Rococo bavarois bucolique ****
Il s’agit d’une église de pèlerinage de style rococo située dans une vallée du Sud de la Bavière en Allemagne. Une abbaye de moines prémontrés est installée près du site, dans la ville de Steingaden. Le hameau de Wies fut le théâtre d’un événement considéré comme un miracle par les fidèles : une image de bois du Christ se mit à verser des larmes en la présence d’une jeune paysanne (Maria Lory), en juin 1738. Un sanctuaire temporaire en bois est alors bâti par les moines. Les travaux d’un nouveau sanctuaire commencent en 1745-1746 sous l’impulsion de l’abbé Hyazinth Gaßner et sous la direction de l’architecte Dominikus Zimmermann. Le chœur est consacré en septembre 1749 et l’église achevée en 1754. En 1809-1810, la Wieskirche doit être vendue aux enchères et démolie seulement 55 ans après son achèvement à la suite de la sécularisation du lieu. La communauté de Fronreit et ses agriculteurs s’y opposent ardemment et sauvent l’édifice. L’église est classée au patrimoine mondial par l’UNESCO en 1983, en tant que chef-d’œuvre accompli de l’art rococo et témoignage exceptionnel de traditions culturelles et religieuses. Elle bénéficie de vastes restaurations de 1985 à 1991.
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Un narthex semi-circulaire précède l’édifice de forme ovale. Dans la nef, la voûte à corniche décorative en haut-relief repose sur des colonnes doubles adossées aux murs diffusant la lumière indirectement dans toutes les directions. Le décor en stuc est également dû à Dominikus Zimmermann assisté de son frère Johann Baptist, peintre de l’électeur de Bavière. Le décor sculpté du registre supérieur est rehaussé par les couleurs peintes. Les plafonds, peints en trompe-l’œil, allègent et donnent de la profondeur à l’ensemble. La chaire, proue de l’Esprit sain, faite de bois et de stuc est suspendue à gauche. La tribune des chantres, visible à droite de la nef ovale, possède également un riche décor de stuc. La tribune d’orgue, au revers du narthex, ne fait pas exception à la richesse du décor de stuc blanc et doré rehaussé de couleurs. Les Quatre Pères de l’Église, sculptés par Anton Sturm, occupent chacun un point cardinal de la nef. Chacune des sculptures fait environ 2,90 mètres de hauteur. En 1757, l’église reçoit un grand orgue de l'atelier du facteur d'orgues Dirlewang Hörterich. Deux autels latéraux, dédiés à saint Pierre et sainte Madeleine, ont été ajoutés en 1758 et 1759. Le chœur, hébergeant le maître-autel, prolonge la nef à l’Est. On y découvre, au sein de ce maître-autel, le Christ flagellé à l’origine de la légende miraculeuse.
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En bref…
La lumière semble surgir de chaque recoin de l’église tant l’architecte Zimmermann a voulu en chasser l’ombre. La Wieskirche reste, de nos jours, un lieu de pèlerinage majeur du catholicisme allemand et même européen. L’église est classée au patrimoine mondial par l’UNESCO. Les photos de cet article ont été prises en septembre 2014 et juillet 2020.
Accès et information pratiques
La Wieskirche se trouve à environ 1h20 du centre de Munich et 95 km de trajet en voiture mais seulement à 25 minutes et 25 km du célèbre château de Neuschwanstein par la route 17.
L’église ouvre chaque jour à 8h00 et ferme à 17h00 en hiver, 19h00 au printemps et à l’automne et reste ouverte jusqu’à 20h00 en été. L’entrée est libre et gratuite mais la visite restreinte durant les offices.
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Heureusement que l'édifice à été sauvé, restauré et classé ! La chaire tient du miracle tant elle semble aérienne...Geneviève
RépondreSupprimerLa Révolution a endommagé bien des monuments en France, en Allemagne, certains ont vécu des périodes difficiles !
SupprimerOn peut saluer une nouvelle fois la performance de notre photographe-historien dans la visite guidée de cette autre église baroque. Il y a peu de temps son article sublime sur l'Asamkirche de Munich nous plongeait dans l'art baroque-rococo, mais si les deux églises sont contemporaines et de splendides illustrations de l'exubérance baroque, le cadre est très différent, l'histoire de leur construction aussi...
RépondreSupprimerQuittons le présent, l'actualité avec ses catastrophes irréversibles et acceptons joyeusement l'immersion que nous propose Julien. Visite guidée pensée et admirable, comme toujours, qui commence par la découverte de l'église dans son environnement rural loin des villes et de leurs éventuelles nuisances. Une église blanche et or, toute sobre, aux lignes pures, saupoudrées d'or et de courbes, mais vraiment discrète. Ensuite c'est l’éblouissement, l'étonnement, cette élévation vers les fresques et leurs détails infinis, la bulle de lumière douce et réconfortante, les peintures et leurs personnages bibliques en mouvement, les tissus, les envols, les drapés comme parcourus par le vent, et les angelots au sourire serein jouant avec des guirlandes de fleurs dorées comme leurs petites ailes...
"Le maître-autel et le christ flagellé" est au cœur de toute cette profusion de tableaux, de sculptures, de complexité architecturale, et la présence des tournesols sur l'une des photographies chante l'éphémérité des vraies fleurs de la campagne...
L'orgue est magnifique, et notre regard envoûté se déplace vers cette porte jaune fermée, encadrée de piliers en marbre rose, une symbolique qui m'échappe...On imagine un programme de concerts merveilleux où la musique sacrée ouvrirait les vantaux mystérieux...
Merci Julien pour cette très lumineuse visite et les photographies superbes qui suggèrent un mouvement magique du sol au plafond, mots prosaïques, mais l'effet voyage est bien là en majesté des couleurs et des formes.
J'ai fait la visite de la Wieskirche deux fois et, à plusieurs années d'intervalles. La lumière était différente à chaque fois, mais toujours omniprésente !
SupprimerTrès étonnant le contraste entre l'extérieur et l'intérieur. Un édifice blanc, propre, symétrique, sans fantaisie, presqu'ennuyeux.Et dedans de la couleur, de la fantaisie, du mouvement et un luxe de détails lumineux, dans une clarté très pure. Un lieu saisissant.
RépondreSupprimerAprès deux visites, il reste toujours aussi étonnant de contraste !
SupprimerBeebop
RépondreSupprimerUn lieu somptueux ! Dans la dernière partie, les fresques de la partie supérieure sont admirables par leurs couleurs et leur clarté. Merci !
RépondreSupprimerEt tout ça à "deux" pas des châteaux de Louis II !
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