Panorama nordique ****
Un peu d’Histoire
Au XIIIe siècle est édifiée une première tour de guet et de repère pour les pêcheurs mais, c’est en 1450 qu’on construit l’actuel beffroi. Il fut initialement le clocher de l’église Saint-Éloi, s’insérant entre ses premières travées. Il servait également de tour de guet pour la ville et de balise lumineuse pour les marins (un feu y était entretenu). En 1558, la ville de Dunkerque est incendiée pars les Français lors de sa domination par les Espagnols. Le beffroi survit alors qu’une bonne partie de l’église est détruite. Dès 1562 des travaux de réfection débutent et s’étalent sur 25 ans. Faute de moyens, l’église n’est qu’incomplètement rebâtie et la tour (beffroi) y est encore rattachée par un mur aveugle. En 1782, la séparation beffroi-église devient effective au cours de la réalisation d’une nouvelle façade occidentale pour l’église. La rue Clémenceau viendra s’intercaler ensuite entre les deux monuments. Le beffroi subit une restauration importante entre 1834 et 1837. En 1840 il est classé à l’inventaire des monuments historiques. En 1923 le cénotaphe, dédiés aux 1500 soldats dunkerquois morts pour la France au cours de la Ière Guerre Mondiale, est enchâssé entre les contreforts de la tour. En 2005, il est classé au patrimoine mondial par l’UNESCO au titre de composante du bien « Beffrois de Belgique et de France ».
Architecture
La tour, haute de 58 mètres, est construite en briques blondes maintenue par des contreforts aux 4 angles. Larges de 15 mètres à la base, les côtés s’étrécissent jusqu’à 8 mètres au sommet. Des arcatures aveugles ornent les parties les plus élevées des façades de la tour. Au sommet, une plateforme est installée au moment de la modification de son couronnement en 1835. Une tourelle occupe chacun de ses angles et une balustrade sécurise l’ensemble. Jusqu’en 1940 le feu de fanaux étaient entretenus par des « touriers » conférant au beffroi une fonction de phare. Le cénotaphe enchâssé dans la façade orientale de la tour ne contient, bien sûr, aucun corps mais représente un monument commémoratif funéraire œuvre du sculpteur parisien Pierre Fritel et de son collaborateur Charles Marquette. Il est inauguré en 1923 pour célébrer le sacrifice de 1500 soldats dunkerquois au cours de la Première Guerre Mondiale. On voit sur le monument le corps d’un poilu gisant sur un sarcophage devant lequel est déposé son équipement guerrier. Le blason de la ville est visible dans le plein cintre de la niche. Les statues de la Justice et de la Liberté veillent sur l’autel de la Patrie. Les noms des soldats sont inscrits sur un parchemin contenu dans un tube de cristal enfermé dans le cénotaphe.
La visite
Elle commence par le rez-de-chaussée de la tour, en passant sous une grande baie en arc brisé. L’Office de Tourisme y est hébergé. Les salles intermédiaires des premiers des 6 étages, desservies par un escalier, ne se visitent pas. Un ascenseur conduit directement au 5e étage, celui du carillon et la cabine du carillonneur. Le carillon, figure parmi les plus anciens de la région, même s’il a subi de nombreuses vicissitudes aux cours de ses près de 5 siècles d’existence. Les troupes du Maréchal de Thermes confisque les cloches aux Espagnols en 1558. De nouvelles cloches sont fondues en 1562. Plusieurs fois détruites au cours des siècles suivants, elles réintègrent le carillon en 1824 avant d’être à nouveau détruite au cours de la Seconde Guerre Mondiale. Un nouveau carillon prend place en 1962, il est baptisé le 6 mai de la même année. Des travaux effectués sur la tour entre 2002 et 2009 permettent également la remise en l’état des cloches et l’ajout de deux d’entre elles. La plus grosse, le Bourdon Jean-Bart, pèse environ 5 tonnes. La plus petite, 12 kilos. Elles sont une cinquantaine au total. Des ritournelles jouées par le carillonneur précèdent la sonnée des cloches.
En bref…
Outre l’intérêt de visiter un monument classé par l’UNESCO, la visite permet d’accéder à la plateforme et de découvrir une vue à 360° sur la ville, la région, la mer et même la Belgique par temps clair. Dunkerque possède, en fait, un autre grand beffroi intégré à l’hôtel-de-ville et haut de 75 mètres. Les photos de cette article ont été prises en juillet 2022 pendant une période de canicule, assez relative à ces latitudes…
Accès
-Le beffroi se trouve en plein cœur de la ville de Dunkerque, à quelques centaines de mètres de l’hôtel-de-ville et tout près du port.
Visite panoramique du Beffroi - Tarifs 2022 : Adulte 5 €, Enfant de 7 à 12 ans 3,5 €, Forfait famille (2 adultes 2 enfants) 14 €, + 65 ans, étudiants, personnes en situation de handicap, demandeurs d’emploi 3,5 €, gratuit pour les enfants de moins de 7 ans.
Téléphone : +33 (0)3 28 66 79 21 / e-mail : accueil.dunesdeflandre@ot-dunkerque.fr
Parfois la meilleure façon d'observer une ville est de l'admirer d'en haut, de son point culminant : Julien nous présente aujourd'hui la ville de Dunkerque, du haut de son Beffroi de Saint-Eloi dont il nous retrace l'histoire. Comme toujours les informations sont judicieusement choisies et claires, à nous maintenant de visiter. On commence par la découverte du beffroi impressionnant, imposant, photographié sous tous les angles, et la surprise de l'église St Eloi "à l'ombre du Beffroi", comme minuscule.
RépondreSupprimerEn entrant dans le Beffroi, nous savons que nous ne nous essoufflerons pas pour atteindre le sommet. La cabine du carillonneur au 5eme étage nous plaît énormément tandis qu'une affiche annonce un "festival de carillons en Flandre", en 2022...Julien nous précise le poids des cloches allant de 5 tonnes à douze kilos pour la plus petite...J'ai trouvé sur le Web l'annonce de ce concert: "Venez écouter sonner le carillon de Dunkerque, avec ses 50 cloches ! Un concert, interprété par Alfred Lesecq, carillonneur titulaire. Le carillon est un instrument qui s’inscrit pleinement dans la vie de la cité." C'était le 17 septembre...
On découvre aussi la statue de Jean Bart (1650-1702), corsaire célèbre au service de la France durant les guerres de Louis XIV. Il a aussi donné son nom au bourdon qui pèse 5 tonnes.
Du haut des 58 mètres de son Beffroi, la ville nous apparait presque petite, toute en géométrie, rues, immeubles, port industriel, et au loin la mer du Nord, nous rappelant que "Dunkerque est plus proche à vol d'oiseau des côtes sud de la Norvège que de Bayonne en France"...On sent la luminosité nordique, les bleus grisés, les cités, les bâtiments carmin, le ciel se fait d'un bleu lumineux, la surface de la mer paisible...
Julien nous montre aussi la tour de Reuze, le point culminant de la ville, une tour de 88 mètres que l'on voit dans la série "Baron noir"...
Avant de redescendre, le beffroi de l'hôtel de ville nous étonne par son élégance renaissance flamande, construit entre 1897 et 1901, un mélange de briques rouges et de pierre calcaire, haut de 75 mètres. Vu d'en bas on remarque la statue de Louis XIV et les drapeaux ukrainiens qui permettront de dater la photographie...
Julien n'a pas manqué de photographier le célèbre restaurant Prinzess Elizabeh, un bateau à vapeur d'origine britannique qui s'est illustré pendant la Seconde Guerre mondiale lors de la bataille de Dunkerque, reconverti aujourd'hui en restaurant et salon de thé...
Merci Julien pour cette visite très intéressante de Dunkerque.
La canicule fait le larron et sans regret ! Une belle découverte...
SupprimerDunkerque est une ville qui a du charme et de l'avenir vues les températures caniculaires estivales recentes. J'aime beaucoup ton article qui mêle histoire et architecture. Une belle visite virtuelle qui invite à la (re)faire en vrai. Merci à Nadine de compléter l'article avec talent par ses recherches, comme d'habitude !
RépondreSupprimerDunkerque et Malo, futures Côte-d'Azur !
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