mardi 12 mai 2020

FRANCE - Paris - Le musée national des Arts et Métiers – Partie 1 sur 2

Le musée national des Arts et Métiers – Partie 1 sur 2
Le « Temple des techniques » ****


Il s’agit d’un musée dédié aux techniques et à l’industrie situé dans le IIIe arrondissement de Paris. Il appartient au Conservatoire national des Arts et Métiers : établissement public à caractère scientifique et professionnel sous tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.


L'entrée du musée et le chevet de l'église Notre-Dame-des-Champs

Réplique de la Statue de la Liberté au chevet de l'église


Un peu d’histoire

Les premières collections datent de 1794, année de la création du Conservatoire sous l’impulsion de l’abbé Grégoire. Déjà Jacques de Vaucanson créé un dépôt à l’hôtel de Mortagne (Paris) au cours des années 1740. Les collections s’agrandissent rapidement avec l’adjonction du cabinet des machines de l’Académie des sciences ou encore celui de l’hôtel d’Aiguillon. L’ancien prieuré de Saint-Martin-des-Champs, devenu « Temple de la technique » sous la Révolution, accueille dès 1798 le Conservatoire. Les galeries ouvrent en 1802. L’objectif des présentations est de transmettre les connaissances techniques par la démonstration. Des hommes de sciences et des ingénieurs s’attelleront à cette tâche au cours de la vie du conservatoire. Des ateliers de dessinateurs forment des élèves au dessin technique. Un conseil à plusieurs chaires assure la pérennité de l’enseignement. Les pièces anciennes sont conservées dans une optique de pérennisation historique des techniques : collection d'horlogerie de Ferdinand Berthoud, cabinet de physique de Jacques Alexandre Charles ou encore une partie du cabinet des machines de l'ancienne Académie des sciences (1807).


La nef de l'église et ses aéroplanes

La rampe permettant l'accès aux niveaux supérieurs

Partie haute de la nef avec ses plateformes d'exposition

 La voûte du chœur

 "L'Agriculture et l'Industrie" au-dessus de l'arc ouvrant sur le chœur

Vue large de la voûte du chœur


Au cours du XIXe siècle, l’organisation des galeries vise à maintenir leur intérêt pédagogique. Les thèmes abordés sont l'agriculture, le textile, l'exploitation minière, la métallurgie, l’ingénierie ferroviaire, la photographie ou encore l'électricité et le cinéma. Les expositions universelles alimentent les collections par récupération des pièces ou, parfois même, la réalisation d'autres spécialement destinées au musée. Un laboratoire de mécanique expérimentale prend place dans l’ancienne église à l’occasion de l’Exposition universelle de 1855, avant d’être démantelé dans les années 1880. Le pendule de Foucault, mettant en évidence la rotation de la terre occupe toujours un espace dans le chœur de l’église. L’institution devient « Musée national des techniques » au cours des années 1960. Un programme de rénovation majeure est initié au début des années 2000. Le musée réunit aujourd’hui près de 80 000 objets et des milliers de dessins. Une large programmation culturelle, des conférences et des ateliers pédagogiques, s’associent aux collections.


Reproduction du pendule de Foucault dans le chœur (sphère 25 x 18 cm et 20 kg)




Quatre vues de l'aéroplane biplan RU1 de 1911 de Louis Breguet (3,05 x 1,420 x 0,815 mètres et 668 kg)

Modèle de la "Statue de la Liberté éclairant le monde" 1/16 en plâtre peint de Frédéric Auguste Bartholdi (1878) et offert au musée en 1907

 Modèle de moteur cryotechnique HM7 "Vulcain" du lanceur Ariane V de 1990 (5 x 3 x 2,70 mètres)


Deux vues de la voiture automobile type M2E des ateliers Panhard-Levassor de 1896 (2,35 x 1,75 x 2,70 mètres et 900 kg)


La visite s’organise en sept sections, dont l’une est hébergée dans l’église abbatiale de l’ancien prieuré de Saint-Martin-des-Champs devenu « Temple de la technique », sous la Révolution. Il s’agit d’un vestige d’un ancien monastère existant dès le XIe siècle. La communauté passe sous obédience clunisienne à la fin de ce siècle. Le chevet est reconstruit au cours des années 1130 avec voûtes en ogives et chapelles rayonnantes. La nef définitive voit le jour au XIIIe siècle. Aux XVIe et XVIIe siècles a lieu la réalisation de travaux majeurs de rénovation (portail de la rue Saint-Martin en particulier). L’intervention de l’abbé Grégoire permet la transformation de l’église en « Temple de la technique » et la sauvegarde du site. L’ancienne église devient ensuite l’une des galeries du Conservatoire. Elle abrite en 1818 l’exposition des « Machines en grand ». L’architecte Vaudoyer entreprend la réfection de la façade occidentale suite à sa nomination au Conservatoire en 1838. Des motifs polychromes viennent décorer l’intérieur. La voûte lambrissée répond à l’arc brisé entre la nef et le chœur, décoré aux motifs de l’Agriculture et de l’Industrie. Les chapiteaux aux décors sculptés du Moyen-âge sont toujours visibles. On peut également voir une fresque du XIVe siècle à droite de l’entrée du chœur.


Aéroplane Blériot XI de 1909 (2,45 x 8,55 x 7,50 mètres), c'est avec ce modèle que Blériot traversa la Manche cette même année le 25 juillet

 Vue rapprochée de l'aéroplane Blériot XI

Plateforme supérieure avec la voiture à traction aérienne Hélica série D.21 n°1 type 8HP Marcel Leyat (1921)

 La machine à vapeur dite Locomobile de Tuxford (2,48 x 3,20 x 2,75 mètres et 4000 kg) présentée à l’Exposition universelle de Londres en 1851


 Détails du moteur à gaz du premier type de Lenoir de 1862 (deux vues)

La voiture à vapeur dite "l'Obéissante" d'Amédée Bollée (1873), ce véhicule pouvait rouler à 30 km/h avec des pointes à 40 km/h. Amédée parcourt Paris-Le Mans (230 km) en octobre 1875


En bref…

Superbe musée rénové depuis les années 2000 qui présente des pièces uniques dans un cadre historique. Les machines intelligemment agencées dans l’impressionnant cadre de l’église méritent à elles seules la visite ! Les photos de cet article ont été prises en février 2020.


Situation du musée dans Paris (source Google)


Accès

Adresse : 60 Rue Réaumur, 75003 Paris
Métro : station Arts et métiers, lignes 3 & 11

Heures d’ouverture
10h00 – 18h00 (21h00 le vendredi)
Fermé les lundis, le 1er janvier, le 1er mai et le 25 décembre.

Tarifs : Collection permanente - Billet plein tarif : 8 €
Abonnement annuel : 22 € / Tarif réduit : 5,50 € / Étudiants : Gratuit
Sur place, on trouve également un café, une boutique et un centre de documentation. Des audioguides sont disponibles à la location (5€).

La suite de la visite se poursuit par la seconde partie, une fois celle-ci terminée, en cliquant ici !





Quatre vues de l'aéroplane Esnault-Pelterie dit REP1 de 1906 (2,35 x 8,85 x 6 mètres, 341 kg)


11 commentaires:

  1. Très intéressant ! C'est beau aussi ...
    J'apprécie cette atmosphère " industrielle " dans le cadre " religieux " dont la hauteur convient à l'exposition de ces trésors de l'invention, anciens et plus modernes.
    (petite remarque à propos du modèle en plâtre de la Statue de la Liberté : il n'a pas dû être fait en 1978 ...)
    Bonne soirée Julien, merci ! :-)

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    1. Exact, j'ai corrigé, j'avais fait une coquille d'un siècle ;)
      Merci

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  2. Je n'étais pas spécialement attirée par cet article ... et quelle belle découverte ! Alliance : science et spirituel pour le meilleur . J'ai adoré aeroplane et première voiture automobile ... et tout le reste d'ailleurs. Présentation très pédagogique !

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  3. on comprend que le petit garçon que tu as été a été enchanté par cette visite!
    La France révolutionnaire et laïque a su prèserver cette architecture. Je suis prolixe dans ce commentaire...tu ne trouves pas??

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  4. Mais j'ai attendu d'être adulte pour y aller :)
    Très prolixe ! ;)

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  5. Et moi, même adulte, je n'y suis jamais allé ! C'est vrai que c'est beau, cette alliance science ancienne et ancien lieu de culte. Une sortie loin des sentiers battus.

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  6. Ce musée mérite d'être connu, surtout depuis sa rénovation ! Il est d'ailleurs très photogénique !

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