La Maison Picassiette à CHARTRES
L’œuvre d’une vie****
Dans chaque recoin de sa maison de Chartres, le talent de Raymond Isidore, surnommé « Picassiette », s’exprime. Classé au patrimoine du XXe siècle, ce lieu unique allie l’architecture naïve et l’art brut. Entièrement recouvert de mosaïques, du sol au plafond et jusqu’aux murs du jardin, on plonge dans l’univers intime du passionné. Il naît le 8 septembre 1900 à Chartres, jour de la Nativité de la Vierge Marie. Il est le septième d’une fratrie de huit enfants dans une famille modeste. À deux ans, ses parents découvrent qu’il est atteint de cécité. En 1910, alors qu’il accompagne sa mère à la cathédrale Notre-Dame de Chartres, il aurait recouvré miraculeusement la vue et découvert pour la première fois les couleurs à travers les vitraux de l'édifice religieux.
Raymond travaille dès l’âge de 13 ans comme fondeur. En 1924, il épouse Adrienne, une veuve de onze ans son aînée, mère de trois enfants. Son rêve est alors de construire une maison pour sa famille. En 1930, Raymond achète un terrain et bâtit seul sa demeure. Il enchaîne divers emplois avant d’être embauché comme cantonnier par la ville de Chartres. Gardien du dépôt d’ordures, puis responsable de l’entretien des routes, il ramasse au fil de ses promenades des éclats de verre et de vaisselle qu’il entasse dans son jardin. En 1938, il décide de les utiliser pour décorer sa maison. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il peint, grave et compose des mosaïques dans chaque recoin de l’intérieur de sa maison, allant jusqu’à recouvrir la machine à coudre d’Adrienne. À partir de 1945, il étend son œuvre aux murs extérieurs et à la cour. La maison attire rapidement la curiosité : les visiteurs lui donnent des conseils, lui offrent des cartes postales comme modèles, et les enfants apportent des morceaux de vaisselle. Admiré par certains, moqué par d’autres, il reçoit bientôt le surnom de « Picassiette ». Son travail attire l’attention de photographes et de journalistes, dont Robert Doisneau. Les publications consacrées à son œuvre attirent de nombreux touristes. Guidé par sa foi et son esprit créatif, Raymond consacre 33 années à cette réalisation : 15 tonnes de débris multicolores collectés et des centaines de kilomètres parcourus entre décharges et routes du secteur. Jusqu’en 1962, il agrandit son domaine et multiplie ses créations. Le 6 septembre 1964, Raymond est retrouvé inconscient sur un chemin à plusieurs kilomètres de chez lui. Il s’éteint peu après. Il repose au cimetière de Saint-Chéron, auprès de sa mère, avec une vue splendide sur la cathédrale de Chartres. En 2023, C’Chartres Tourisme reprend la gestion de la Maison Picassiette.
En bref...
Il s'agit d'un incontournable du pays chartrain qui contraste avec l'architecture de la cathédrale de la ville. Malgré tout, les couleurs des mosaïques et leurs thématiques résonnent avec celles de l'édifice gothique. Une expérience à rapprocher de celle du palais du facteur Cheval dans la Drôme ! Les photos de cet article ont été prises en septembre 2020.
Informations pratiques
Adresse : 22 Rue du Repos, 28000 Chartres
- La maison se trouve à moins de 2 km de la cathédrale, un peu hors du centre-ville.
- De Paris-porte d'Ivry, il faut habituellement moins d'une heure pour parcourir pour parcourir les 84 km de trajet par l'A10, principalement.
Horaires :
En février
• Du mercredi au samedi de 10h à 18h
• Le dimanche de 12h à 18h
De mars à novembre
• Le lundi de 12h à 18h
• Du mardi au samedi de 10h à 18h
• Les dimanches et jours fériés de 12h à 18h
En décembre et jusqu’au 4 janvier
• Du mercredi au samedi de 10h à 18h
• Le dimanche de 12h à 18h
• Fermeture le 25 décembre et le 1er janvier
Billets d’entrée à acheter directement à l’accueil ou sur la billetterie en ligne en cliquant sur le lien ci-dessous.
• Billet d'entrée visite libre : 9 € tarif plein, 5 € au tarif réduit, entrée gratuite pour les moins de 6 ans

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