jeudi 26 mai 2022

ISLANDE - Suðurland - Kirkjubæjarklaustur & son secteur

Kirkjubæjarklaustur & son secteur

Point de ravitaillement du Sud **


Kirkjubæjarklaustur (« cloître de la ferme de l'église » en islandais) est un village du sud de l'Islande sur la route n°1 (Hringvegur) entre Vík í Mýrdal et Höfn. Il fait partie de la municipalité de Skaftárhreppur et compte environ 500 habitants. Le village est entouré de collines et de plateaux au Nord. Kirkjubæjarklaustur est à environ 320 kilomètres à l'Est de la capitale Reykjavik en voiture. Sa situation géographique et ses quelques indispensables infrastructures de service l’on rendu plus célèbre que d'autres villages de sa taille. Son nom difficilement prononçable par les touristes n’y est sans doute pas pour rien non plus. C'est le seul endroit entre Vík70 km à l'Ouest, et Höfn, 200 km à l'Est,qui offre des services, notamment une station-service, une banque, un bureau de poste et un supermarché. En janvier, la température moyenne locale est d'environ −0,5 ° C (et pas -40° comme peuvent se le figurer les habitants du "Sud" de l'Europe). En juillet, la température moyenne est de 11 à 12 °C.


Quelques bâtiments du village et ses principaux habitants : les moutons. On voit au fond la Systrafoss


Un peu d'Histoire et d'histoires

Dès 1186, un couvent de religieuses bénédictines, l'abbaye de Kirkjubæjar, occupait une place centrale dans le village jusqu'à la Réforme en 1550. Les noms de la cascade Systrafoss ("cascade des sœurs") et du lac Systravatn ("Eau des sœurs "), sur le plateau au-dessus du village, font référence à cette abbaye. Le village a gagné en notoriété lors des éruptions du volcan Lakagígar en 1783. Le pasteur de l'église locale, Jón Steingrímsson (1728 - 1791), a prononcé ce qui est devenu le "Sermon de feu" (Eldmessu) le 20 juillet 1783. La légende raconte que ce sermon stoppa la coulée de lave issue du volcan, et le village fut épargné au dernier moment. L'église actuelle, datant 1974, a été construite à la mémoire du révérend Jón.






La chute Stjórnarfoss située à la sortie Nord du village. Stationnement situé tout proche et quelques minutes de marche pour y accéder (4 photos ci-dessus)


Kirkjugólf ("Sol de l'église"), un sol naturel en basalte, représente l’attraction principale du village : des colonnes de basalte incluses dans la terre, dont seuls les sommets sont visibles ayant l'apparence d'un sol d'église pavé. Cette formation de lave a des origines similaires à la Chaussée des Géants en Irlande. On accède au petit lac de Systravatn en montant pendant une dizaine de minutes un escalier assez raide le long de la cascade Systrafoss.



Deux vues du Kirkjugólf situé à la sortie du village


La minuscule chapelle dédiée au révérend Jón

La Systrafoss, veillée par des oreilles de chat, qu'on longe pour monter sur le plateau






Cinq vues en direction du Sud et de l'océan depuis le plateau qui domine le village



Le petit Systravatn sur le plateau


Les escalier qui redescendent vers le village



La Systrafoss noyée dans la végétation automnale (2 clichés ci-dessus)


En bref…

Le village en lui-même n’a que peu d’intérêt puisqu’il englobe des fermes éparses et des solutions d’hébergements pour visiteurs de passage organisées autour de bâtiments de service sans charme. Dans les abords immédiats du village il existe néanmoins quelques points d’intérêt faciles d’accès (comme montré plus haut). Ils permettent de faire de mini-excursions les jours de relâche ou de mauvais temps. Les attractions touristiques situées en plus grande périphérie incluent les cratères Laki et Eldgjá, situés dans le parc national de Vatnajökull. Klaustur représente un point de départ idéal pour des excursions à la journée vers l’Est : parc de Skaftafell (à 70 km), lagon glaciaire de Jökulsárlón (120 km), … Les photos de cet article ont été prises un jour de crachin d’octobre 2019.


Kirkjubæjarklaustur au milieu de la côte Sud de l'Islande (source Google)


Accès

-Du centre de Reykjavik comptez 3h20 pour parcourir les 260 km de trajet, essentiellement situé sur la route n°1.

-Du villad de Höfn, 2h30 de parcours et 200 km par la route n°1 en direction de l’Est.






La chaussée de lave "verte" d'Eldhraun : Champ de lave recouvert de mousse sur plusieurs hectares et située à 10 km environ à l'Ouest du village. Certains y verrons des visages (d'elfes ? des smileys ?)


7 commentaires:

  1. Ce sont des paysages à la fois désolés et somptueux qui donnent envie de rêver... Merci pour cette nouvelle évasion !

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  2. Ah l'Islande qui nous emporte vers des rêves et des paysages uniques! Ce reportage est tout à fait fascinant pour ses couleurs, les originalités géologiques, une cascade, un pavage basaltique classé "monument naturel"...

    On commence cette balade islandaise par le somptueux paysage d'un champ de mousse vert jaune et la très jolie "cascade-soeur" Systrafoss dont notre photographe va nous approcher en figeant la dentelle mousseline de la chute comme une énorme anémone de mer blanche.

    Après un passage par "le plancher de l'église" suggéré par les sommets d'orgues basaltiques affleurant en pavage naturel et la minuscule chapelle moderne toute en géométrie façon jouet d'enfant surdoué, on retrouve la cascade veillée par un long chat allongé dont les oreilles pointues, mystères de l'érosion, se détachent sur un ciel laiteux.
    "Le petit Systravatn sur le plateau" illustre la mélancolie nordique du petit lac, et les maisons du village si peu nombreuses, des fermes, rappellent les moutons de la première photographie et le côté sauvage de ce pays.

    On quitte cette région après avoir longuement observé la fameuse chaussée verte où les mousses (protégées) ont colonisé des rochers de lave, faisant surgir des créatures aux visages étonnants, des têtes d'animaux de légendes, tortues, profils de chien, cachettes pour gnomes et elfes qui vivent dans les pierres. En 2016, 62% des Islandais déclaraient croire en l'existence du "petit peuple invisible" dont la chanteuse islandaise Bjork...

    Halldor Laxness écrivain islandais prix Nobel de littérature en 1955 avait déclaré à propos de son pays : « celui qui ne vit pas en poésie ne saurait survivre ici-bas ».
    On comprend mieux cette déclaration grâce à Julien qui a su montrer dans ce reportage tout le mystère de la nature islandaise...


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    1. C'est vrai que c'est un pays de survie. La poésie des paysages forme un rempart contre le découragement.

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  3. C'est le bout du bout du monde, et même là, il y a un chat et une chapelle qui ne fait pas si petite que ça.

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  4. je regarde avec attention la beauté des lieux et j'aimerais t'entendre prononcer leur nom....

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    1. Pas facile, même quand on est entraînés à d'autres langues étrangères ;)

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