vendredi 23 décembre 2022

FRANCE - Normandie - L'abbaye de Jumièges - Partie 2 sur 2

L'ABBAYE de JUMIEGES - Partie 2 sur 2

"La plus belle ruine de France" ****


Pour découvrir l'histoire de l'abbaye de Jumièges et la première partie de la visite (parc et bâtiment conventuels) veuillez cliquer ici SVP ! Et voici maintenant la suite de la découverte du site...


L’hôtellerie

Datant du XIIe siècle, elle se trouve face à la porterie et permettait l’hébergement des hôtes de marque sur le site de l’abbaye. Longue de 35 mètres, son axe est parallèle à celui de la porterie. Elle deviendra tardivement cellier et un étage, ajouté en 1664, abritera la bibliothèque des moines.


Le réfectoire

En ruine, il n’en reste que le mur occidental (face à la porterie) percé d’une baie en anse de panier. Le réfectoire formait un angle droit avec l’hôtellerie et fermait le cloître au Sud.


La façade occidentale de l'ensemble abbatial


L'ensemble abbatial vu du Sud-ouest


La façade occidentale de l'hotellerie


L'église abbatiale Notre-Dame

Plus volumineuse que l’église romane, alliant les styles roman et gothique, elle est le lieu de culte principal du monastère. Les parties romanes, plus anciennes, sont encore visibles. Il s'agit de la façade occidentale encadrée de deux tours asymétriques de 46 mètres de haut, initialement coiffées de flèches qui s’écroulèrent en 1830, de la nef et du mur ouest de la tour-lanterne. Au centre de la façade, le porche est abrité par un massif en saillie. Une tribune à l’étage comporte trois baies.


La façade occidentale de l'abbatiale


La partie supérieure de la façade et ses trois baies

La tour Sud

La tour Nord


La nef, longue de 88 mètres et haute de 25 mètres, comprend trois étages de bas en haut : les grandes arcades donnant sur les bas-côtés, l'étage des tribunes avec baies à triples arcades et le niveau des fenêtres hautesLa voûte, initialement en bois, fut masquée à la fin du XVIIe par une « fausse » voûteLe transept, perpendiculaire à la nef, comportait une tour lanterne à double étage dont il ne subsiste qu’une partie du pan occidental. Les murs romans ont été remaniés selon l’esthétique gothique aux XIIe et XIIIe siècles. Le chapiteau roman à l’oiseau, datant du XIe siècle et à double face est enserré dans un pilier du XIIIe du transept. Il conserve encore sa couleur ocre d’origine. Le passage de Charles VII, voûté et bâti au XIVe siècle, relie le croisillon Sud de Notre-Dame à l’église Saint-Pierre. Sa dédicace au souverain est en fait bien postérieure à son règne. Du chœur, extrêmement endommagé, ne persistent que quelques pans de murs. Rebâti au XIIIe siècle, il possédait sept chapelles rayonnantes. Il n’en reste qu’une seule de nos jours, de style gothique.


La nef

Le pan subsistant de la tour lanterne

La partie haute du revers de la façade occidentale

La croisée du transept

Le revers de la façade occidentale

La nef en grand angle

Revers de la tour Sud

Niche murale

L'église Saint-Pierre vue depuis le bas-côté Sud effondré

Croisée d'ogive d'un bas-côté

Détail de la croisée et son décor peint

Le bas-côté Sud

Element décoratif (oiseau)

Le bas-côté Nord

Les ruines du chœur et du transept vues du chevet

Le mur occidental du transept

Les vestiges du chœur 

La seule chapelle rayonnante du chœur encore debout


L'église Saint-Pierre

C’est la plus petite et la plus ancienne des deux églises. Sa façade occidentale daterait du IXe siècleElle se situe au Sud de l’abbatiale Notre-Dame.  Elle est modifiée pendant la période gothique. Elle n’était accessible qu’au seul clergé. Il persiste des vestiges d’époque carolingienne : une série de médaillons sous les baies géminées de la tribune est encore visible dans sa partie occidentale. Un décor peint, au Sud de la nef, représente un personnage en buste. Quatre arcades ont été percées dans le mur Sud au XIVe siècle. Des fenêtres hautes ont été ouvertes et le chœur totalement remanié.


Le passage Charles VII entre les deux églises et le chœur de Saint-Pierre

La nef de l'église Sainte-Pierre vue depuis le chœur

Chœur de Saint-Pierre et transept de Notre-Dame

Baie gothique remaniée

Médaillons sous les baies géminées de la tribune du mur Nord

Ancien passage roman muré et restes de décor

Arche brisée gothique séparant la nef du chœur


Le cloître

De style gothique flamboyant datant du XVIe siècle (vers 1530), il n’en subsiste que des vestiges limités au Sud de l’abbatiale. Il s’ouvrait à l’Est sur la salle capitulaire insérée entre les deux églises. On y a découvert des sarcophages d’abbés des XIIe et XIIIe siècles.


Le cloître, limité au Nord par l'abbatiale

L'angle Nord-est du cloître et la tour Sud de Notre-Dame

Le mur oriental du cloître percé d'un accès à la salle capitulaire

La salle capitulaire

Les accès à la salle capitulaire et à l'église Saint-Pierre

Autre vue de la salle capitulaire

Passage au Nord de la salle capitulaire reliant le cloître et le déambulatoire de l'abbatial


En bref…
Promenade d’un autre âge, à ne pas manquer si vous passez dans la région… Vaut même le voyage !! Allez-y hors saison pour visiter le site en toute tranquillité, il fait parfois un temps clair en Normandie, même en hiver. Victor Hugo qualifiait l’abbaye de Jumièges de « plus belle ruine de France ». On découvre dans cette seconde partie à quel point les deux églises jumelles en ruine méritent les qualificatifs élogieux d'Hugo. Les photos de cet article ont été prises en juin 2020.


Carte satellite situant Jumièges (source Google)


Informations pratiques
L'accès se fait aisément de Rouen (28 km et 30 minutes environ) ou bien de l'autoroute de Normandie (A13) en empruntant un des deux bacs pour traverser la Seine.

Tarif individuel d’entrée (2022) : Plein tarif du 01/03 au 31/10 : 7,50 € Plein tarif du 01/11 au 28/02 : 6,50 €, Tarif réduit : 5,50 €, gratuit pour les moins de 18 ans. Sont également organisées les « nocturnales » en juillet et août : visite de nuit et éclairage à la bougie !


L'abbatiale vue depuis le Sud-est


9 commentaires:

  1. Plein les mirettes!!! Je partage ! A propos de Noël....Joyeuses fêtes!!!! :-)

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  2. Une deuxième partie richement commentée et précise, beaucoup de photographies belles à couper le souffle, on comprend l'admiration, l'étonnement, l'enthousiasme des écrivains et des peintres pour ces ruines qui semblent tenir debout comme par enchantement ou par miracle, dentelles de pierre, murs, façades trouées comme pour rendre hommage au ciel, fascination des visiteurs et des architectes, et ce détail merveilleux que Julien intitule ainsi: "Élément décoratif (oiseau)"...

    Un grand merci, cher Julien pour cette visite de l'Abbaye de Jumièges, ma photographie préférée est : "Arche brisée gothique séparant la nef du chœur"...

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    1. J'aime l'arche mais plutôt vue de l'autre côté (chœur).

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    2. Cette suite d'article complète très bien la première partie ! Tes photos montrent la beauté de l'enchevêtrement de ses ruines qui semblent, pour certaines, suspendues pour l'éternité. Les descriptions qui accompagnent les photos sont précises permettent de mieux comprendre ce site historique majeur.

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  3. Grandiose. Une promenade exceptionnelle hors du temps.

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    1. Qui a gardé une partie du charme de l'époque où Hugo l'a découverte !

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  4. Je n'imaginais pas à ce point , après lecture du 2° article , la grandeur des ruines ... et ce que ça devait être à l'époque ! Les moines pouvaient se recueillir dans cet ensemble de toute beauté !
    Geneviève

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