samedi 16 avril 2022

SUÈDE - Stockholm - La cathédrale Saint-Nicolas (Storkyrkan)

La cathédrale SAINT-NICOLAS de STOCKHOLM

Paroisse de Stadsholmen****


Elle se nomme, en suédois, Storkyrkan ce qui signifie littéralement la "Grande église" et se trouve sur l’île de Stadsholmen au centre de la capitale suédoise Stockholm, près du palais royal.


D’après la tradition, Birger Jarl, le fondateur de Stockholm fait construire au cours de la seconde moitié du XIIIe siècle une petite église sur le plus haut point de l'île de Stadsholmen. Une partie des fondations date du milieu du XIIIe siècle. Les premières sources écrites mentionnant l'église remontent à 1279. Les parties les plus ancienne de l'édifice de brique furent inaugurées en 1306. D'importantes transformations et extensions eurent lieu aux XIVe et XVe siècles. L’église-halle à cinq nefs, dans ses dimensions actuelles, date des années 1480. C’est à la fin du XVIIe siècle que furent réalisés des ornements de style baroque flamboyant, comme les sièges royaux, la chaire et la tribune. D’importants remaniements ont également été réalisés à notre époque. Ainsi, en 1908, l'enduit des piliers a été enlevé pour donner à l'édifice un caractère médiéval. La façade de la cathédrale fut reconstruite en style baroque italien entre 1736 et 1732 pour mieux s'harmoniser avec le palais royal.


Le clocher de la cathédrale vu depuis la cour extérieure du palais (Yttre borggården)

La façade Nord et le clocher


La partie supérieure de la façade occidentale


Le clocher de l'Église Allemande S:ta Gertrud (Tyska kyrkan) également située dans la vieille ville (Gamla Stan)


La cathédrale de Stockholm est l'église paroissiale de la vieille ville (Gamla Stan). En 1942, le diocèse de Stockholm fondé depuis peu, lui donne son statut de cathédrale. L’évêque de Stockholm y ordonne les prêtres et les diacres et il prononce parfois des sermons. C’est ici qu’on célèbre le mariage du roi Carl XVI Gustaf et Sylvia Sommerlath le 19 juin 1976. L’office dominical est à 11h pendant les mois d'été. Un programme festivalier musical s'y déroule selon une longue tradition (répertoire vocal de musique sacrée à différentes époques chaque année).


Visite de l'intérieur

Le chandelier à 7 branches est en bronze et d'une hauteur de 3,7 m. Il est probablement réalisé en Allemagne au XVe siècle. "Le jugement dernier" est le titre donné à l'immense tableau peint par David Klöcker van Ehrenstrahl en 1696. Une autre œuvre du même artiste est exposée dans la nef Sud représente "La crucifixion". À l'origine les deux tableaux étaient destinés à la chapelle du palais royal des Trois Couronnes. Ils furent sauvés de l'incendie qui ravage le château en 1697. Les services du Grand Maréchal du royaume en font don à la cathédrale en 1777.


La nef centrale avec la chaire sur la gauche


Les sièges royaux, de part et d'autre, et l'autel d'argent au fond


La chaire et un siège royal


Vitrail du transept Sud et l'une des couronnes


Couronne d'un siège royal





L'orgue (deux vues ci-dessus)


« Saint-Georges et le dragon » est un ensemble sculptural en chêne avec des inserts (bois d'élan, crin, …) extrêmement bien conservé et unique en son genre, destiné à l'hôtel du reliquaire de saint Georges. Probablement sculpté par Berndt Notke de Lübeck, il est dévoilé en 1489. Cette œuvre est une commande du Régent de Sten Sture l'Ancien qui repousse les troupes du roi Christian de Danemark, sauvant ainsi la ville de Stockholm des envahisseurs danois. La légende de Saint Georges et du dragon relate l'histoire d'un monstre redoutable qui exigeait de la ville de Silène des sacrifices humains faute de quoi il menaçait d'anéantir la ville. Le jour où la fille du roi allait être sacrifiée, Saint Georges arrive sur son cheval. Il tue le dragon, ayant obtenu en échange la promesse que les païens de la ville se convertiraient au christianisme. Sten Sture était considéré comme le chevalier ayant vaincu le « dragon danois », sauvant à la fois la princesse et la cité de l'anéantissement. Aujourd’hui ce monument imposant rappelle le combat contre le Mal.

Le globe lumineux est, depuis 1972, un point de rencontre où les visiteurs peuvent allumer des cierges et prier. Le globe, création de l’artiste Torolf Engström, symbolise le monde. L’autel est un retable en argent et en ébène. Il est offert à la cathédrale vers 1650 par le conseiller du royaume, Johan Adler Salvius. Le volet central provient d’Allemagne et les volets latéraux de SuèdeLes sièges royaux en bois sont utilisés uniquement par les membres de la famille royale lors des cérémonies officielles. Ils furent dessinés par Nicodème Tessin le Jeune, en 1684, et sculptés par Buchardt Precht. Ils donnent le ton à la décoration ultérieure de l'église. La chaire est réalisée en 1700 dans un style extravagant et somptueux par le sculpteur Buchardt Precht. On peut y lire en hébreu, JAHVE (qui signifie Dieu). Elle se trouve au-dessus de la pierre tombale d’Olaus Petri, le réformateur suédois.









L'ensemble sculptural de Saint Georges (5 photos ci-dessus)


Le nom de parhélion illustre un phénomène lumineux observé au-dessus de la ville le 20 avril 1535. Ce jour-là on aperçoit dans le ciel six halos parés de faux soleil (parhélies) étincelants. On interprète cela comme le signe annonciateur de la chute de la puissance temporelle. Le peuple se presse aux églises. Olaus Petri, le grand réformateur et prédicateur de la cathédrale, en tire prétexte pour raisonner Gustave Vasa et fait immortaliser le spectacle par Urban le Peintre. Des sources écrites faisaient remonter l'éxécution de la toile au XVIe siècle, de nouvelles expertises démontrent cependant que l'actuel tableau n'est pas l'original mais une copie datant des années 1630.

L’orgue fabriqué en 1960 dans les ateliers danois Marcussen & son, compte 53 registres. Le buffet d'orgue date de 1789. Les cloches de la tour centrale, ajoutée en 1743 et haute de 66 mètres, sont au nombre de quatre. La plus grande pèse 4,5 tonnes.






Crèche peu avant Noël (3 clichés ci-dessus)


Maquette de navire suspendue dans un collatéral


Cloison baroque


En bref…

Storkyrkan représente le cœur spirituel de la capitale suédoise, situé à deux pas du palais royal et s'intègre dans un ensemble architectural magnifique de Gamla Stan. N'hésitez pas à coupler la découverte de la cathédrale avec la visite du palais royal. Les photos de cet article ont été prises en décembre 2016.


Carte satellite du centre-ville de Stockholm (source Google)


Accès

En plein centre historique de Stockholm. Les lignes de bus 3 et 53 desservent le quartier à l'arrêt Mynttorget. L'arrêt Slottsbacken, à l'Est de l'île et à peine plus loin, regroupe une dizaine de lignes de bus.


La tour du clocher la nuit, vue du Sud


La nuit, la façade Nord


La façade orientale (chevet) et l'obélisque de la cour du palais sous la neige, de nuit


La cour du palais Slottsbacken , la statue de Karl XIV Johans et la façade orientale de la cathédrale


6 commentaires:

  1. Quelle magnifique visite de la cathédrale Saint-Nicolas de Stockholm! Notre photographe nous renseigne avec grande précision sur l'histoire de ce monument que l'on approche, que l'on contourne, que l'on replace dans le contexte de sa construction et de ses évolutions, avant d'entrer et de découvrir ses multiples trésors. Un grand travail d'information accompagne les photographies remarquables, comme prévenant les questions que le visiteur se pose...

    Les couleurs dominantes de cette découverte sont le rouge brique, l'or et l'argent, et une ambiance de Noël avec deux beaux sapins illuminés dans l'église et la neige à l'extérieur, une crèche très sobre en comparaison du style somptueux des ornements et des œuvres artistiques...

    Notre photographe nous indique aussi les dates de création des différents chefs d’œuvre, le retable en argent et en ébène du maître-autel, les incroyables sièges royaux surmontés chacun d'une immense couronne, les lustres superbes, l'orgue impressionnant comme encadré de rideaux de théâtre, la brique donnant l'illusion du tissu, et puis cette magistrale sculpture en bois de Saint-Georges terrassant la dragon, toute en mouvement, en préciosité, en détails, fidèle à la légende qu'il nous rappelle...On note aussi la présence d'une maquette de navire suspendue, peut-être un bateau votif...

    Et l'on ressort en fin d'après-midi, étonnés de retrouver la sobriété architecturale après l'extravagance de l'intérieur de la cathédrale, la brique se dore comme dans une lumière de bougie...

    Merci Julien pour ce passage par la Suède, par sa plus vieille église, et pour toutes les explications données, comme à votre habitude, tout est précis, tout est soigné...

    e nous

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    1. Merci Nadine. Je n'ai malheureusement pas de quoi illustrer tout le texte. Il faudra que je retourne à Stockholm pour prendre plus le temps que mérite cette cathédrale...

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  2. Alors ça!! Du baroque suédois!!!
    tiens....je partage!!!

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  3. J'aime beaucoup les décors de cette cathédrale qui vit tout de même dans un pays qui m'apparait bien froid. ��

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