lundi 30 mai 2022

FRANCE - Centre-Val de Loire - L'abbaye de Noirlac - Partie 2 sur 2

L’abbaye de NOIRLAC - Partie 2 sur 2

Berry cistercien****


Il s’agit d’une abbaye cistercienne très bien conservée et à l’architecture harmonieuse, située dans le village de Bruère-Allichamps dans le Sud du Berry, dans le département du Cher (18). Pour découvrir la chronologie de son histoire et la première partie de la visite (extérieurs et cloître), cliquez ici SVP ! Elle se poursuit ici...


Le cellier

Il débouche dans la galerie occidentale du cloître. L’autosubsistance et la gestion de l’abbaye était assurées par le travail des convers (laïcs menant une vie religieuse). Le cellier servait à la conservation des denrées alimentaires gérées par les convers. L’étroitesse des ouvertures dans les parois permettait de maintenir une température relativement stable et une obscurité propice à la conservation.


Le cellier aménagé pour un évènement


Culot à la base des arcs d'ogive


L’église abbatiale

De style dépouillé cistercien, son architecture évoque l’ascèse imposée par la Règle. La lumière entre par les différentes fenêtres dont certaines sont pourvues de vitraux contemporains discrètement colorés proches des grisailles (de Jean-Pierre Raynaud et Jean Mauret). Le chœur, qui prolonge la nef, est divisé en trois sections : celle des convers, celle des malades et celle de moines. La « Porte des Morts », dans le croisillon Nord du transept donnait accès au cimetière.


La nef de l'abbatiale en direction du chœur



Croisillons du transept (deux vues ci-dessus)


Niches murales


La voûte à croisées d'ogives


La nef vue depuis le transept


La salle capitulaire

La construction de la salle capitulaire, de style bourguignon, est contemporaine de celle du chevet de l'église. Elle donne dans la galerie orientale du cloître. Le cloître définitif plus vaste que le premier (deuxième moitié du XIIe siècle) a remplacé ce dernier à partir de 1250 (construction échelonnée sur plus d’un siècle). N’étaient autorisés à entrer dans cette salle que les moines ayant droit au chapitre (les moines de chœur par oppositions aux convers). Les abbayes cisterciennes sont autonomes entre elles et ne dépendent directement que du Pape bien que l’abbaye mère de Cîteaux garde un lien privilégié avec ses « filles ». La population de moines réguliers s’est élevée à une cinquantaine à la fin du XIIe siècle. Vers 1530, Noirlac passe sous Commende royale et l’abbé, dit commendataire, est nommé par le roi. A côté de la salle du chapitre, accolé au passage voûté, se trouve le parloir.


La salle capitulaire qui s'ouvre dans la galerie orientale du cloître


La salle des moines

Aile située dans l’angle Sud-est du cloître, qui abritait la vie matérielle des moines, elle servait aussi de scriptorium aux copistes. Un chauffoir y était installé, donnant un peu de confort en hiver. Le travail de copie représentait un labeur particulièrement fastidieux. La livraison d’un ouvrage pouvait prendre un an, temps nécessaire à l'achèvement toutes les étapes de réalisation.


La salle des moines


Le réfectoire

Il comprend des voûtes sur croisées d’ogives qui culminent à 9 mètres de haut avec un plan en vaisseau à 4 travées. Les moines y prenaient leurs repas et collations. Ils y gardaient le silence, seule était autorisée la lecture de passages des Saintes écritures. Les fruits et légumes accompagnaient le poisson dans les menus. Un étage avec chambres d’hôtes est ajouté à la salle au XVIIIe siècle.


Cheminée dans un couloir en direction du réfectoire


Les baies du réfectoire


Escalier donnant accès à l'étage du dortoir des moines


Le dortoir des moines

Situé à l’étage, il a subi des modifications importantes au cours des siècles, en particulier en 1712 (suppression de l’infirmerie qui lui était accolée). Les moines, habillés, dormaient sur un lit de planches et une paillasse (bat-flanc). Avant la Révolution, les quelques moines encore présents avaient emménagé dans des chambres individuelles bien plus confortables. Des terrasses attenantes surplombent le cloître depuis l’étage.


Le corridor du dortoir des moines, à l'étage



Deux vues des chambres privatives des moines


Les baies du corridor


Le dortoir des convers

A l’étage également, ce dortoir réservé aux convers devient un grenier au XIIIe siècle. Cette salle se prolonge par un ensemble fortifié pourvu d’un donjon défensif datant du XVe siècle. Les abbés commendataires emménagent dans cette aile au XVIe siècle avant de partir pour un autre logis à Saint-Amand-Montrond en 1703 (Musée Saint-Vic). La charpente est un ajout tardif.


La charpente en berceau du dortoir des convers 


En bref…

Monument majeur du Berry, l’abbaye de Noirlac marque les esprits par l’homogénéité de son style et le bon état de conservation de ses bâtiments, malgré les démolitions et modifications qui ont jalonné son histoire. Lieu vivant, elle accueille, encore de nos jours, des évènements et des expositions culturelles. Les photos de cet article ont été prises en juin 2017.


Carte satellite situant l'abbaye de Noirlac (source Google)

Accès

- De Bourges (18) comptez environ 35-40 minutes et 42 km de trajet pour rejoindre Bruère-Allichamps (18) près de Saint-Amand-Montrond par l’A71.

- De Châteauroux dans l’Indre (36), 1h00 de route et 70 km environ par la D925.


Horaires

Du 1er fév. au 31 mars et du 2 nov. au 23 déc. : tous les jours, 14h - 17h

Du 1er avr. au 1er nov. : tous les jours, 10h - 18h30

Tarifs (2022)

Visite libre ou guidée du monument

Plein tarif : 7 € / Tarif réduit : 4,50 € / Moins de 12 ans : gratuit


La cour, au Sud du cellier


L'escalier extérieur, à droite du passage vers le cloître, et qui donne accès à l'étage supérieur du cloître


Le cloître vu des terrasses, depuis l'angle Nord-est


La façade Sud de l'abbatiale


L'angle Nord-est du cloître avec l'abbatiale et la salle capitulaire


dimanche 29 mai 2022

FRANCE - Centre-Val de Loire - L'abbaye de Noirlac - Partie 1 sur 2

L’abbaye de NOIRLAC - Partie 1 sur 2

Berry cistercien****


Il s’agit d’une abbaye cistercienne très bien conservée et à l’architecture harmonieuse, située dans le village de Bruère-Allichamps dans le Sud du Berry, dans le département du Cher (18).


Chronologie (d’après le site officiel de l’abbaye)

1135-1136 : installation de la première communauté cistercienne au lieu-dit « la Maison-Dieu ».

Avant 1150 : donation d’Ebbe de Charenton au profit des moines. La construction d’une abbaye peut enfin être envisagée.

1189 : confirmation de la donation par un acte notarié. L’abbaye prospère. Elle perçoit dîmes, rentes et revenus seigneuriaux.

1290 : l’abbaye prend le nom de Noirlac.

1423 : pour la protéger des bandes armées qui ravagent la campagne, l’abbaye est fortifiée. Elévation d’un donjon, ceinturé de douves, dans le prolongement du cellier.

Fin du XVe siècle : la communauté de Noirlac traverse une crise morale profonde. On signale un moine apostat ainsi qu’un meurtrier.

1530 : Noirlac tombe en commende. L’abbé sera désormais nommé par le Roi hors de la communauté.

1651-1652 : les bâtiments sont gravement endommagés dans les combats opposants troupes royales et partisans du Prince de Condé (propriétaire de la forteresse de Montrond assiégée pendant onze mois).

1730 : travaux de reconstruction. L’aile des moines est profondément remaniée.

1791 : vente de Noirlac au titre des Biens Nationaux.

1822 : transformation en manufacture de porcelaine, qui sera rattachée à partir de 1854 au groupe porcelainier de Foëcy (Pillivuyt). Les bâtiments conventuels abritent ateliers, logements, fours et entrepôts.

1894 : première remise en état. Elimination des installations industrielles.

1909 : acquisition par le département du Cher (18).

1918 : campement à Noirlac du corps expéditionnaire américain.

1936 : Noirlac abrite des réfugiés républicains espagnols.

1939 : Noirlac abrite les vieillards de l’hospice de Saint Amand.

1950 : lancement de la restauration sous la conduite des architectes des bâtiments de France Ranjard et Lebouteux.

1980 : fin du chantier de restauration.

2001 : réfection des terrasses et création d’un escalier en pierres.

2008 : labellisation nationale de l’abbaye en Centre Culturel de Rencontre.


L’architecture de Cîteaux (les voûtes d'ogives et les arcs- boutants) font leur apparition dans la région grâce à la construction de Noirlac. Les bénédictins importent l’organisation architecturale et leur mode de vie dans ces lieux. L’organisation des bâtiments répond au besoin du quotidien matériel et spirituel de ses occupants. L’église abbatiale, au Nord, domine le reste des bâtiments conventuels. Elle est le premier élément construit de l’abbaye. Elle comporte un chevet plat, des retombées de voûtes sur des culots coniques renversés. Des vitraux ont été ajoutés en 1976 (Jean-Pierre Raynaud et Jean Mauret). L’ensemble est complété par les jardins, les communs et bien sûr les murs d’enceinte. L’ancienne entrée se situait jusqu’au XVIIIe siècle, à l’emplacement du porche qui enjambe la route.


Arrivée à l'abbaye


Deux vues de la cour avec le cellier à gauche, l'escalier au centre et le réfectoire à droite

Façade occidentale de l'église abbatiale, à l'angle du cellier


Le cellier

Allée d'arbre du parc


Le cloître

Eléments central de l’abbaye, c’est autour de lui que toutes les salles gravitent. Son accès était réservé aux religieux. La présence d’un jardin en son sein permettait aux moines réguliers d’atteindre l'état de méditation nécessaire. Le silence, imposé par la Règle, y était de mise. Une sépulture, découverte au XIXe siècle, contenant les restes d’un moine en robe de bure marron correspond peut-être à la tombe de l’abbé Robert, fondateur de l’abbaye. La galerie Nord communique avec l’église abbatiale, la galerie de l’Est avec la salle capitulaire, la galerie Sud avec le réfectoire et celle de l’Ouest avec le cellier.


Centre du cloître vu depuis la galerie occidentale


Galerie occidentale, le cellier est à gauche


Angle Sud-ouest et galerie Sud


Galerie Sud et baies bigéminées


Angle Sud-ouest et galerie occidentale



Installation contemporaine (2017) jouant sur la dualité "Divin" et "Démon" (Deux vues ci-dessus)


Baie quadrigéminée


Le centre du cloître vu depuis la galerie Nord


Galerie Nord du cloître


Galerie occidentale


En bref…

Monument majeur du Berry, l’abbaye de Noirlac marque les esprits par l’homogénéité de son style et le bon état de conservation de ses bâtiments, malgré les démolitions et modifications qui ont jalonné son histoire. Lieu vivant, elle accueille, encore de nos jours, des évènements et des expositions culturelles. Les photos de cet article ont été prises en juin 2017.


Carte satellite situant l'abbaye de Noirlac (source Google)


Accès

- De Bourges (18) comptez environ 35-40 minutes et 42 km de trajet pour rejoindre Bruère-Allichamps (18) près de Saint-Amand-Montrond par l’A71.

- De Châteauroux dans l’Indre (36), 1h00 de route et 70 km environ par la D925.


Horaires

Du 1er fév. au 31 mars et du 2 nov. au 23 déc. : tous les jours, 14h - 17h

Du 1er avr. au 1er nov. : tous les jours, 10h > 18h30

Tarifs (2022)

Visite libre ou guidée du monument

Plein tarif : 7 € / Tarif réduit : 4,50 € / Moins de 12 ans : gratuit


L'allée arborée du parc, à l'Est


Aile de la Salle des Moines (angle Sud-est)


Le parc et son allée d'arbres


L'arche de l'ancien porche



La visite se poursuit en cliquant ici !

jeudi 26 mai 2022

ISLANDE - Suðurland - Kirkjubæjarklaustur & son secteur

Kirkjubæjarklaustur & son secteur

Point de ravitaillement du Sud **


Kirkjubæjarklaustur (« cloître de la ferme de l'église » en islandais) est un village du sud de l'Islande sur la route n°1 (Hringvegur) entre Vík í Mýrdal et Höfn. Il fait partie de la municipalité de Skaftárhreppur et compte environ 500 habitants. Le village est entouré de collines et de plateaux au Nord. Kirkjubæjarklaustur est à environ 320 kilomètres à l'Est de la capitale Reykjavik en voiture. Sa situation géographique et ses quelques indispensables infrastructures de service l’on rendu plus célèbre que d'autres villages de sa taille. Son nom difficilement prononçable par les touristes n’y est sans doute pas pour rien non plus. C'est le seul endroit entre Vík70 km à l'Ouest, et Höfn, 200 km à l'Est,qui offre des services, notamment une station-service, une banque, un bureau de poste et un supermarché. En janvier, la température moyenne locale est d'environ −0,5 ° C (et pas -40° comme peuvent se le figurer les habitants du "Sud" de l'Europe). En juillet, la température moyenne est de 11 à 12 °C.


Quelques bâtiments du village et ses principaux habitants : les moutons. On voit au fond la Systrafoss


Un peu d'Histoire et d'histoires

Dès 1186, un couvent de religieuses bénédictines, l'abbaye de Kirkjubæjar, occupait une place centrale dans le village jusqu'à la Réforme en 1550. Les noms de la cascade Systrafoss ("cascade des sœurs") et du lac Systravatn ("Eau des sœurs "), sur le plateau au-dessus du village, font référence à cette abbaye. Le village a gagné en notoriété lors des éruptions du volcan Lakagígar en 1783. Le pasteur de l'église locale, Jón Steingrímsson (1728 - 1791), a prononcé ce qui est devenu le "Sermon de feu" (Eldmessu) le 20 juillet 1783. La légende raconte que ce sermon stoppa la coulée de lave issue du volcan, et le village fut épargné au dernier moment. L'église actuelle, datant 1974, a été construite à la mémoire du révérend Jón.






La chute Stjórnarfoss située à la sortie Nord du village. Stationnement situé tout proche et quelques minutes de marche pour y accéder (4 photos ci-dessus)


Kirkjugólf ("Sol de l'église"), un sol naturel en basalte, représente l’attraction principale du village : des colonnes de basalte incluses dans la terre, dont seuls les sommets sont visibles ayant l'apparence d'un sol d'église pavé. Cette formation de lave a des origines similaires à la Chaussée des Géants en Irlande. On accède au petit lac de Systravatn en montant pendant une dizaine de minutes un escalier assez raide le long de la cascade Systrafoss.



Deux vues du Kirkjugólf situé à la sortie du village


La minuscule chapelle dédiée au révérend Jón

La Systrafoss, veillée par des oreilles de chat, qu'on longe pour monter sur le plateau






Cinq vues en direction du Sud et de l'océan depuis le plateau qui domine le village



Le petit Systravatn sur le plateau


Les escalier qui redescendent vers le village



La Systrafoss noyée dans la végétation automnale (2 clichés ci-dessus)


En bref…

Le village en lui-même n’a que peu d’intérêt puisqu’il englobe des fermes éparses et des solutions d’hébergements pour visiteurs de passage organisées autour de bâtiments de service sans charme. Dans les abords immédiats du village il existe néanmoins quelques points d’intérêt faciles d’accès (comme montré plus haut). Ils permettent de faire de mini-excursions les jours de relâche ou de mauvais temps. Les attractions touristiques situées en plus grande périphérie incluent les cratères Laki et Eldgjá, situés dans le parc national de Vatnajökull. Klaustur représente un point de départ idéal pour des excursions à la journée vers l’Est : parc de Skaftafell (à 70 km), lagon glaciaire de Jökulsárlón (120 km), … Les photos de cet article ont été prises un jour de crachin d’octobre 2019.


Kirkjubæjarklaustur au milieu de la côte Sud de l'Islande (source Google)


Accès

-Du centre de Reykjavik comptez 3h20 pour parcourir les 260 km de trajet, essentiellement situé sur la route n°1.

-Du villad de Höfn, 2h30 de parcours et 200 km par la route n°1 en direction de l’Est.






La chaussée de lave "verte" d'Eldhraun : Champ de lave recouvert de mousse sur plusieurs hectares et située à 10 km environ à l'Ouest du village. Certains y verrons des visages (d'elfes ? des smileys ?)