mercredi 18 novembre 2020

ESTONIE - Le palais Kadriorg de Tallinn - Partie 2 sur 2

Le palais KADRIORG de TALLINN - Partie 2 sur 2

Petit Versailles tallinnois***


Pour en apprendre un peu sur l’histoire du palais de Kadriorg et découvrir par la visite la première partie qui lui est consacrée sur ce blog (dont les extérieurs), veuillez cliquer ici ! Poursuivons la visite de l'intérieur du palais de Catherine Ière de Russie...


La Salle de banquet

Des cinq peintures de plafond des bâtiments de l'aile, une seule a survécu, bien que gravement endommagée par des restaurations ultérieures. La Salle de banquet, adjacente au Hall principal et s’adossant à la façade arrière, subit d'importantes rénovations dans les années 1930 selon les plans de l'architecte Alexander Vladovski.


Le Grand Hall

Sa décoration a débuté en septembre 1721. Les travaux de stuc sont alors dirigés par Matthias Seidtinger de Riga, qui a également réalisé quatre "tondi" allégoriques basés sur la mythologie gréco-romaine dans la salle: "L'enlèvement de Ganymède", "Justitia", "Poséidon" et "Danae". Il est également l’auteur des têtes féminines au-dessus des fenêtres du rez-de-chaussée. La décoration des plafonds voûtés est, par la suite, confiée à Antonio Quadri, un artiste italien qui avait longtemps servi le Tsar. Des rayures ornementales, des plaques d'acanthe et un plafond à visages féminins ornent également le hall. Des aigles et des couronnes impériales au sommet des murs, ainsi que des pilastres avec des coquilles d'escargot participent au rendu de l’ensemble. Les génies ailés de la Renommée ont été réalisés en 1723 par le suédois Salomon Zeltrecht, sous la direction duquel les cheminées décoratives ont été également conçues, ainsi que la crédence de la salle : les murs sont rythmés par des pilastres à 12 chapiteaux corinthiens. La cheminée est couronnée de bustes féminins, dont l'un représente une Catherine Ière idéalisée. Ce n'est que dans ce hall que le riche décor en stuc original du château peut être visible - dans d'autres quartiers d'habitation du château, les plafonds en stuc de la période de Zeltrecht ont été remplacés par des plus simples lors des travaux de rénovation, hormis celui du troisième étage de l'aile côté mer, qui a conservé sa finition polychrome. Les fresques du plafond ne sont réalisées qu'en 1746, à l'occasion de la visite de l'impératrice Jelizaveta par le maître Londicer le jeune. La fresque principale illustre l'histoire de la déesse Diane et du chasseur Actéon, évoqués des "Métamorphoses" d'Ovide, muté en cerf et tué par ses propres chiens de chasse. Sur terre, Pierre Ier incarne la victoire dans la Grande Guerre du Nord. Quatre médaillons symboliques aux expressions latines complètent l’ensemble : Le bouquet, symbole d'été et de fertilité, mais aussi d'unité, porte les mots « Vitae melioris in usum » (« pour une vie meilleure »), la rose rouge avec les mots « Juncta arma decori » (« Armes alliées à la beauté ») est un hommage à Catherine Ière. Le lys avec le message « Candore omnia vincit » est un symbole traditionnel de la Vierge Marie, mais aussi un symbole de la royauté et de l'été dans un contexte séculier. La quatrième fresque du plafond représente une hirondelle comme un héraut du printemps avec la promesse « Et tempora laeta reducit » (« Et ramène des temps meilleurs »). Le plancher d'origine du hall était fait de carreaux vernissées, mais lors de rénovations ultérieures, il a été remplacé par un plancher en bois.


La Salle de banquet donnant sur les jardins orientaux


Passage vers le Grand Hall


Lustre de la Salle de banquet


"Ariane assoupie" dans la Salle de banquet

Vase en porcelaine peinte


La Salle de banquet dans sa longueur


Le Grand Hall, angle Nord-est


Communication entre le Grand Hall et la Salle de banquet


Mur Ouest 


Angle Sud-est (et porte vers la Salle de banquet)


Le mur Nord et sa cheminée


L'initiale "E" pour Ekaterina (Catherine), au Nord


L'initiale "P" pour Piotr (Pierre), au Sud




Le plafond et ses fresques

La fresque centrale du plafond



En bref…

Toutes proportions gardées, Kadriorg est un peu le Versailles estonien. Situé un peu hors de la ville, sa visite, outre l’intérêt culturel que présentent bâtiments et collections, permet de s’extraire de l’hyper centre de la capitale estonienne. Le musée d’Art contemporain KUMU, jouxte le parc du palais et peut se visiter dans la même journée sans problème. Cette deuxième partie complète la visite par la découverte du Grand Hall, de la galerie et quelques autres œuvres et tableaux de la collection. Les photos de cet article ont été prises en février 2014 et février 2020.


Carte satellite de Tallinn situant Kadriorg (source Google)


Accès

A quelques kilomètres du centre ancien de Tallinn, de nombreux bus et tramways (lignes 1 & 3) desservent le palais à l’arrêt Kadriorg. L’ensemble n’étant distant que de 2,5 km à l’Est de la place Raekoja, il est tout à fait possible de s’y rendre à pied : l’occasion de découvrir quelques vieilles demeures des faubourgs, de traverser le quartier réhabilité de Rotterman (cher à Tarkovski) et même de faire un petit crochet de quelques minutes par les rives de la mer Baltique.



Deus assiettes de l'ère soviétique mettant "joliment" en image la sidérurgie et la Révolution d'Octobre... (manufacture de porcelaine Lomonossov)


Vitrine en marquèterie d'agate


Le Salon des Marquèteries


Plat en argent repoussé


"Une moisson" école du flamand Joos de Momper le Jeune

"Le Voyage vers l'Arche de Noé" par Lambert de Hondt l'Ancien

"Paysage avec des cavaliers" (inconnu)

"L'Adoration des Rois mages" par l'atelier de Frans Franken le Jeune (?)

Personnages (inconnu)

"Nature morte au homard" par Hans van Essen

Soulier en porcelaine


"Présentation des offrandes" (1630) par Peter Bruegel le Jeune

"Les Noces de Cana" (début du XVIIe siècle) par Maerten de Vosi


13 commentaires:

  1. Notre photographe nous ouvre les portes du Palais Kadriorg et c'est un enchantement de découvrir la Salle de Banquet, le Grand Hall, les décorations expliquées pas à pas, la symbolique des médaillons, des bouquets, les magnifiques lustres. On retrouve le Salon des marquèteries, une vitrine en marquèterie d'agate verte, des objets précieux, inattendus comme ce soulier en porcelaine ou cette Ariane assoupie...
    Merci Julien pour toutes ces légendes concises et précises, les titres des tableaux, les informations qui nous sont données, offertes, faisant de cette visite un joli moment. Sans oublier ce clin d’œil au cinéma, au film "Stalker" de Tarkovski!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Exactement, la tour de "Stalker" se trouve sur la route de Kadriorg !

      Supprimer
  2. L'intérieur du palais ,couleur meringue, donne une impression de légèreté et de douce luminosité .
    Au passage un soulier , pas du tout en satin, s'est égaré :)

    RépondreSupprimer
  3. l'art rehausse ce palais d'opérette

    RépondreSupprimer
  4. Ton article est somptueux ! Et bravo d'avoir réussi à privatiser le château pour réussir à faire de si belles photos ;) Le grand angle permet d'apprécier le château à sa juste valeur !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est le site qu'il l'est. J'aime le contraste en hiver de la neige et des intérieurs chaleureux.

      Supprimer
  5. Notre photographe a complété ce reportage de toute beauté avec un grand nombre de photographies prises en février 2020, avant la crise sanitaire, avant les confinements et autres restrictions de voyage...C'est ainsi que l'on peut le suivre dans cette première partie dans la belle ville de Tallinn, on y découvre la célèbre girouette en haut de la flèche de l'hôtel de ville, représentant le "vieux Thomas" dont le vent oriente le drapeau (figure sympathique aimée des enfants, jeune paysan devenu le gardien de la ville), la plus vieille pharmacie d'Europe (ou l'une des plus anciennes) avec ses lumineux flacons et la lumière bleu foncé d'une fin d'après-midi sur les mystérieuses fioles qui reflètent comme par magie le paysage extérieur et sa vie, la mini rue Mündi enneigée, et le restaurant "Peppersack", la coqueluche de la ville pour ses spécialités médiévales, et puis ces photographies nocturnes, neige et lumières chaudes, ambiance hivernale avec une ultime tempête de neige...

    Merci Julien. On adore.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Petite erreur d'aiguillage de commentaire ?
      Mais effectivement très bonne soupe de courge au Peppersack concurrent de Olde Hansa !
      Le deuxième voyage ne m'a pas déçu et j'ai retrouvé avec plaisir la rue Mündi et la pharmacie...

      Supprimer
  6. Gemütlichkeit im Gasthaus Peppersack!

    RépondreSupprimer

N'hésitez pas à laisser un mot si vous passez par ici !