L’Île de VULCANO et son grand cratère
Voyage chez Vulcain*****
L'île de Vulcano fait partie de l’archipel des îles Éoliennes, Situé à 20 km au nord de la Sicile (Golfe de Patti, Mer Tyrrhénienne). Les Bocche di Vulcano, bras de mer d'environ 750 m de large, la séparent de Lipari. L’île couvre environ 21 kilomètres carrés et est administrée par la municipalité de Lipari (île principale). La population permanente représente environ 700 habitants. Pendant l’Antiquité grecque, l'île s'appelait Therasia, puis Hiera, car elle revêtait un caractère sacré en raison de son activité volcanique associée au dieu de la forge, Héphaïstos, assisté des cyclopes. Mais c'est le nom que les Romains donnaient au dieu qui fut retenu, Vulcain. En découlent les termes "volcan" et ses dérivés. L'île doit en réalité son existence à la fusion de quelques volcans dont le plus grand est le Vulcano della Fossa. Les autres sont Vulcanello (123 m) au Nord ; le Monte Aria (500 m) au Sud, complètement inactif, qui forme un vaste plateau constitué de lave, de tuf et d'alluvions holocènes et le Monte Saraceno (481 m). Le volcan principal, situé au Nord-ouest, semble s'être formé après l'extinction du volcan Sud ; avec des laves très acides, il a généré la montagne appelée Vulcano della Fossa (ou Gran Cratere ou Cono di Vulcano), haute de 386 m, aux pentes très abruptes, comportant un cratère éteint au Nord, appelé Forgia Vecchia. Au Nord-ouest se trouve une coulée d'obsidienne récente datant de 1771, connue sous le nom de Pietre Cotte. Bien que la dernière éruption ait eu lieu en 1888 - 1890, le volcan n'a jamais cessé de montrer sa vitalité et encore aujourd'hui différents phénomènes sont observés : fumerolles, jets de vapeur tant sur sa crête que sur ses flancs aériens et sous-marins, et la présence de boues sulfureuses aux propriétés thérapeutiques appréciées. Au Nord, de nombreuses fumerolles continuent d'émettre de l'acide borique, du chlorure d'ammonium et du soufre, qui alimentent un complexe industriel de production de soufre. Compte-tenu de la toxicité des gaz émis par les fumerolles, il n'est possible de les approcher qu'accompagné de guides agréés.
Pour compléter la visite de l’île, on peut louer un petit bateau avec lequel en faire le tour ou rejoindre l'île voisine de Lipari. Découvrir Vulcanello qui sépare la baie de Porto Levante de l’île de Lipari. La piscine de boue thermale, l'une des principales attractions de l'île depuis l'Antiquité, se trouve au Sud-est de l’isthme, tout près du port. On peut se baigner dans le bras de mer qui lui fait face, dans ses eaux chauffées par l'ébullition sous-marine due au dégagement de gaz du fond marin. La Spiaggia delle Sabbie Nere, dotée d'installations touristiques, se caractérise par son sable sombre et très fin et par la vue sur Filicudi. Elle se trouve sur le bord occidental de l’isthme.
L’ascension au Grand Cratère de Vulcano
Comme tous les volcans italiens, il s'est formé en raison du mouvement de la plaque africaine, qui en se déplaçant vers le Nord exerce une forte pression sur la plaque eurasienne. Le grand cratère de Vulcano atteint une altitude de 386 mètres. Il s'élève comme une formation vallonnée au centre de l'île, près de Porto Levante. La pente présente des résidus de natures diverses (paysage sablonneux ; formations poreuses telles que la pierre ponce, présence de résidus plus vitreux de type obsidienne). La végétation diminue à mesure que l'altitude progresse. A hauteur moyenne, seul le genêt pousse ; près du cratère principal, le sol est complètement nu. Le Grand cratère de la Fossa possède un diamètre d'environ 500 mètres. Le bord supérieur est situé à une altitude de 386 m, mais encadré de pentes menant à de plus grandes hauteurs (montagnes Lentia). Dans les environs du Gran Cratere della fossa, persistent les restes de deux autres cratères : Le Vulcano vecchio vers le Sud : il comprend les deux sommets du Monte Saraceno et du Monte Aria, qui atteint une altitude de 500 m (point culminant). La formation appelée Lentia, au Nord-ouest, moins haute : le cratère de la Fossa s'est formé à l'intérieur de celle-ci. En plus du Gran Cratere, de l'ancien Vulcano et de la Lentia, il existe un complexe périphérique : en effet, à côté de l'île de Vulcano se trouvent les cônes de Vulcanello, reliés à l'île de Vulcano par un isthme appelé l'isthme de Vulcano.
L’acension peut se faire à pied, directement du port. Les pentes du volcan sont un peu raides, mais l’ascension jusqu’aux contreforts du cône volcanique se fait avec un faible dénivelé. Pour le reste de la montée, on peut distinguer deux parties : la grimpe le long du cône jusqu’au bord inférieur du cratère (au Nord), pendant laquelle il est possible de faire quelques poses si besoin. Et la dernière partie de la montée qui permet d’atteindre le sommet en parcourant le pourtour du cratère dont la crête Sud surplombe l’ensemble.
En bref…
Les îles éoliennes constituent un monde à part au sein la Sicile. Les avantages de se rendre sur l'île de Vulcano sont multiples : il s’agit de l’île la plus proche du port de Milazzo sur la côte Nord sicilienne (accessible en 45 minutes en bateau rapide pour une trentaine d’Euros aller-retour), l’accès au cratère est gratuit, l’ascension et la redescente peuvent se compléter assez aisément en 2 heures (3 pour les moins à l’aise avec la grimpe), il existe sur l’île des infrastructures de restauration et commerce, il y a aussi deux plages principales situées de part et d’autre de l’isthme de l’île ainsi que des bains de boue soufrée très réputés (en travaux au printemps 2022). Les photos de cet article ont été prises en avril 2022. Les îles Eoliennes sont inscrites au Patrimoine mondial naturel par l'Unesco depuis 2000.
Accès
Depuis Milazzo (40 minutes de Messina), au Nord-est de la Sicile on peut rejoindre le port de Porto Levante sur Vulcano (situé au Nord de l’île) en 45 minutes à 1h15 selon la vitesse de l'embarcation empruntée. Il est ensuite facile de circuler à pied ou bien de louer sur place des 2 roues ou des voiturettes pour se déplacer plus rapidement.
Quel beau reportage sur l'île de Volcano! L'archipel éolien au nord de la Sicile envoûte les visiteurs, les randonneurs, les passionnés de vulcanologie. Notre photographe nous offre effectivement une balade unique vers le cratère fumant de Vulcano qui évoque mythologie et histoire, les fumerolles colorées en jaune par les cristaux de soufre, les étonnantes formations nées de la projection des bombes volcaniques, les plages de sable noir, l'aridité du paysage rompue par les fleurs de cactus appelés "griffes de sorcières", leurs pétales fuchsia éclatant...
RépondreSupprimerTant et tant de prodigieuses photographies qui nous rappellent cette citation de Maupassant dans "La vie errante" (1890) où il raconte son voyage en Sicile, à Volcano à une époque où le volcan était plus actif qu'aujourd'hui : "Volcano fantastique fleur de soufre éclose en pleine mer" ou encore "le cône du Volcano sort des flots comme un volcan noyé jusqu'à la tête" ("En Sicile" 1885 publié ensuite dans "La vie errante")...Julien a mis ses pas dans ceux de Maupassant qui décrit encore ainsi son approche du cratère : "Et l’on voit bouillir le liquide jaune qui coule, on voit fleurir d'étranges cristaux, mousser des acides éclatants et bizarres au bord des lèvres rouges des foyers.."
Lieu magique, beauté sauvage et naturelle, l'activité fumerolline née il y a 100000 ans laisse ses dentelles jaunes, sa mousse citron sur les pierres, des rochers aux formes inquiétantes sur l'île ou dans la mer, et une magnifique "sculpture près des bains" comme en obsidienne, on retourne sur nos pas, on plonge vers la côte "Balade sur l'incroyable crête Sud du cratère, comme en apesenteur" puis à nouveau les fumerolles nous empêchent de respirer...
Merci Julien de partager avec nous ce voyage étonnant.
Il l'appelait "Volcano" ? Je ne sais pas si c'était la dénomination de l'époque ou bien un surnom de la part de Maupassant.
SupprimerUn ouvrage de plus sur la liste de lecture !
Merci Nadine
Somptueux article fait pour s'évader... Des paysages à la fois sévères et majestueux. Ce n'est pas étonnant que cette île soit associée à des dieux... Bravo pour les photos !
RépondreSupprimerSur les pas de Maupassant et de Vulcain !
SupprimerJ'avoue n'avoir jamais visité ce haut lieu du magma....toujours en activité d'ailleurs. Bravo pour ton courage !
RépondreSupprimerL'ascencion était un peu raide mais assez rapide finalement, et je n'ai pas traversé les fumerolles !
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