dimanche 29 mai 2022

FRANCE - Centre-Val de Loire - L'abbaye de Noirlac - Partie 1 sur 2

L’abbaye de NOIRLAC - Partie 1 sur 2

Berry cistercien****


Il s’agit d’une abbaye cistercienne très bien conservée et à l’architecture harmonieuse, située dans le village de Bruère-Allichamps dans le Sud du Berry, dans le département du Cher (18).


Chronologie (d’après le site officiel de l’abbaye)

1135-1136 : installation de la première communauté cistercienne au lieu-dit « la Maison-Dieu ».

Avant 1150 : donation d’Ebbe de Charenton au profit des moines. La construction d’une abbaye peut enfin être envisagée.

1189 : confirmation de la donation par un acte notarié. L’abbaye prospère. Elle perçoit dîmes, rentes et revenus seigneuriaux.

1290 : l’abbaye prend le nom de Noirlac.

1423 : pour la protéger des bandes armées qui ravagent la campagne, l’abbaye est fortifiée. Elévation d’un donjon, ceinturé de douves, dans le prolongement du cellier.

Fin du XVe siècle : la communauté de Noirlac traverse une crise morale profonde. On signale un moine apostat ainsi qu’un meurtrier.

1530 : Noirlac tombe en commende. L’abbé sera désormais nommé par le Roi hors de la communauté.

1651-1652 : les bâtiments sont gravement endommagés dans les combats opposants troupes royales et partisans du Prince de Condé (propriétaire de la forteresse de Montrond assiégée pendant onze mois).

1730 : travaux de reconstruction. L’aile des moines est profondément remaniée.

1791 : vente de Noirlac au titre des Biens Nationaux.

1822 : transformation en manufacture de porcelaine, qui sera rattachée à partir de 1854 au groupe porcelainier de Foëcy (Pillivuyt). Les bâtiments conventuels abritent ateliers, logements, fours et entrepôts.

1894 : première remise en état. Elimination des installations industrielles.

1909 : acquisition par le département du Cher (18).

1918 : campement à Noirlac du corps expéditionnaire américain.

1936 : Noirlac abrite des réfugiés républicains espagnols.

1939 : Noirlac abrite les vieillards de l’hospice de Saint Amand.

1950 : lancement de la restauration sous la conduite des architectes des bâtiments de France Ranjard et Lebouteux.

1980 : fin du chantier de restauration.

2001 : réfection des terrasses et création d’un escalier en pierres.

2008 : labellisation nationale de l’abbaye en Centre Culturel de Rencontre.


L’architecture de Cîteaux (les voûtes d'ogives et les arcs- boutants) font leur apparition dans la région grâce à la construction de Noirlac. Les bénédictins importent l’organisation architecturale et leur mode de vie dans ces lieux. L’organisation des bâtiments répond au besoin du quotidien matériel et spirituel de ses occupants. L’église abbatiale, au Nord, domine le reste des bâtiments conventuels. Elle est le premier élément construit de l’abbaye. Elle comporte un chevet plat, des retombées de voûtes sur des culots coniques renversés. Des vitraux ont été ajoutés en 1976 (Jean-Pierre Raynaud et Jean Mauret). L’ensemble est complété par les jardins, les communs et bien sûr les murs d’enceinte. L’ancienne entrée se situait jusqu’au XVIIIe siècle, à l’emplacement du porche qui enjambe la route.


Arrivée à l'abbaye


Deux vues de la cour avec le cellier à gauche, l'escalier au centre et le réfectoire à droite

Façade occidentale de l'église abbatiale, à l'angle du cellier


Le cellier

Allée d'arbre du parc


Le cloître

Eléments central de l’abbaye, c’est autour de lui que toutes les salles gravitent. Son accès était réservé aux religieux. La présence d’un jardin en son sein permettait aux moines réguliers d’atteindre l'état de méditation nécessaire. Le silence, imposé par la Règle, y était de mise. Une sépulture, découverte au XIXe siècle, contenant les restes d’un moine en robe de bure marron correspond peut-être à la tombe de l’abbé Robert, fondateur de l’abbaye. La galerie Nord communique avec l’église abbatiale, la galerie de l’Est avec la salle capitulaire, la galerie Sud avec le réfectoire et celle de l’Ouest avec le cellier.


Centre du cloître vu depuis la galerie occidentale


Galerie occidentale, le cellier est à gauche


Angle Sud-ouest et galerie Sud


Galerie Sud et baies bigéminées


Angle Sud-ouest et galerie occidentale



Installation contemporaine (2017) jouant sur la dualité "Divin" et "Démon" (Deux vues ci-dessus)


Baie quadrigéminée


Le centre du cloître vu depuis la galerie Nord


Galerie Nord du cloître


Galerie occidentale


En bref…

Monument majeur du Berry, l’abbaye de Noirlac marque les esprits par l’homogénéité de son style et le bon état de conservation de ses bâtiments, malgré les démolitions et modifications qui ont jalonné son histoire. Lieu vivant, elle accueille, encore de nos jours, des évènements et des expositions culturelles. Les photos de cet article ont été prises en juin 2017.


Carte satellite situant l'abbaye de Noirlac (source Google)


Accès

- De Bourges (18) comptez environ 35-40 minutes et 42 km de trajet pour rejoindre Bruère-Allichamps (18) près de Saint-Amand-Montrond par l’A71.

- De Châteauroux dans l’Indre (36), 1h00 de route et 70 km environ par la D925.


Horaires

Du 1er fév. au 31 mars et du 2 nov. au 23 déc. : tous les jours, 14h - 17h

Du 1er avr. au 1er nov. : tous les jours, 10h > 18h30

Tarifs (2022)

Visite libre ou guidée du monument

Plein tarif : 7 € / Tarif réduit : 4,50 € / Moins de 12 ans : gratuit


L'allée arborée du parc, à l'Est


Aile de la Salle des Moines (angle Sud-est)


Le parc et son allée d'arbres


L'arche de l'ancien porche



La visite se poursuit en cliquant ici !

8 commentaires:

  1. La partie historique au début est très instructive. Un lieu de méditation et de beauté sans aucun doute. Merci pour cet article !

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  2. Après une immersion en Islande et un instantané sicilien, notre photographe partage avec nous sa visite de l'Abbaye cistercienne de Noirlac dont il nous rappelle l'histoire riche et tourmentée durant près de neuf siècles, devenue aujourd'hui un Centre culturel de rencontre très connu et apprécié.

    Nous découvrons par une belle journée ensoleillée le cloître invitant à la méditation, à la prière, à cette fuite loin des agitations du moment, le jardin intérieur et son beau rosier très sobre, la somptueuse "allée arborée du parc" sous différents angles, la lumineuse verdure des feuillages, la puissance des arbres, ces tilleuls âgés de 300 ans qui forment une voûte homogène...

    L'ensemble est vraiment magnifique et l'on envie les professeurs des environs qui peuvent organiser des projets pédagogiques autour de ce site patrimonial, croisant l'architecture, le jardinage, la musique, la lecture de textes, la création des vitraux...

    En regardant les superbes photographies de Julien dont chacune est un équilibre d'ombre et de lumière, de géométrie subtile et de végétation fugace, comme celle intitulée "Angle sud-ouest et galerie occidentale", on se plaît à rêver d'un après-midi de promenade, de lecture, de calme dans cet endroit si bien restauré, aux frontières du passé et du présent...
    Ô pourvu que les grêlons tombés il y a quelques jours dans la région n'aient pas endommagé les arbres, les vitres, la toiture, et ces rosiers grimpants...

    Merci Julien.

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    1. Le cloître, avec sa galerie Sud ouverte, se prête particulièrement aux jeux de lumière !

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  3. Le parc est magnifique, le cloitre de l'abbaye aussi,mais on devine qu'elle a beaucoup souffert.

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    1. Le cloître dégage un charme différent de celui des autres abbaye avec une architecture austère mais une galerie Sud ouverte.

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  4. oserai-je dire que la végétation est un plus??

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