arrivant d'Athènes découvrent d’abord le sanctuaire d'Athéna Pronaia - c'est-à-dire Athéna qui est « devant » (le temple d'Apollon). En dehors des murs du sanctuaire s'étend la colonie de Delphes. À l'intérieur des murs se trouva la célèbre Tholos, symbole de Delphes, et les vestiges de trois temples dédiés à la déesse. Deux des temples sont construits en tuf. Ils datent du milieu d’une période s’étendant du VIIe siècle au milieu du VIe siècle avant J.-C. Le troisième temple, en calcaire, occupe l'extrémité Ouest du sanctuaire suite aux reconstructions postérieures au tremblement de terre de 373 avant J.-C. Ce sanctuaire comprend également les autels de Zeus Polieus, Athéna Ergane, Athéna Zostéria, Ilithyie et Hygeia, les restes de deux bâtiments dédiés au culte des héros locaux Phylacos et Autonos, qui ont mis en déroute les Perses, et deux trésors avec toits de marbre, l'un dorique et l'autre éolien. Le Trésor Eolien de Massalia conserve un chapiteau caractéristique en feuilles de palmier. Enfin, une statue de l'empereur Hadrien et un édifice dit « la Maison des Prêtres ». Au Nord-ouest du sanctuaire d'Athéna Pronaia se trouve le gymnase, lieu d'exercice et d'apprentissage, la palestre et les bains. Plus haut sur la pente se situe la source sacrée de Castalie, où les voyageurs se désaltéraient après un long périple et se purifiaient avant de consulter l'oracle.


Les murs d'enceinte du sanctuaire dans leur décor


La partie centrale et la plus importante du site est représentée par le sanctuaire d'Apollon, entouré des murs d’enceinte (péribolos) avec une porte principale à l’angle Sud-est. De là, les visiteurs entraient sur la Voie Sacrée, la rue qui menait au temple d'Apollon avec son célèbre Adyton, où la Pythie prononçait ses oracles. Avec le temple et la Voie Sacrée en son centre, le sanctuaire s'élargit et s’étend sur des terrasses artificielles soutenues par des murs monumentaux, bordées de portiques (d'Attale, des Étoliens, des Athéniens) accessibles par des portes aménagées dans le mur d'enceinte. Dispersés parmi ces édifices et le long de la Voie Sacrée se trouvent de nombreux monuments votifs dédiés par des cités grecques ou des particuliers fortunés à l'occasion d'événements socio-politiques, ou pour exprimer leur gratitude au dieu et à son oracle. Comme offrandes, on trouve aussi bien des trépieds en bronze et en argent (l'un des symboles de l'oracle) que des ensembles complexes de sculptures en bronze ou en marbre. Les édifices votifs luxueux et impressionnants, aussi petits soient-ils, connus sous le nom de trésors, servaient à entreposer des offrandes votives plus petites, mais surtout à exposer les œuvres d’art et la splendeur de la ville qui les commandait. L'imposant temple d'Apollon domine le sanctuaire du haut d'une grande terrasse soutenue par un remarquable mur polygonal. Devant son entrée, les visiteurs peuvent admirer une série de monuments votifs impressionnants dédiés pour la plupart à des particuliers fortunés. Au-dessus du temple se trouve le théâtre où se déroulaient les compétitions théâtrales et musicales des Jeux Pythiques, tandis que plus haut encore sur la pente, au-delà de l'enceinte sacrée, se trouve le stade où avaient lieu les compétitions sportives. À l'extérieur et autour des deux sanctuaires on découvre les vestiges de la colonie et du cimetière, développés principalement aux époques classique et romaine.


Au début de la Voie Sacrée, le monument votif des Spartiates...

Stèle


Deux vues des colonnes reconstruites du monument votif des Spartiates


La Voie Sacrée

On accède au sanctuaire par la Voie sacrée avant d'atteindre la muraille du TéménosCette voie représente la route principale menant de l'entrée du Téménos à l'autel de Chios et à l'imposant temple d'Apollon. Elle revêtait un caractère rituel et processionnel, puisqu'elle guidait pèlerins et visiteurs à travers l'enceinte sacrée. Les théopropoï - ceux qui désiraient consulter l'oracle - montaient la Voie Sacrée le neuvième jour de chaque mois, sacrifiaient un animal sur l'autel situé au sommet et se voyaient attribuer leur place dans la file d'attente. Les citoyens de Corinthe, Naxos, Chios et Thèbes, et quelques personnalités illustres, comme Philippe II de Macédoine, avaient reçu la promanteia, ou droit de consultation préalable, et n'avaient donc pas à attendre leur tour. La voie, qui trouve son origine à l'époque archaïque, est pavée à l'époque romaine tardive avec des dalles provenant d'édifices voisins abandonnés, à une époque où des maisons occupaient l'enceinte sacrée. Les visiteurs du site archéologique empruntent toujours ce même itinéraire, qui zigzague à flanc de colline sur deux cents mètres jusqu'à l'autel monumental. La route était bordée de statues, de podiums et de trésors exposant les offrandes votives de chaque ville. Ces monuments commémoraient généralement des événements importants - alliances politiques, victoires importantes au cours des jeux de Delphes ou victoires militaires, mais certains étaient dédiés aux dieux en remerciement d'un oracle ou d'une faveur accordée à une ville, une famille ou un individu. Des sculptures votives se dressaient le long du premier tronçon de route, des trésors le long du second, tandis qu'en face du temple et de l'autel se trouvaient d'importants monuments votifs dédiés par de riches individus et des cités-États, comme le monument commémorant la victoire grecque de Platées.


Sur les bords de la Voie Sacrée

Enceinte circulaire dite Hémicycle des Rois d'Argos


Le trésor des siphniens

Dédié par les habitants de Siphnos au sanctuaire, il était l'un des monuments les plus opulents du Téménos d'Apollon. Construit près du début de la Voie Sacrée, à côté du Trésor des Sikyoniens et en face de celui des Mégariens, il abritait les précieux ex-voto dédiés par les Siphniens au sanctuaire. Selon Hérodote et Pausanias, Siphnos tirait une grande richesse de ses mines d'or et d'argent et dans la seconde moitié du VIe siècle avant J.-C. était la plus prospère des îles grecques. Les Siphniens ont décidé de dédier la dîme de leurs bénéfices à Apollon et ont ainsi construit ce "trésor". La décoration sculpturale du monument est datée (datation stylistique) de 525 avant J.-C., ou un peu plus tôt, puisque cette année-là, Siphnos a été pillée. Le bâtiment en forme de temple et de taille modeste, est entièrement fait de coûteux marbre de Paros. A l'époque d'Hérodote, il était déjà réputé à la fois pour sa beauté unique et sa décoration sculpturale opulente, qui en fait un chef-d'œuvre de l'art archaïque tardif. Sur la façade, entre les deux antae, au lieu de colonnes, se trouvaient deux Korès (statues féminines korai), exemples exquis de l'art ionique de cette époque. L'architrave est ornée d'une kymation ionique (cimaise) et d'une frise sur les quatre côtés. Du côté Ouest la frise représente le jugement de Paris, au Sud le viol des Leucippides par les Dioscures, au Nord la partie la mieux conservée de la frise : la Gigantomachie, et à l'Est, la façade principale, une assemblée des dieux olympiens observant la guerre de Troie. L'expression robuste, la clarté de la forme, la puissance des figures et la minutie des détails servent le caractère décoratif de la frise. Le fronton Est a conservé ses sculptures, qui représentent un thème de prédilection des sculpteurs et des peintres de vases à la fin de la période archaïque, à savoir la dispute entre Hercule et Apollon sur un trépied delphique. Il couronné par trois acrotères, celle centrale représentant un sphinx et les latérales une paire de Victoires. Du Trésor de Siphnos, seuls les soubassements et l'un des astragales ornant la base sont encore en place. La décoration sculpturale qui subsiste a été conservée et est exposée au musée archéologique de Delphes.


L'Omphalos

« Ce que les habitants de Delphes appellent omphalos est en fait une pierre blanche et considérée comme se trouvant au centre de la terre, et Pindare, dans une de ses Odes, confirme cette opinion. » — (Pausanias, Description de la Grèce)


Une partie des murs d'enciente dans le secteur des "trésors"

Copie de l'Omphalos (l'original étant exposé au musée)


Trésor des Athéniens

Il s’agit d’un des bâtiments les plus importants et les plus emblématiques du sanctuaire d'Apollon. Jouxtant le bouleutérion, siège du sénat de Delphes, et face aux trésors des Cnides et des Syracusains, il domine la Voie Sacrée. Ce petit bâtiment contenait des trophées d'importantes victoires athéniennes et d'autres objets votifs dédiés au sanctuaire. Le "trésor", construit par la République athénienne à la fin du VIe ou au début du Ve siècle avant J.-C., est censé exprimer la victoire de la démocratie sur la tyrannie. Une interprétation légèrement différente, basée sur la description de Pausanias, attribue comme fonction au trésor la commémoration de la bataille de Marathon de 490 avant J.-C., lorsque l'armée athénienne a repoussé les Perses. Le petit édifice dorique en marbre de Paros, a la forme d'un temple, comme la plupart des "trésors". Sa décoration en relief est un exemple remarquable de la sculpture archaïque tardive, comparable par l'élégance, la légèreté des analogies, le mouvement vigoureux et solide et les positions audacieuses à la première peinture de vases attiques à figures rouges. La frise représente les exploits d'Héraclès (façade arrière et Nord) et de Thésée (façade avant et Sud). La juxtaposition des deux héros symbolise le changement de régime et l'instauration de la démocratie à Athènes. En effet, Thésée est devenu un sujet prédominant dans l'iconographie du Ve siècle avant J.-C., tandis qu'Héraclès a dominé l'art du VIe siècle. L'édifice s'élève sur une terrasse dont les façades Sud et principale, celles qui dominent la Voie Sacrée, se terminent par un contrefort triangulaire. C'est là que les Athéniens exposèrent le butin de la bataille de Marathon et d'autres trophées conservés à l'intérieur du trésor lors des grandes fêtes et processions. Plusieurs inscriptions sur les murs de l'édifice nous renseignent sur les fêtes et coutumes antiques, à savoir la Pyrphoria, la Tripodiphoria, la Pythais et la Dodécais, les quatre processions officielles des Athéniens à Delphes. Une autre inscription près de l'angle Est du mur Sud est extrêmement utile pour l'étude de la musique ancienne, car elle contient deux hymnes uniques à Apollon, les seuls textes grecs existants avec des annotations musicales, exposés au musée archéologique de Delphes. À l'intérieur du "trésor", se trouvent des inscriptions contenant d'importants décrets honorifiques datant du IIIe siècle avant J.-C. et plus tard, ainsi que les noms des prêteurs sur gages qui ont utilisé les locaux dans les années suivantes. Le Trésor des Athéniens était le seul monument de Delphes qui conservait encore une grande partie de sa structure antique au début du XXe siècle. Il été réédifié par l'École française en 1906 avec des fonds accordés par le maire d'Athènes. La frise originale se trouve au musée archéologique de Delphes.


Le Trésor des Athéniens


Le mur polygonal

Il soutient la plate-forme sur laquelle se dresse le temple d'Apollon et délimite la zone des Halos, ou aire de battage, au Nord-ouest. Il est élevé dans la seconde moitié du VIe siècle avant J.-C., probablement après la destruction du premier temple en 548 avant J.-C. et avant la construction du temple d'Alkmaionide en 513-505 avant J.-C. La Stoa des Athéniens du cinquième siècle avant J.-C. a été construite contre ce mur, et des traces en sont visibles sur sa surface. Avant la construction du mur, la zone est nivelée et plusieurs bâtiments et trésors archaïques, y compris la célèbre structure absidale, ont été détruits ou enterrés sous le remblai. Le mur est construit en maçonnerie polygonale, avec des blocs irréguliers imbriqués à joints courbes. Il est en forme de Pi, sa face principale est longue de quatre-vingt-dix mètres. Le mur était à l'origine environ deux mètres plus haut qu'il ne l'est aujourd'hui. Il revêtait, aux IIIe et IIe siècles avant J.-C., plus de huit cents inscriptions liées avant tout à l'émancipation des esclaves.


La stoa des Athéniens

Elle fait partie des offrandes votives importantes dédiées au sanctuaire par les Athéniens. Elle occupait une position centrale, sous le grand temple, devant l'imposant mur polygonal de la terrasse et face au Halos, ou aire de battage, où étaient jouées des pièces de théâtre honorant Apollon. La stoa était utilisée pour stocker les butins des guerres, principalement des victoires navales contre les Perses. La stoa faisait partie du programme de construction de Périclès. Elle est construite en 478 avant J.-C., après que les Athéniens aient détruit le pont flottant assemblé par le perse Xerxès à travers l'Hellespont pour tenter d'atteindre la côte européenne. En effet, une inscription sur la marche supérieure de la base transcrit la dédicace athénienne de la stoa, et représente également des câbles (du pont) et des figures de proue (des navires perses). D'autres butins de pillages de navires de batailles, sont ajoutés les années suivantes. La stoa, long espace couvert, est adossée au mur polygonal de la terrasse. Elle se composait d'une base en calcaire à trois marches supportant une colonnade ionique de huit colonnes monolithiques cannelées en marbre du Pentélique avec des bases en marbre de Paros et une rangée de piliers engagés appuyés contre le mur polygonal lui-même. Le toit était fait de bois. À l'intérieur, un podium en pierre abritait une exposition d'ex-voto. La partie inférieure subsistante du monument a été restaurée.


Le mur polygonal avec le temple d'Apollon dans sa partie supérieure et la stoa des Athéniens dans sa partie inférieure


Enceinte circulaire le long de la Voie Sacrée

La stoa des Athéniens au pied du mur polygonal


Chapiteau ionique


La stoa des Athéniens en enfilade et le Trésor des Athéniens à gauche


En bref…

Il s’agit de l’un des sites les plus emblématiques de la Grèce aussi bien antique que contemporaine. Bien qu’un peu moins connu que l’acropole d’Athènes, le sanctuaire de Delphes devrait faire partie des incontournables d’une visite en Grèce continentale ! Le site est classé au patrimoine mondial par l'UNESCO. Les photos de cet article ont été prises en mai 2014, le site étant quasiment vierge de touristes à cette période de l'année…


Carte satellite situant Delphes (source Google)


Accès

- D’Athènes, en voiture, comptez un peu plus de 2 heures pour parcourir les 180 km de trajet vers Delphes par l’autoroute 1 (E75).

- De Kalambaka (Météores) environ 3h15 et 230 km de route.

- Il existe évidemment une multitude de possibilités de partir en excursions organisées de groupes depuis la capitale grecque.

Tarifs musée et site archéologique (2022) : plein tarif 12€, Réduit 6€ (en hiver)


La suite de la visite du sancturaire se poursuit en cliquant SVP sur ce lien !



4 commentaires:

  1. Beau pèlerinage à Delphes qui évoque surtout pour les non hellénistes et les peu érudits en civilisation grecque dont je fais partie le Temple d'Apollon et son fronton avec le fameux "Connais-toi toi-même" sur lequel bon nombre de lycéens ont planché, la Pythie et un court-métrage de Mélies sorti en 1903 "L'oracle de Delphes"...
    Aussi est-ce une véritable découverte que cette visite de ce prestigieux site archéologique et la lecture des explications très précises et riches qui accompagnent une série de photographies splendides qui donnent envie de se plonger dans la mythologie, de relire les "Mémoires d'Hadrien" de Marguerite Yourcenar ou les œuvres de la grande Jacqueline de Romilly, comme chaque fois que Julien nous entraîne vers la Grèce, berceau de notre monde occidental, là où sont nées les philosophies qui nous inspirent toujours...

    La première photographie raconte le cadre et les courbes douces des montagnes, le golfe de Corinthe, tout y est pastel et tendre, puis "La végétation de la Grèce et les pierres du sanctuaire", l'environnement qui a sans doute très peu changé depuis l'Antiquité, les oliviers, les cyprès, les arbres et les montagnes plus rugueuses, là où les pierres que seuls les érudits peuvent lire et décrypter, semblent posées pour toujours...
    Ainsi c'est le contraste entre la nature (qui a subi depuis les incendies dévastateurs que l'on sait), ses fleurs fragiles près des colonnes, des vestiges dorés par la lumière ou blancs dans la luminosité du soleil, et les trésors que les fouilles ont fait émerger qui me fascine toujours. Dans chaque pierre un mystère, une énigme que les archéologues et les historiens ont su dévoiler, expliquer, puis que les écrivaines citées ont habillés de poésie et d'intelligence philosophique...

    Cela laisse sans voix, sans mot, mais il demeure de cette visite menée derrière un écran une série d'impressions très vives, on pose la main sur l'Omphalos énigmatique, on hume le parfum méditerranéen des oliviers, on se dit aussi que dans la seconde partie promise par Julien on entrera dans le musée...

    Merci Julien pour ce travail qui inspire la plus vive admiration, un travail photographique et informatif remarquable.

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    1. Une grosse deuxième partie pour le sanctuaire, il me faudra encore un article ou deux pour le musée !

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  2. Une belle plongée dans l'histoire de ce site de qui nécessite vraiment des explications (sinon on voit des monuments sans vraiment les comprendre). Un article particulièrement utile pour ceux qui sont sur le site lui-même !

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    1. Il faudrait que j'y retourne pour étoffer l'illustration du site !

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