Cette sculpture de Jean Marais est un étonnant hommage à son ami Marcel Aymé, auteur inventif, brillant, très original qui est déjà connu pour "La Jument verte" (1933) au moment où il publie "Le Passe-Muraille" en 1943, une nouvelle fantastique qui a d'abord rencontré son public en feuilleton dans "Lecture 40" (1941) sous le titre "Garou-Garou" avant de rejoindre d'autres nouvelles humoristiques et surréalistes dans le recueil que nous connaissons maintenant.
En 1943 Jean Marais, lui, joue un Tristan moderne dans "L'éternel Retour" de Jean Delannoy, Marcel Aymé et lui font partie de ces acteurs et auteurs engagés, empêchés par l'Occupation, obligés de ruse littéraire ou cinématographique pour déjouer la censure.
Dès 1963, à la mort de son ami Marcel Aymé, Jean Marais commence cette statue, il est déjà céramiste, sculpteur et peintre, dans un style influencé par son amant et mentor Jean Cocteau. Mais là, il décide d'incarner Marcel Aymé sous les traits "d'un excellent homme nommé Dutilleul qui possédait le don singulier de passer à travers les murs sans en être incommodé. Il portait un binocle, une petite barbiche noire, et il était employé de troisième classe au ministère de l'Enregistrement." (Marcel Aymé). Il l'immortalise à la fin de la nouvelle quand, après avoir beaucoup usé de son don et pour avoir pris par erreur l'antidote, il reste coincé, bloqué dans un mur dans la rue Norvins.
Le choix de placer la statue ici et dans ce contexte n'est pas dû au hasard: Marcel Aymé s'installe à Montmartre dès 1928 et y restera jusqu'à sa mort. L'écrivain habitait non loin de l'endroit où il décide d'emmurer son personnage.
La statue de Jean Marais, inaugurée en 1989, est une illustration merveilleuse de l'écrivain et de son personnage rendu très populaire par l'interprétation de Bourvil dans le film de Jean Boyer "Garou-Garou, le Passe-muraille" en 1951, et les dialogues de Michel Audiard. C'est bien l'auteur qui est montré ici, allant vers la postérité (entré dans la Pléiade en 1989), symbolisé par l'un de ses personnages les plus populaires, en bronze d'une belle patine, le visage d'un sage souriant, une forme d'élégance, des mains fines, peut-être un peu celles de Cocteau...
Notre photographe a comme toujours trouvé l'angle parfait où les ombres du bras et de la main rejoignent l'expressionnisme, le fantastique cher à l'écrivain, dans une situation pleine d'autodérision qui lui aurait beaucoup plu.
Cette sculpture de Jean Marais est un étonnant hommage à son ami Marcel Aymé, auteur inventif, brillant, très original qui est déjà connu pour "La Jument verte" (1933) au moment où il publie "Le Passe-Muraille" en 1943, une nouvelle fantastique qui a d'abord rencontré son public en feuilleton dans "Lecture 40" (1941) sous le titre "Garou-Garou" avant de rejoindre d'autres nouvelles humoristiques et surréalistes dans le recueil que nous connaissons maintenant.
RépondreSupprimerEn 1943 Jean Marais, lui, joue un Tristan moderne dans "L'éternel Retour" de Jean Delannoy, Marcel Aymé et lui font partie de ces acteurs et auteurs engagés, empêchés par l'Occupation, obligés de ruse littéraire ou cinématographique pour déjouer la censure.
Dès 1963, à la mort de son ami Marcel Aymé, Jean Marais commence cette statue, il est déjà céramiste, sculpteur et peintre, dans un style influencé par son amant et mentor Jean Cocteau. Mais là, il décide d'incarner Marcel Aymé sous les traits "d'un excellent homme nommé Dutilleul qui possédait le don singulier de passer à travers les murs sans en être incommodé. Il portait un binocle, une petite barbiche noire, et il était employé de troisième classe au ministère de l'Enregistrement." (Marcel Aymé).
Il l'immortalise à la fin de la nouvelle quand, après avoir beaucoup usé de son don et pour avoir pris par erreur l'antidote, il reste coincé, bloqué dans un mur dans la rue Norvins.
Le choix de placer la statue ici et dans ce contexte n'est pas dû au hasard: Marcel Aymé s'installe à Montmartre dès 1928 et y restera jusqu'à sa mort. L'écrivain habitait non loin de l'endroit où il décide d'emmurer son personnage.
La statue de Jean Marais, inaugurée en 1989, est une illustration merveilleuse de l'écrivain et de son personnage rendu très populaire par l'interprétation de Bourvil dans le film de Jean Boyer "Garou-Garou, le Passe-muraille" en 1951, et les dialogues de Michel Audiard.
C'est bien l'auteur qui est montré ici, allant vers la postérité (entré dans la Pléiade en 1989), symbolisé par l'un de ses personnages les plus populaires, en bronze d'une belle patine, le visage d'un sage souriant, une forme d'élégance, des mains fines, peut-être un peu celles de Cocteau...
Notre photographe a comme toujours trouvé l'angle parfait où les ombres du bras et de la main rejoignent l'expressionnisme, le fantastique cher à l'écrivain, dans une situation pleine d'autodérision qui lui aurait beaucoup plu.
Merci Julien.
L'ombre de la main de droite semble pointer le sol du doigt et celle de gauche a des airs de Nosferatu...
SupprimerTout à fait!
SupprimerTrès inventif comme sculpture et l'ombre des mains donne un aspect surréaliste à cette photo remarquable !
RépondreSupprimerQue de choses à voir ... tout près !:)
A Montmartre la balade est agréable lorsqu'il n'y a pas trop de touristes, ce qui est le cas souvent en ce moment !
SupprimerUn roman qui m'avait beaucoup intriguée dans mon adolescence...et une oeuvre magistrale du grand acteur
RépondreSupprimerJe l'ai lu au collège, je vais le relire à l'occasion !
SupprimerTrès original. Un bel effet parfaitement rendu par la photo..
RépondreSupprimerUn incontournable du quartier, qui en compte un certain nombre !
SupprimerJe ne savais pas qu'elle était de Jean Marais. J'aime beaucoup partir à la rencontre de cette statue.
RépondreSupprimerC'est écrit en bas à droite ;)
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