dimanche 15 novembre 2020

ESTONIE - Le palais Kadriorg de Tallinn - Partie 1 sur 2

Le palais KADRIORG de TALLINN - Partie 1 sur 2

Petit Versailles tallinnois***


L’Estonie venait juste d’être annexée par la Russie, quand le Tsar Pierre Ier commença à construire une résidence d’été en 1718 sur la côte du Golfe de Tallinn. L’architecte Niccolo Michetti, venu de Rome à la cour de Russie, réalisa les plans du futur palais de Kadriorg, initialement appelé Catharinenthal en l’honneur de l’épouse de Pierre Ier le Grand, Catherine Ière de Russie. Il prend modèle sur les villas italiennes : le bâtiment principal connecté aux ailes par les terrasses, se trouve sur une pente ; la façade située côté jardin inférieur possède trois parties, et son revers situé côté jardin fleuri, deux. Les pilastres, la forme des fenêtres et les motifs décoratifs font ressortir la partie centrale de la façade. Derrière cette dernière se tient le hall principal, bien exposé grâce à la lumière filtrant au travers deux larges baies décorés de stuc et de peintures. Il se hisse au palmarès des plus beaux halls baroques en Europe du Nord. Des deux côtés de ce hall s’articulent des pièces en enfilade : salles maîtresses en premier puis salles de réception au deuxième étage. Les pièces auxiliaires sont situées au rez-de-chaussée, de part et d’autre du foyer central.


Dans le parc, à l'approche du palais


Le soleil d'hiver joue avec les arbres



Deux vues de la façade occidentale



Deux vues de la façade orientale


Statue de Neptune dans les jardins à l'Est


Autre vue de la façade occidentale


La construction du palais de Kadriorg s’est révélée être une entreprise internationale. Des maîtres d’œuvre de Rome, Saint-Pétersbourg, Pskov, Novgorod, Riga, Stockholm et Tallinn prirent part à la sa réalisation. L’initiateur du projet ne vit ni l’achèvement du palais, ni celui des jardins. Après la mort de Pierre Ier en 1725, la plupart du gros-œuvre était terminé mais une partie des plans initiaux non encore aboutis. Les empereurs et impératrices suivants, qui passèrent leurs étés occasionnellement ici, n’avaient pour principal objectif que d’embellir la capitale d’Empire au détriment de ses villes provinciales.


Le hall d'entrée

Copie de la Vénus de Milo située dans le hall d'entrée


Le palais appartint à la famille impériale de Russie jusqu’à la Révolution de 1917. En 1921, après que l’Estonie devient une république indépendante, le palais est légué au Musée d’Art du pays. En 1929, le gouvernement prend la décision de transformer Kadriorg en résidence permanente du chef d’état de l’Estonie. En 1933 et 1934, de gros travaux de reconstruction sont menés : Un hall de style néo-Baroque et un conservatoire y sont aménagés face au jardin floral ; l’ancienne garde-robe et le cabinet de Pierre Ier transformés en salle de représentation dans un style dit national ; une librairie, une salle-de-bain, ainsi que d’autres pièces utilitaires voient le jour dans le palais. Après la Seconde Guerre Mondiale, de 1946 jusqu’au début des travaux de rénovation en 1992, Kadriorg demeure le Musée d’Art national. Après huit années de travaux, en juillet 2000, la branche du musée d’art consacrée aux Arts Étrangers y ouvre.



Deux tableaux de l'exposition

Carreau de faïence avec l'aigle à deux têtes d'origine byzantine
et repris par le Saint Empire romain germanique

Le salon des marqueteries, l'une des salles d'exposition

Portrait de Johann Wolfgang von Goethe (1810) par F.G. von Kugelgen

Tête sculptée

Portrait en pied de Gustave II Adolphe de Suède

"La leçon de chirurgie"

"La Mort de Saint Joseph"

"Concert" (1630) par Bernardo Strozzi

Portrait de Johann Frederick le Magnanime (1550) par Lucas Cranach le jeune

Lithographie représentant le palais de Katharinenthal

"L'impératrice Catherine Ière de Russie"

Scène bucolique

Série de portraits par Fiodor Stepanovicth Rokotov

Scène agricole

"Le port de Tallinn" (1853) par Aleksei Bogoliubov

"Vue d'un jardin de ville" par Sergeï Arsenievitch Vinogradov


En bref…

Toutes proportions gardées, Kadriorg est un peu le Versailles estonien. Situé un peu hors de la ville, sa visite, outre l’intérêt culturel que présentent bâtiments et collections, permet de s’extraire de l’hyper centre de la capitale estonienne. Le musée d’Art contemporain KUMU, jouxte le parc du palais et peut se visiter dans la même journée sans problème. Les photos de cet article ont été prises en février 2014 et février 2020.



Deux modèles de chauffage en faïence très répandus dans l'aire d'influence germanique



Carte satellite de Tallinn situant Kadriorg (source Google)

Accès

A quelques kilomètres du centre ancien de Tallinn, de nombreux bus et tramways (lignes 1 & 3) desservent le palais à l’arrêt Kadriorg. L’ensemble n’étant distant que de 2,5 km à l’Est de la place Raekoja, il est tout à fait possible de s’y rendre à pied : l’occasion de découvrir quelques vieilles demeures des faubourgs, de traverser le quartier réhabilité de Rotterman (cher à Tarkovski) et même de faire un petit crochet de quelques minutes par les rives de la mer Baltique.



Pavillon du président proche de Kadriorg


Pavillon de la bibliothèque dans le parc


En direction de la Baltique en passant par le Nord du parc


8 commentaires:

  1. Superbe reportage , je reste fascinée par ces poêles en faïence qui me rappellent un de la famille de mes parents ! Les photos sont toutes excellentes et magnifient presque les tableaux :)

    RépondreSupprimer
  2. Une balade vivifiante, dépaysante et étonnante en Estonie, dans le parc du château de Kadriorg, à l'intérieur de la très jolie Résidence, puis dans la partie consacrée au musée où de nombreuses œuvres d'art sont réunies dont le magistral "Port de Tallinn" peint en 1853 par Aleksei Bogoliubov et le portrait de Goethe par Gerhard von Kügelgen...On se délecte des éblouissantes captures de ces diverses toiles, des fameux Kachelöfen chers à Geneviève, de la salle des marqueteries et puis on ressort dans la neige en direction de la Baltique...
    J'ai adoré cette statue de Neptune qui a l'air de déblayer la neige en haut de l'escalier avec son trident! Et ce très beau tableau impressionniste (peint à Moscou) qui clôt notre visite guidée.
    De la neige aux forsythias...


    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les calorifères teutonisants sont toujours massifs mais joliment décorés !

      Supprimer
  3. j'aime beaucoup la lumière hivernale qui passe à travers les arbres !

    RépondreSupprimer

N'hésitez pas à laisser un mot si vous passez par ici !