dimanche 13 avril 2025

FRANCE - Île-de-France - L'abbaye de Royaumont - Partie 2 sur 2 - Cloître et intérieurs

L'Abbaye de ROYAUMONT - Partie 2 sur 2 - Cloître et intérieurs

Fondée par Saint-Louis ****


Pour découvrir la première partie et le parc, veuillez cliquer sur ce lien !

Bien que frontalière du département de l’Oise (60), l’abbaye se trouve sur la commune d’Asnières-sur-Oise dans le Val-d’Oise (95) en Île-de-France. La construction de l’ensemble abbatial cistercien a été ordonnée par Saint Louis (le roi Louis IX). Son église fut achevée et consacrée en 1235. C’est donc une abbaye royale, comme son nom le laisse deviner. Elle connue son apogée à la fin du XIIIe et début du XIVe siècle, en particulier après la canonisation de Louis IX (Saint Louis) en 1297. Elle souffre ensuite du déroulement de la Guerre de Cent Ans et de la proximité du théâtre des différents affrontements.


Plan des bâtiments l'abbaye

Grisailles à l'extrémité orientale de la sacristie

Sainte couronnée en chêne sculpté, Picardie XVIe siècle

Christ en bois début du XIVe siècle

Stèle funéraire gravée

Crucifix


Le cloître et ses usages
Centre de l’abbaye, c’est autour du cloître que s’articulent les principaux bâtiments monastiques. Les galeries qui entourent le jardin central desservent les différents espaces. La galerie Nord, adossée à l’église, accueillait les cérémonies liturgiques. La galerie Est accueillait les activités intellectuelles et dessert la sacristie ainsi que la salle capitulaire lieu de lecture quotidienne d'un chapitre de la règle de saint Benoît. C’est également dans cette galerie que les moines s’adonnaient à la lectio divina, un temps de méditation, de prière et de lecture individuelles prescrit par la règle. Les livres y étaient conservés, dans une niche (armarium) encore visible. La galerie Sud conduit au chauffoir, au réfectoire et à la cuisine. Elle était dévolue aux activités domestiques. Un escalier menant au dortoir y débouche. En face du réfectoire se trouvait un petit pavillon gothique, appelé « lavabo », abritant une fontaine qui alimentait l’abbaye en eau potable. La galerie Ouest était pourvue d’une porte donnant sur un accès conduisant au cellier et au bâtiment des frères convers, à la cuisine et au bas-côté Sud de l’église.

Entre 1793 et 1860, la reconversion de l’abbaye en fabrique textile provoque plusieurs remaniements dans son architecture : La galerie Nord est fermée aux extrémités, pourvue de baies vitrées et de cheminées. La galerie Est, entièrement détruite pour permettre l’ouverture de fenêtres dans la façade du bâtiment qui abritait alors une filature. Le long de la galerie Sud, le creusement d’un canal souterrain entraîne la destruction du lavabo. La galerie Ouest est alors pavée pour faciliter le passage des véhicules jusqu’à la salle des marchandises. En 1855, toutes les galeries sont garnies de fenêtres et transformées en ateliers d’impression pour étoffes. Les larges baies qui communiquent à l’Ouest avec la ruelle des convers, elles ne sont ouvertes qu’au début du XXe siècle. En 1864, l’abbaye est rendue à la vie monacale. Le cloître est déblayé et des restaurations sont entreprises. L’escalier du dortoir rénové par les moines en 1672 est détruit, et les toitures en appentis des quatre galeries remplacées par des terrasses. Le cloître fut définitivement restauré en 2007. Aujourd’hui comme hier, c’est un lieu de vie central au sein de l’abbaye, sert désormais de scène aux représentations musicales proposées par la Fondation Royaumont.


Vue du cloître

Galerie Nord du cloître hébergeant un concert

Le cloître vu depuis la galerie Nord

Croisée d'ogives d'une galerie

Angle des galerie Nord et Est

Diagonale du cloître du Sud-est au Nord-ouest

La galerie Nord

Centre du cloître et cheminée de l'angle Nord-ouest

Angle Nord-est

Angle Nord-ouest

Galerie Nord vue depuis le Sud

Porte du réfectoire des moines dans la galerie Sud du cloître

Porte des cuisines dans la galerie Sud

Cloître vu depuis l'Ouest

Angle Sud-ouest

Autre vue du cloître (depuis la galerie Nord)

Angle Nord-est

Depuis l'angle Sud-ouest

Angle Nord-est vu depuis l'angle opposé


Les cuisines des moines
Située entre les deux réfectoires (celui des moines et celui des convers) dans l'aile Sud, la salle est de grande taille en raison du nombre important de religieux qui y prenaient leurs repas à l'époque médiévale. Le style fonctionnel de la salle donne une impression plus lourde que dans les réfectoires, celui des moines en particulier. La cheminée a disparu quasi totalement. Au Nord, une porte donnait accès à la fontaine d’eau potable du cloître. A l’Ouest une porte conduisait à la ruelle des convers.

Les cuisines des moines située dans l'aile Sud

Tapisserie sur le mur Ouest

Colonnes des cuisines

Mur Nord des cuisines

Vierge à l'enfant

Vitrail de saint Étienne exposé dans les cuisines

Travées Nord des cuisines

Travées Sud des cuisines


Escalier en bois menant aux étages

Le réfectoire des convers
Il s'agit d'une salle d'environ 300 m² comportant six travées voûtées d'ogives datant du XIIIe siècle. Ces religieux qui, au Moyen Âge, en charge des aspects matériels de la vie de leur communauté prenaient leur repas dans une salle différente des moines réguliers. Les familles d’industriels qui gérèrent l’usine textile entre 1792 et 1864, la transformèrent en salle de divertissement pendant un temps. Les colonnes et les voûtes médiévales cohabitent avec le lambris de bois de la seconde moitié du XIXe siècle par les sœurs de la Sainte-Famille de Bordeaux et un carrelage noir et blanc en damier, plus récent.

Porte du réfectoire des convers


Deux vues du réfectoire des convers, aménagé pour un évènement

Croisée d'ogives de la salle


Le réfectoire des moines
Mariage de la sobriété cistercienne et de sa vocation royale (plus de 40 mètres, hauteur sous voûte de 10 mètres), il était le lieu de repas des moines cisterciens, en silence, tandis qu’un texte sacré leur était soumis par un lecteur depuis la chaire.

Groupe sculpté du mausolée du comte Henri de Lorraine-Harcourt, réalisé par Antoine Coysevox

Vitraux du réfectoire des moines

Orgue Cavaillé-Coll installé en 1936 rappelle que, depuis près d’un siècle

Vitraux du réfectoire des moines

Tribune de la chaire avec ses vitraux restaurés au XIXe siècle

Angle Sud-est du réfectoire et colonne


Deux vues du carrelage dissimulant des tuyaux du chauffage posés au début du XXIe siècle


Infos pratiques
- De Paris, le plus « simple » serait de passer par la Francilienne mais on ne gagne pas beaucoup de temps et on allonge le parcours.  Du périphérique Nord on peut en fait passer, en empruntant la N1 puis la D316, par Sarcelles et Villiers-le-Bel en sortant par la D922 – Luzarches. Comptez une quarantaine de minutes pour parcourir les 34 km.
- L’abbaye n’est qu’à 10 km (15 minutes de route) de Chantilly et son magnifique parc, par la D909.


Voûtes du réfectoire des moines

Orgue et porte du réfectoire débouchant sur la galerie Sud du cloître


7 commentaires:

  1. Sans aucun doute une des plus belles abbaye de France. Au delà de l'intérêt historique et architectural, c'est l'occasion d'une très belle promenade. Tes photos mettent parfaitement en valeur ce site de grande valeur.

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  2. Ça c'est un excellent reportage en phase avec l'actualité du dimanche des Rameaux . Je relis !!!

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  3. Tes photos sont vraiment très réussies et les restaurations sont aussi excellentes . Les explications passionnantes me fascinent , quand je vois le nombre de moines qui y vivaient ! Et pas très loin de Paris ...

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    1. Lieu à la limite de la Picardie mais encore en Île-de-France, à visiter !

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  4. Très interessant. Site magnifique. Une partie de l'édifice est, semble-t-il toujours résérvé à de l'évenementiel.

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    1. Oui, exactement. Certaines salles dans les étages et les combles en particulier.

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