vendredi 19 février 2021

FRANCE - Hauts-de-France - Bergues - Le circuit des vieilles pierres - Partie 1 sur 2

BERGUES – Le circuit des vieilles pierres - Partie 1 sur 2

Bienvenue chez les flamands ***


Bergues est une commune du département du Nord (59) dans la région Hauts-de-France. Le toponyme de Bergues dérive du flamant Groenberg (Mont-vert). Les traces les plus anciennes de la ville remontent au IXe siècle, ce qui semblent correspondre à la date de création de la cité. A la fin de ce siècle, le comte de Flandres Baudoin le Chauve fait édifier des fortifications contre les envahisseurs (les Normands en particulier). Il y installe les reliques de Saint Winoc. L'abbaye éponyme voit le jour à Bergues en 1022. Les moines contribuent de façon majeure à l’assainissement des marécages environnants. La cité se dote par la suite d’une industrie de draperie et d’un atelier monétaire. Elle intègre, au XIIIe siècle, la Hanse de Londres (alliance commerciale). La construction d’un beffroi en 1383 vient souligner la signature d’une Charte autorisant la ville à devenir une châtellenie (1240) et garantissant ses libertés. Elle possède dès lors des armoiries au Lion de sable sur fond argenté.

Des incendies majeurs se produisent au cours des siècles. Ceux de 1383 et de 1558 semblent avoir été particulièrement ravageurs. La zone est disputée par les Français, les Anglais et même les Espagnols au cours du Moyen-âge. Prise en 1297 par Robert d’Artois pour le compte de la France, elle retourne à la Flandre (sous occupation anglaise) en 1383. Plusieurs sièges et pillages se succèdent aux XVe, XVIe et XVIIe siècles. Après être passée de main en main (Comtes de Flandre, Ducs de Bourgogne, Maison d’Autriche, Espagne), elle intègre le royaume de France suite à sa conquête par les armées de Louis XIV en 1667. Cette acquisition est entérinée par le traité d’Aix-la-Chapelle de 1668. Vauban, sur ordre du roi de France, vient renforcer les fortifications de la cité : remparts, fossés, bastions, portes, … Le Duc d’York tente, sans succès, de conquérir la ville en 1793.

Les bombardements de la Première Guerre mondiale pilonnent Bergues en mai 1915. La ville subit également des assauts au cours de la Seconde Guerre mondiale, en mai-juin 1940 au cours de la bataille de Dunkerque. Les Allemands détruisent le beffroi en 1944 avant de s’extraire de la ville. Les reconstructions d’après-guerre permirent de conserver son architecture flamande ainsi que ses fortifications. La notoriété de la ville bondit en 2007 à l’occasion de la sortie du film « Bienvenue chez les Ch’tis » dans lequel Dany Boon met le beffroi de la ville à l’honneur.


La Colme canalisée autour des remparts

La porte de Dunkerque au Nord-ouest


Le circuit des vieilles pierres

Proposé par l’office du tourisme de la ville il permet de découvrir les points d’intérêt situé dans l’enceinte fortifiée. La visite débute au pied du beffroi. Haut de 47 mètres, il est dynamité en septembre 1944 par les Allemands, puis reconstruit en 1961. Son carillon comporte 50 cloches. Sur la place Saint-Victor, qui succède à la place du Marché au Lin, on découvre la fontaine des Trois Grâces datant du XIXe siècle. Une citerne militaire de 1725 se situe sur la gauche, en prenant la direction de l’église Saint-Martin. Cette dernière, détruite au cours de la Seconde Guerre mondiale, est reconstruite en 1959. Il subsiste, malgré tout du XVIe siècle, une partie du chœur et le portail Sud. Le pignon Sud de 1630 du bâtiment du Mont de Piété donne sur le parvis de l’église. A l’Est du beffroi, l’hôtel de ville de 1871 comporte une façade de 1913 et un buste de Lamartine, ancien député de la ville. L’ancien hôtel de la Tête d’Or est à droite de la mairie, également sur la place de la République. C’est ici que Lamartine composa « Ode à Némésis » en 1831. Une inscription latine de 1728 est visible au 10 de la rue du gouvernement.



Deux vues du beffroi


Tête de géant exposée dans le beffroi

Mécanisme du célèbre carillon


Vue du haut du beffroi sur la place du Marché au Lin, en travaux en 2017


Vue sur l'ancienne abbaye Saint-Winoc, tout au fond


Vue sur l'hôtel de ville


Zoom sur l'hôtel de ville


Deux vues en direction de l'église Saint-Martin


Vue au Nord en direction de Dunkerque


Pâté de maison situé entre le beffroi et l'église


Toiture d'une des tourelles du beffroi

La ruelle de la Rente conduisant à l'église

Le Mont de Piété


L'hôtel de ville


Buste de Lamartine, ancien député de la ville


Géant dit "Électeur de Lamartine" exposé devant l'hôtel de ville

Placette à l'arrière de l'hôtel de ville


En prenant vers le Nord, on tombe sur une ancienne maison flamande à pignons crénelés de 1695 au 19 rue Jean Mermoz. A noter aussi, la présence d'une boutique du XVIIIe siècle sur la gauche au 1 rue des Capucins, puis une maison datée de 1797 au 2 rue des Potiers et une autre de 1753 au 15. Encore une maison à découvrir au 26 de la rue Espagnole : l’Auberge « Au Cornet d’Or » (XVIIe siècle). Une partie de l’ancien canal recouvert est visible dans la rue de Hondschoote, adossée aux remparts et proche de la porte éponyme. La maison des Ingénieurs du Roi de 1742 se tient également proche de la porte, mais de l’autre côté de la rue du Marché aux Poissons. Juste à côté, l’écluse du canal intérieur jouxte l’ancien abattoir qui surplombe un bassin desservant cette écluse. L’artère longeant le quai Nord du canal intérieur est appelée rue du Marché aux Fromages. Quelques jolies façades, dont certaines à larmiers, à découvrir. L’ancien hôpital militaire de 1669 se trouvait au n°13. Après avoir dépassé une chapelle murale à l’angle de la rue au Gaz au atteint la « Maison espagnole » de 1597 au numéro 1 de la place, devenue aujourd’hui la Taverne Bruegel.


Maison flamande au n°19 de la rue Jean Mermoz

Ecluse du canal intérieur

L'ancien abattoir au bord du bassin du canal intérieur

Vierge à l'enfant à l'angle de la rue au Gaz et du Marché aux Fromages

Maison située en face, sur le quai des Maçons

La Taverne "Le Bruegel", ancienne "Maison Espagnole"


En bref…

Outre le pèlerinage cinématographique ch’ti que certains viendront effectuer, la ville de Bergues est riche d’un patrimoine architectural unique autant civil que religieux. La montée au beffroi permet de découvrir la cité fortifiée d’en haut et d’approcher le carillon rendu célèbre par le film « Bienvenu chez les Ch’tis ». Le beffroi de Bergues est classé au patrimoine mondial par l'UNESCO. Les photos de cet article ont été prises en avril 2017.


Carte satellite situant Bergues (source Google)


Accès

-Bergues est situé à environ 1 heure de route de Lille et 65 km au Nord-ouest par l’A25.

-Dunkerque n’est qu’à une quinzaine de minutes et 10 kilomètres de distance.


La Taverne "Le Bruegel" côté rue du Quai


Poursuivez la balade en découvrant la deuxième partie, cliquez ici SVP... !


10 commentaires:

  1. Pour notre photographe qui nous emmène à Bergues dans l'ombre de Lamartine:

    "Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé, qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie."

    En effet, la ville est connue pour son poète député Alphonse de Lamartine d'ailleurs géantifié en 1913 et pour le facétieux, talentueux Dany Boon qui y tourne le désopilant "Bienvenue chez les Ch'tis", avec Line Renaud...Le cinéaste et humoriste a choisi cette ville car son grand-oncle a été le carillonneur de Bergues de 1934 à 1999. Vibrant hommage au carillon et à son Beffroi que notre photographe a merveilleusement photographiés.

    La lumière du Nord inonde la petite ville, les couleurs dominantes, le jaune, le rouge des tuiles, le vert serpentine du canal de la Colme et le reflet voluptueux des arbres, les façades et leurs volets rouges, leurs fenêtres bleues, et ce fascinant pâté de maisons vu du Beffroi, structuré comme en colimaçon, comme une maquette et la collection de voitures miniatures, l'une des tourelles du Beffroi en briques jaunes, et le lion des Flandres en girouette...
    La vie quotidienne apparaît dans les légendes toujours précises: la maison des Ingénieurs du Roi, le Marché aux Poissons, le Marché aux Fromages, la taverne Bruegel, le Mont de Piété et cette jolie statue jaune de la Vierge à l'enfant à l'angle de la rue au Gaz et du Marché aux Fromages...
    Le jaune par touches éclaire Bergues.
    On a envie d'entrer dans la taverne pour déguster une spécialité flamande.

    Merci Julien de nous avoir fait passé de Neuschwanstein, de Ludwig der Zweite, de Visconti et du romantisme à cette ville du Nord, au film vraiment drôle de Dany Boon, à l'ambiance flamande du Nord de la France, au carillon magnifié par Dany Boon dans la scène finale!






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    1. Bergues est un peu l'antithèse de Calgary. Pas de JO ici, mais beaucoup d'histoire et d'âme !

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  2. Je ne sais si ce commentaire passera...
    Découverte sous un autre angle d'une ville dont Dany B. a fait un film très amusant

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    1. .Une belle découverte pour nous aussi en 2017. Bientôt la suite...

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  3. cette ville a eu une longue histoire très tourmentée. Que de destructions. C'est impressionnant Elle s'est toujours relevée et, vaille que vaille, elle a quelques beaux restes. Le plus étonnant est qu'elle restera liée à une des comédie les plus désopilante de l'histoire du cinéma.

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    1. Effectivement la vie n'a pas du être drôle pour les habitants changeant sans cesse de gouvernement ou de royaume au cours des siècles et même des décennies !

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  4. Heureusement que l'Histoire a laissé de beaux vestiges

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  5. Une ville tranquille, qui a du charme et une âme. Je ne pensai pas qu'elle cachait une histoire si lourde !

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