L'ancienne mine de WIELICZKA – Partie 1 sur 2Mine de sel historique *****
(Version juin 2021)
La ville de Wieliczka (à prononcer "Vièlitchka") se trouve à quelques kilomètres de Cracovie. L’ancienne mer (Paratéthys) qui occupait la région au Miocène s’est évaporée et a laissé cet immense dépôt de sel. L’extraction du sel daterait de plus de 3000 ans dans la région. L’activité de la mine prend surtout son essor au XIIIe siècle. Le saunage provenait probablement de l’exploitation de la saumure extraite d’un puits (datant du XIIe siècle) avant l’extraction du sel-gemme (méthodes minières). Les revenus relatifs à la mine étaient tels au Moyen-âge et à la Renaissance, qu’ils représentaient jusqu’à un tiers du trésor du royaume de Pologne. Des puits ont été progressivement creusés pour extraire le sel sous forme de gemme, prolongeant sans cesse les galeries de la mine. Le 30 juin 1996, l'exploitation du gisement est complètement arrêtée.
L'entrée actuelle de la mine se fait par le puits Daniłowicz
L'escalier de plus de 60 mètres qui plonge dans la mine (il existe un ascenseur !), vu d'en haut puis d'en bas
Panneau de signalisation en bas du puits d'accès
La mine de sel de Wieliczka compte 9 niveaux, dont le premier - le niveau Bono - est à 64 mètres de profondeur et le dernier à 327 mètres sous la surface de la Terre. La longueur totale des galeries, reliant environ 3000 installations, est supérieure à 300 km. Le volume du complexe d'exploitation est d'environ 7,5 millions de m³. La mine possède un microclimat unique , qui comprend outre une humidité élevée et une forte teneur en chlorure de sodium, une température constante (environ 14-16 ° C).
Reconstitution du travail des mineurs au moyen de mannequins
Galerie de la mine près de la Chambre Urszula supérieure
Manège de traction, en bois
Passage consolidé par les étais de bois
Chambre Nicolas Copernic
Elle a été creusée avant 1785 grâce à l'exploitation du sel-gemme. Elle héberge une sculpture de sel représentant Nicolas Copernic, qui probablement séjourné dans la mine de Wieliczka. Cette œuvre est créée par Władysław Hapek en 1973, pour commémorer le 500e anniversaire de l' astronome.
Chapelle Saint-Antoine
La plus ancienne des chapelles souterraines conservées. Elle est consacrée en 1698.
La Chambre de Janowice
La chambre est construite au XVIIe siècle. Actuellement, elle héberge un groupe de personnages illustrant la légende polonaise racontant l'origine du gisement de sel près de Cracovie. Le sel gemme de Wieliczka commence à être extrait à la fin du XIIIe siècle sous le règne du prince Bolesław le Chaste et de sa femme, Sainte Kinga, à Cracovie. Selon la légende, avant que Kinga ne vienne de Hongrie dans la capitale polonaise, elle voulait offrir à sa nouvelle patrie un cadeau unique. Ayant appris que le sel gemme n'était pas extrait en Pologne, elle demande à son père, le roi Bela IV, l'une des mines de sel appartenant à la Hongrie. Le roi accéda à la demande de sa fille.
La chambre de Casimir III le Grand
Elle doit son nom au roi éponyme, promulgateur du statut des salines. La chambre a été nommée ainsi en 1968, à l'occasion du 600e anniversaire de la loi. La même année, Władysław Hapek, un mineur sculpteur, a réalisé un buste du roi en sel. Un manège pour chevaux saxons, machine originale du XVIIIe siècle, utilisé pour le transport vertical des blocs de sel, est installé dans cette salle.
La statue du célèbre Nicolas Copernic dans la chambre du même nom (1973) entièrement sculptée dans le sel-gemme
Entrée de la petite chapelle Saint-Antoine (Kaplica św. Antoniego)
La chambre Janowice (XVIIe)
Sculptures "La Grande Légende" (1967)
Reconstitution : scène d'exploitation de la mine avec le concours de chevaux de trait (manège)
La chambre Casimir le Grand (fin du XVIIIe) et la statue du souverain, réalisée en 1968 par Władysław Hapek
Les escaliers impressionnants plongent toujours plus profondément dans le cœur de la Terre
Système de traction (manège)
Scène reconstituée d'exploitation du sel
Travail des mineurs et des négociants (2 photos ci-dessus)
Podszybie Kunegunda et ses sculptures de nains mineurs, vers 1829, relie la chambre de Casimir le Grand au niveau supérieur II (2 clichés ci-dessus)
Statue de la Vierge à l'enfant en bois
Chapelle de la Sainte-Croix
Il s'agit d'un exemple de chapelle itinérante, dont l'équipement pouvait être transféré par les mineurs vers d'autres chambres, plus proches de leur lieu de travail. La salle dans laquelle était placée la chapelle date du XIXe siècle. A l'intérieur se trouvent deux figures baroques en bois du XVIIe siècle. Sur l'autel principal trône une sculpture du Christ en croix, et sur le côté opposé de la chapelle, Notre-Dame de la Victoire.
Panneau signalant la chapelle de la Sainte-Croix
Christ du XVIIe dans la Chapelle de la Sainte-Croix (XIXe)
En bref…
Un « Voyage au centre de la Terre » : comme dans l'œuvre de Jules Vernes, il y existe des plans d’eau souterrains, des galeries interminables qui cheminent sous la surface, certaines très profondément... Mais, pas de dinosaure ni de fougère gigantesque… Un site vraiment exceptionnel, tant sur le plan architectural qu'historique, et qui mérite son classement au patrimoine mondial par l’UNESCO. Les photos de cet article ont été prises en avril 2018.
Carte situant la mine de sel par rapport à Cracovie (source Google)
Accès & infos pratiques
-En bus depuis Cracovie par le Lux-bus à la poste centrale de Cracovie. Départs plusieurs fois par heure, même en hiver. Attention ! Il faut descendre à la station Kopalnia Soli (Mines de sel), le nom n’est pas traduit en Anglais dans mon souvenir. Environ 20 à 25 minutes de trajet.
-Possibilité de se restaurer dans le self de la salle Budryk à 125 mètres sous terre !
-Visite guidée en Français à certaines heures : affichage dans le hall d’entrée du site. Attention, en novembre et décembre la mine ferme à 17H00 (19H30 le reste de l’année). Entrée en 2021: 93 zlotys (plein tarif), 84 et 72 zlotys (tarifs réduits).
Lien vers le site officiel de la mine en français : cliquez ici SVP !
Les concrétions salines dans la mine
Notre photographe nous avait promis la visite de cette célèbre mine polonaise de Wieliczka inscrite dès 1978 sur la liste du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).
RépondreSupprimerNous avions découvert cet escalier incroyable qui plonge dans la mine, une mine sur neuf niveaux, trois cents kilomètres de galeries, une température de 14 degrés.
L'exploration de cette mine dont l'activité a cessé en 1996 pour permettre des soins et un entretien particuliers est passionnante et éprouvante; les sous-sols sont inscrits au registre des monuments polonais depuis 1976. La visite dure deux heures, on remonte le temps de l'histoire minière, même derrière son écran d'ordinateur, on est pris de stupéfaction en imaginant les souffrances des hommes et des animaux, des chevaux, dans cet espace labyrinthique.
J'ai lu que des visites furent organisées dès 1868 pour des hôtes de marque : "Pour les hôtes étaient organisés des spectacles à couper le souffle - par exemple une « promenade diabolique », c’est-à-dire la descente de mineurs sur une corde. On organisait des promenades en barque sur le lac salin. Au cours de la visite, le chemin était éclairé par des torches et l'orchestre minier jouait, il y avait aussi des feux d'artifice."
Au début du XXe siècle on visitait Wieliczka « pour se donner du cœur », et cette visite était une sorte de manifestation politique, un acte patriotique et un témoignage d'attachement aux valeurs nationales.
Aujourd'hui, notre photographe nous montre à quel point l'art et l'histoire de la mine sont liés. On admire la reconstitution du travail des mineurs à l'aide de mannequins, le manège de traction, la célèbre statue de Nicolas Copernic (1973) sculptée dans le sel-gemme. Il fut en effet le premier visiteur scientifique connu en 1493 et sa statue monumentale nous impressionne. Une autre sculpture nous étonne, celle du roi Casimir III, le fameux roi dont on dit "qu’il trouva la Pologne en bois et la laissa en pierre." et qui a promulgué en 1368 le Statut des Salines de Cracovie.
Chaque photographie, comme toujours parfaite, nous introduit dans l'histoire de la mine, des mineurs et de leur exploitation bien vue à travers des scènes telles que "Travail des mineurs et des négociants", et le conte rejoint la réalité difficile du travail dans la mine avec cette apparition merveilleuse des nains sculptés, petit peuple de la mythologie nordique et allemande, forgerons ou mineurs, diabolisés par l’Église mais associés au folklore minier...
La religion aussi est lié à l'art et à la mine, avec la chapelle Saint-Antoine et l'extraordinaire chapelle itinérante.
La collecte de saumure évoque un chaudron diabolique, la saumure orangée, entre caramel et miel, on se demande quelles odeurs accompagnaient tout ce travail, qui a heureusement cessé au profit de la sauvegarde du site.
On repense à ces chevaux de trait exploités par l'homme, qui mouraient parfois sans avoir vu le jour...
Derrière le moindre caillou, le moindre petit éclat de métal, il existe encore la souffrance humaine.
Merci Julien pour cette visite étonnante.
Une nouvelle descente dans les entrailles de la Terre !
SupprimerConditions de prises de vues assez difficiles en raison de la faible luminosité et presque toutes à main levée...
l'odeur saumâtre flotte encore dans les galeries de la mine.
Les conditions de travail des hommes et des animaux devaient être terrible dans les profondeurs !
Les couleurs sont magnifiques, ambre, plasma, bois ciré...et le sel-gemme sculpté brille presque. Bravo encore pour cette visite!
SupprimerLave au lieu de plasma!
SupprimerC'est saisissant et presque incroyable de (re) découvrir cette mine de sel
RépondreSupprimergrâce à cette plongée dans les profondeurs de la terre . Article passionnant, les reconstitutions donnant un aperçu d'une vie de travail effroyable !
Refonte complète de l'article avec photos nouvelles et texte étoffé :)
SupprimerCoucou Geneviève, on s'est ratées de peu à l'espace Nesles!
RépondreSupprimerAvec moi aussi !
SupprimerOui Nadine , c'est bien dommage ... peut être à une autre expo !
RépondreSupprimerLe patrimoine industriel et aussi minier, comme ici, peut être très photogénique. Le résultat est tel qu'on ne se doute pas du tout que les prises de vue aient pu être difficiles. Je suis un vieux béotien ! Un bravo "technique" !
RépondreSupprimerC'eût été plus facile avec un trépied et du temps, mais en visite guidée : pas possible...
SupprimerExtraordinaire endroit ! L'article montre bien à quel point cette visite est riche et mérite le voyage. Unique en Europe.
RépondreSupprimerOui :)
SupprimerSaisissant et tragique pour le passé et pour les couleurs de l'ombre
RépondreSupprimerIl y a la même chose à Rome ? ;)
Supprimer