Le Parc national de BANFF - Présentation
Étoile du Parc des Rocheuses canadiennes*****
Voici un article d'introduction sur cette partie du Parc national des Rocheuses canadiennes. L'occasion de faire un petit tour d'horizon de quelques uns de ses nombreux points d'intérêts. L'enchaînement des illustrations suit globalement le trajet de la vallée de la rivière Bow du Nord au Sud.
Le Banff National Park couvre 6 641 km2, il situé en Alberta, à la frontière de la Colombie Britannique, dans les Montagnes Rocheuses canadiennes à 120 km à l’Ouest de Calgary. Il forme avec les parcs de Jasper (au Nord), Yoho (à l’Ouest) et Kooteney (au Sud) le Parc National des Montagnes Rocheuses canadiennes. D’autre parcs, provinciaux ceux-ci, complètent l’immense zone de protection naturelle centrée sur la chaîne montagneuse. Il est particulièrement connu pour ses lacs et ses glaciers. La petite ville de Banff représente la seule réelle agglomération peuplée à l’année au sein du parc. Petit centre économique du secteur, elle s’est développée à l’arrivée de la ligne de chemin de fer Canadian Pacific à la fin du XIXe siècle. Les infrastructures routières ne seront finalisées qu’au début du XXe. La route Transcanadienne traverse le parc entre Canmore, à l’Est, et le parc de Yoho, à l’Ouest en passant par Banff. Le village de Lake Louise se trouve à la jonction de la route Transcanadienne et de la promenade des Glaciers venant du Nord et conduisant à Jasper (230 km). Ce parc est l’un des plus visités du pays.
Histoire du site
Des traces d’activité humaine dans le secteur remonteraient à plus de 8 300 ans. La construction de la ligne de chemin de fer transcontinentale débute en 1875. Des sources thermales, signalées en 1859, servent de prétexte à la création du parc. Une décision gouvernementale décide de transformer en réserve les 26 km2 englobant toutes les sources thermales en novembre 1885. La zone est ensuite étendue vers le Nord jusqu’aux Champs de glace. La création du Parc des Montagnes Rocheuses canadiennes est promulguée en juin 1887. Il compte alors 674 km2 (historiquement deuxième parc en Amérique du Nord, derrière Yellowstone aux USA). Il est agrandi en 1902 pour couvrir 11 400 km2 avant d'être à nouveau réduit en 1911 à 4 66 km2, sous la pression des lobbys d’exploitation. Il prend sa taille quasi définitive en 1930 : 6 697 km2. En 1949 les limites sont fixées à 6 641 km2. Le Parc national de Banff est alors individualisé. Les grands hôtels Banff Springs et Lake Louise sont édifiés à cette époque. Les activités touristiques prennent progressivement de l’importance. La connexion routière de Banff ne se fait qu'en 1911 avec Calgary et en 1920 avec Lake Louise.
Relief et géologie
Les Rocheuses sont formées de plusieurs chaînes parallèles orientées Nord-ouest/Sud-est : les Contreforts des Rocheuses, les Chaînons Frontaux (Front Ranges), les Chaînons Principaux (Main Ranges) qui constituent l’épine dorsale des Rocheuses, et les Chaînons Occidentaux (West Ranges). Le relief est ici marqué par l’érosion glaciaire avec la présence de vallées profondes en U dont certaines, suspendues, se terminent en chutes d’eau. L'altitude dans le parc varie de 1 350 m dans la vallée de la Bow, à 3 618 m au sommet du mont Assiniboine.
Les Rocheuses Canadiennes sont constituées de roches sédimentaires : schiste, grès, calcaire et quartzite. L’orogénèse du secteur s’étend sur une longue période allant du Précambrien au Jurassique. L’érosion opère depuis environ 80 millions d’années, en particulier dans les chaînons frontaux. Il existe à Banff de nombreuses montagnes à double pente : raide d’un côté (50 à 60 °) et plus douces du côté des strates érodées ; mais on trouve également des formations plus complexes. Le bassin versant correspond à celui du fleuve Nelson qui nait du lac Winnipeg et se jette, au Nord, dans la Baie d’Hudson. Le lac collecte en fait les eaux de plusieurs rivières issues des Rocheuses : la rivière Bow, la rivière Saskatchewan Nord, … Les nombreux lacs ont fait la renommée du parc : le lac Moraine et le lac Louise occupant les deux premières places du podium. Les champs de glace et les glaciers sont deux autres attraits majeurs du parc. La Promenade des Glaciers (Icefields Parkway) relie Lake Louise à Jasper et donne accès à de nombreux glaciers et lacs glaciaires des parcs de Banff et de Jasper. Le champ de glace de Wapta appartient en totalité au parc de Banff. Celui de Columbia se trouve à cheval sur les deux parcs. Les glaciers subissent de plein fouet le changement climatique et marquent un recul permanent depuis plusieurs années (-25% en moyenne au XXe siècle) …
Climat
La pluviométrie dans le parc de Banff est inférieure à celle du parc Yoho, à l’Ouest, en raison de sa situation orientale par rapport aux lignes de crêtes du relief qui limitent le passage des nuages. L’influence océanique du Pacifique s’y fait, malgré tout, encore sentir et le climat est, ici, moins continental qu’au centre de l’Alberta. L’amplitude thermique y est donc assez limitée (entre -15°C à 22°C). Les chutes de neiges atteignent plus de 230 cm dans le secteur chaque hiver.
La ville de Banff
Fondée en 1883 et traversée par la rivière Bow, il s’agit d’un carrefour commercial et culturel du parc. Plusieurs musées y sont installés. S’y tiennent également des festivals et des animations saisonnières. L’agglomération compte plus de 7 400 résidents permanents. Le village de Lake Louise se trouve à une cinquantaine de kilomètres à l’Ouest de Banff. L’hôtel Château Lake Louise représente le fleuron de l’hébergement dans le parc.
Les sports d’hiver
Site privilégié des activité sportives hivernales, les épreuves de ski de fond des Jeux Olympiques d’hiver de Calgary en 1988 se déroulèrent autour de Canmore, près du parc. Des pistes de skis sont praticables dans le parc ou dans les environs.
Milieu naturel
La loi de préservation des parcs canadiens est modifiée en 1988 et donne un rôle central à l’écologie dans la gestion des espaces protégés. Le parc des Rocheuses canadiennes, dont celui de Banff, est inscrit au patrimoine mondial par l’UNESCO en 1984.
La flore du parc se répartit en 3 écosystèmes :
- Montagnard (3%) entre 1350 et 1500 mètres d’altitude. On y trouve des sapins de Douglas, des peupliers faux-tremble, des pins tordus et des graminées en zone sèche. Des épinettes blanches, des peupliers baumiers et des arbustes occupent les zones humides.
- Subalpin (53%) formé d’épinettes d’Engelmann, de pins tordus et de sapins dans la partie basse. Au-dessus de 2000 mètres, on y croise également des prés d’arbustes nains
- Alpin (44%) situé au-dessus de la limite des arbres (2300 mètres d’altitude). Des prairies alpines, des glaciers et de la roche nue y sont surtout visibles.
La faune comporte plusieurs types d’animaux :
- Des mammifères : wapitis, orignaux, chèvres de montagne, mouflons, ours noirs, grizzlis, caribous, cerfs, cougars, lynx, carcajous, belettes, loutres de rivière, castors, écureuils, pikas et loups.
- Des amphibiens : quelques espèces de crapauds et grenouilles.
- Les espèces d’oiseaux sont nombreuses : pygargues à tête blanche, aigles royaux, buses, balbuzards pêcheurs, faucons, pics, merlebleus azurés, mésanges, pipits, lagopèdes, hérons, canards, …
- Des poissons de rivière : ombles et truites arc-en-ciel.
En bref…
Banff est un parc qui se hisse dans les touts premiers rangs des parcs canadiens. Il rassemble probablement les plus beaux lacs glaciaires du pays. Même si le réseau routier se limite à deux grands axes, il est aisé d’accéder à de nombreux sites panoramiques ou à des promenades de niveau facile. On peut aussi y profiter des sources thermales, d’infrastructures sportives (skis en particulier). Il est possible de randonner de façon prolongée et de camper dans l’arrière-pays du parc en se signalant au préalable. Des terrains de camping sont aménagés. Les photos de cet article ont été prises au début de l'automne 2018.
Accès
-De Calgary, il faut compter 1h20 environ pour parcourir les 130 km jusqu’à la ville de Banff par la Transcanadienne.
-De Vancouver (Colombie Britannique), 9h30 et 850 km par la BC-5 puis la Transcanadienne…
Il n’est pas nécessaire d’avoir de laissez-passer pour emprunter les routes qui traversent le parc. Il en faut un en revanche pour pouvoir y séjourner et profiter de ses infrastructures et sites naturels. L'entrée du parc seul est à 10$Ca par adulte et gratuit pour les moins de 18 ans. Le pass « Carte d’entrée Découverte » en 2021 coûte 69,19 $Ca par adulte et pour 12 mois et pour tous les parcs nationaux du Canada ! C’est gratuit pour les moins de 18 ans !
Pour plus d'informations, vous pouvez consulter le site officiel du parc (en français) en cliquant sur ce lien !
Quel voyage ! J'apprécie particulièrement les descriptions du parc et de son histoire ainsi que les superbes paysages !
RépondreSupprimerJe ferai quelques articles plus détaillés sur certains sites (lacs).
SupprimerCe voyage au Canada dans les Rocheuses est un parcours éblouissant, une invitation au road trip où apparaissent au fil des photographies le ruban d'asphalte de la Route des Glaciers, les lacs turquoises, les hautes montagnes et leurs dentelles de glace et de neige, la rivière Bow, quelques constructions humaines, un hôtel magnifique, un musée en bois et ses collections d'histoire naturelle...
RépondreSupprimerLa Cirrus Montain (3270 m) invite au rêve grâce à son nom d'après les fameux nuages appelés cirrus qui se forment très haut dans le ciel et qui contiennent des cristaux de glace, cette montagne apparaît à gauche sur la première photographie.
Le Weeping wall et ses cascades en larmes que l'aventurier François Guy Thivierge a escaladé en 2020. On imagine bien que les alpinistes rêvent de faire l'ascension de ces montagnes sauvages, striées de neige et de pierriers.
Notre photographe s'attarde sur "L'une des plus belles vues de la route des Glaciers à Saskatchewan River crossing au site Howse Pass viewpoint", équilibre idéal de montagne, de végétation verte, de gracieuses forêts de pins et de sapins, de rivière aux reflets menthe glacée, opale et ocre, comme des souvenirs lointains de notre Loire par endroits, et puis les lacs Peyto et Louise, turquoises comme l'eau des lagons, plus purs que la plus pure turquoise...Le ciel argente les photographies, la surface de l'eau, on est en octobre, des nuages courent dans le ciel, un peu de brume tronque les sommets, un canoë passe.
La rivière Bow nous rappelle les roseaux qui poussaient sur ses rives et dont les chasseurs faisaient des arcs, d'ailleurs les Amérindiens l'appelaient "Peigan" qui signifie "rivière où poussent les graines d'arcs"..."La rivière Bow à Banff" est superbe, elle annonce l'hiver, on y sent le froid, les premiers flocons, une légère baisse de la luminosité, une mélancolie.
Une mention spéciale pour ce magnifique "Mésangeai du Canda posé sur un conifère du parc", la seule présence animale, mais on suppose une riche vie sauvage...
On quitte les Rocheuses Canadiennes sur un "Dernier coup d'œil au lac Louise et son glacier", paysage emblématique de cette somptueuse région, tableau structuré autour du reflet parfait, au loin le point rouge minuscule du canoé entrevu, tout se met en place pour l'hiver.
Le grand cinéaste américain Otto Preminger a tourné son unique western dans les décors naturels de Banff et de Jasper : "River of no return" avec Marylin Monroe et Robert Mitchum, en 1954. Ce fut le premier film tourné en CinemaScope au Canada.
Merci Julien de nous emmener dans ce splendide Parc National de Ranff. Merci pour toutes les informations géographiques qui accompagne ce road trip. Les mots viennent à manquer devant tant de beauté si magistralement immortalisé.
Un vrai "road trip" en effet ! Nous avons parcouru beaucoup de kilomètres en quelques jours mais avec heureusement de nombreux arrêts pour se balader et admirer les vues magnifiques !
SupprimerLa Sakaskatchewan River crossing et les lacs Louise et Moraine sont des classiques. La neige de début d'automne ajoutait une touche originale au voyage, même si le ciel chargé d'automne ne facilitait pas les prises de vues...
J'ai hâte de voir "River of no return" pour redécouvrir les paysages sous l'œil d'un cinéaste !
Comme le dit Nadine , parcours éblouissant tant par la qualité des textes explicatifs que par les photos superbes . Quel beau voyage par site interposé en ce temps de pandémie ! Merci Julien
RépondreSupprimerLa sérénité de la nature !
SupprimerIl est très agréable de se perdre dans les photos de cet article ! Quels paysages !
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