dimanche 7 février 2021

FRANCE - Centre-Val de Loire – Les intérieurs du Château de Sully-sur-Loire

 Les intérieurs du château de SULLY-sur-LOIRE

    Chez le duc et la duchesse ***


Ville d’environ 5 800 habitants, Sully-sur-Loire se trouve au bord de la Loire dans le département du Loiret (45). Célèbre pour son château, la ville marque l’amont du Val de Loire, classé au patrimoine mondial par l’UNESCO. Pour découvrir les extérieurs du château et son parc veuillez cliquer ici SVP !


Le château

Sur la rive gauche de la Loire, les douves du château sont alimentées en eau par l’étang de Marcon. Il limite le parc dans sa partie Sud. Le donjon (datant de 1395), constitué de l'aile rectangulaire et de ses tours, se situe au Nord. Il abrite la célèbre charpente en berceau brisé qui couvre la salle dite Grand Galetas au dernier étage. Le Petit Château (fin du XVe siècle) forme l'aile orientale. Le château fut réaménagé au début du XVIIe siècle. La construction du château actuel débute, en fait, à la toute fin du XIVe siècle sous l’impulsion de Guy VI de la Trémoïlle. On doit son architecture à Raymond du Temple. Dans les années 1520, une aile est ajoutée. Acquis par les Sully en 1602 (Maximilien de Béthune), il est à nouveau modifié. Le château accueillit, comme hôtes célèbres, Louis XIV et Voltaire, tous deux en fuite. Jeanne d’Arc y est, bien sûr, passée au cours de son tour de France de 1429… De 1900 à 1902 les tours orientales retrouvent leurs sommets, les autres tours du donjon ne sont, alors, pas achevées. Malmené par un incendie en 1918, il l'est à nouveau au cours des bombardements de la Seconde Guerre Mondiale. Acquis par le conseil général du Loiret en 1962, sa période de restauration débute alors.


Rez-de-chaussée

La salle du tombeau, détruite à la Révolution, est rebâtie entre 1900 et 1902. Située dans une des tours, elle devient chapelle et accueille de nos jours la maquette des tombeaux du duc de Sully et de Rachel de Cochefilet, exposés à Nogent-le-Rotrou. Le couloir et petite salle basse : il s'agit d'une ancienne chambre de « représentation » au XVIIe siècle. Le duc de Sully modifie la place originelle de la cheminée afin de creuser une fenêtre

La grande salle bassevaste espace de travail des serviteurs, la cuisine occupait l’une des divisions en espaces secondaires. Une statue du duc est visible à proximité de la cheminée. La petite cuisineà la fois garde-manger et lieu de cuisson (four), cet espace comprenait probablement un niveau supérieur. Un escalier reliait le garde-manger du sous-sol à cette pièce.

Le vestibuleil dessert la salle à manger et l’ancienne cuisine du XIXe siècle. Des lions et des monogrammes de Maximilien de Béthune duc de Sully d’une part et de Courtenay Cochefilet Sully, d’autre part. La salle à manger : possédant un plafond peint ainsi qu’une cheminée, son aménagement actuel date du XIXe siècle. Il s’agissait auparavant d’un cabinet de travail du duc.


Le vestibule

La salle à manger du XIXe siècle et sa cheminée

Buste d'Henri IV


Premier étage

La salle d’Honneursalle d’apparat de vastes dimensions (300 m2), elle se situait au même étage que les appartements du duc. Un tableau évoque le château de Rosny-sur-Seine, lieu de naissance du duc. Des éléments militaires (boulets peints) évoquent sa fonction de Grand Maître de l’artillerieLa salle de l’assommoirespace de manœuvre du pont-levis et de l’assommoir du Moyen-âge, elle aurait également été convertie en cabinet de travail et salle d’entrepôt par le duc. On y voit les armes de BéthuneLa Chambre du roi probable chambre du seigneur au Moyen-âge, elle devient chambre de réception royale par la suite. Le portrait d’Henri IV ne correspond pas à une réelle visite historique du roi dans le château. En revanche, Louis XIV s’y est réfugié deux nuits pendant la Fronde de 1652. Le bureau du Régisseur : réaménagée en 2007, cette pièce ronde aurait été le cabinet de travail du régisseur du domaine au XXe siècle bien que le mobilier date, lui, des XVIIIe et XIXe siècles.

Le cabinetil s'intègre à la série de 3 pièces nommée Appartement de Psyché. Son aménagement réalisé en 2007 reprend le style de la fin du XVIIIe siècle. Probable antichambre des appartements de la duchesse de Sully, le choix de son mobilier de toilette ne correspond pas à cette fonction. La Chambre de Psyché : probable chambre de la duchesse, le style est ici également celui du XVIIIe siècle. Boiseries, peintures et dorures ont été réalisées en 2007. Les tapisseries sont du XVIIe siècle, les meubles, du XVIIIe. La décoration reprend le mythe antique de Psyché. L'Antichambre : décorée d’une tapisserie du XVIIe siècle il s’agissait, comme son nom l’indique, d’une salle d’attente permettant de patienter avant les rencontres avec la duchesse. Elle devient boudoir au XVIIIe

La chambre de la Tour carréeelle surplombe l’entrée sur la façade orientale du château. Il s’agissait de l’ancienne chambre du duc de Sully au XVIIe siècle. Réaménagée, entre autres, après l’incendie de 1918, on y voit un lit à la polonaise de la fin du XVIIIe siècle. Le Grand salon : l'une des plus grandes pièces du château, elle était divisée en trois espaces au XVIIe. C’est ici que Maximilien de Béthune avait sa chambre à coucher. L’espace devient salon de réception au XIXe siècle. On remarque le plafond peint et le mobilier du XVIIIe ainsi que des tableaux évoquant le duc ou encore Henri IV. Le Petit salon : ancienne chambre, on la transforme au début du XXe siècle en petit salon. Le mobilier actuel à comprenant des marqueteries Charles X, le style Henri IV inspire le reste de la décoration. L’ensemble évoque l'ancienne fonction de chambre de cette pièce.



La salle d'Honneur, au premier étage (deux photos ci-dessus)

La cheminée

Détail de la décoration de la cheminée représentant le château et son parc

Poutre décorée


Fresques sur les encadrements des fenêtres (deux photos ci-dessus)

Tableaux de la salle : Maximilien de Béthune à gauche, le cardinal du Cambout de Coislin à droite

La salle de l'Assommoir

Portrait de Louis XIV dans la chambre du Roi


Le lit de la chambre du Roi (deux vues ci-dessus)

Tapisserie

Portrait équestre d'Henri IV

Les tapisseries murales

La famille Habert de Montmor


Deux vues du bureau du Régisseur

Le cabinet, l'une des pièces de l'Appartement de Psyché

Le lit de la chambre de Psyché

"Psyché dans la barque de Charon", tapisserie de l'Atelier de Paris, 1650

"Psyché et le vieillard surgissant des eaux du Styx" ou "Psyché se penche vers les eaux de la fontaine infernale", tapisserie de l'Atelier de Paris, 1650


"Psyché rapporte la laine des brebis", tapisserie de l'atelier de Paris, 1650

Mobilier et tapisseries de la chambre de Psyché

"Psyché et ses sœurs" vue partielle d'une tapisserie de l'Atelier de Paris, 1650

L'antichambre et sa tapisserie du XVIIe siècle

Portrait équestre du premier fils de Maximilien de Béthune


Deuxième étage

Le chemin de ronde : il domine de 15 mètres le niveau du sol et surplombe les douves situées au pied du donjon. Poste de surveillance, il permettait d'observer plusieurs kilomètres de terres situées aux alentours du château. Equipé de mâchicoulis et de meurtrière, il s’agissait de la pièce maîtresse de défense de l’édifice. Le châtelet : un espace assez bas de plafond occupe le niveau supérieur du châtelet d’entrée qui donne accès au donjon par la cour intérieure. Il possédait auparavant un niveau encore plus élevé et muni d’une toiture. La salle Galetas et sa charpente : espace de vie de la garnison, on est impressionnés par son immense charpente de bois en berceau brisé, datant majoritairement du début du XVe siècle. On a utilisé ici le chêne et le châtaignier pour réaliser les poutres.




Trois vues de la chambre de la Tour carrée et son lit à la polonaise

Le Grand Salon

"Sully échappant au massacre de la Saint Barthélémy", Jean-Auguste Dubouloz

La cheminée du Grand Salon, ancienne chambre de Maximilien de Béthune

Vues du Grand Salon et de son mobilier XVIIIe

Marqueterie et médaillons peints au plafond

Le Petit Salon et son mobilier XIXe siècle

Rendons-nous ensuite au deuxième étage du château pour la suite de la visite...


Le chemin de ronde



Trois vues de la charpente impressionnante de la salle "Grand Galetas"


Charpente et maquette (deux vues ci-dessus)


En bref…

Même si vous ne faîtes que passer par Sully-sur-Loire, n’hésitez pas à prendre une vingtaine de minutes pour faire tranquillement le tour des douves et laissez-vous porter par les perspectives sur le donjon. Mais si vous avez deux heures devant vous, n'hésitez pas à suivre la visite commentée des intérieurs. Les clichés de cet article ont été réalisés en décembre 2017. Le tombeau n'était pas ouvert à la visite à ce moment-là...


Carte satellite du secteur de Sully-sur-Loire (source Google)


Accès

-D’Orléans environ 45 km et 50 minutes de trajet par la D951 (rive gauche) ou par la N16 (rive droite).

-De Gien environ 25 km et moins de 30 minutes, aussi bien par la rive droite que par la rive gauche.

-De Paris comptez 2 heures (sans embouteillage…) au départ de l’A6.

Tarifs (2021) : En attendant sa réouverture...

8€ en visite libre, 5€ réduit, gratuit pour les moins de 6 ans

10€ en visite guidée, 6€ réduit, gratuit pour les moins de 6 ans


La façade occidentale du château de Sully et ses douves


10 commentaires:

  1. Un vrai trésor d'Histoire. Et les Révolutionnaires ont tout laissé!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pas tout. Le château a été remeublé à plusieurs reprises après la Révolution...

      Supprimer
  2. Après avoir cliqué sur les conseils avisés de notre photographe pour visiter les extérieurs de ce château majestueux se reflétant avec bonheur dans l'eau des douves et adoré l'étang qui alimente ces douves, une prise de vue qui transforme (une fois de plus pour notre plaisir visuel) la photographie en peinture, je découvre ce que cachent ces murs , ces façades, ces tourelles, et c'est prodigieux comme l'est tout autant le travail de Julien, réalisé avec la plus grande minutie pour nous offrir un maximum de photographies commentées. On parcourt ainsi les intérieurs d'un château restauré magnifiquement depuis 1962 et on tombe sous le charme du mélange des époques, des siècles, des ambiances...

    On ressort de la visite avec des couleurs chaudes en mémoire, des jaunes safran, abricot, des pourpres, des matières, du velours, de taffetas, du satin, des broderies, des tapisseries, des lits à baldaquin et un lit à la polonaise, une petite poutre décorée, du mobilier XVIIIe, un boudoir, le bureau du Régisseur, et me revient le mythe de Psyché...Et des petits bouquets sur des tables... de beaux tapis aussi...

    La visite se termine par la découverte de "la charpente impressionnante de la salle Grand Galetas", une charpente en berceau brisé, et coup de cœur et signature de notre photographe, cette mise en abîme avec la jolie maquette de ces combles aménagés...

    On retrouve l'air libre, les yeux pleins de cette beauté artistique si bien photographiée par Julien, en se retournant une dernière fois sur le château et ses reflets dans l'eau.
    Ah, le souvenir d'un masque vénitien doré, posé sur un drap blanc à volants près du lit à baldaquin rouge...



    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les photos d'intérieurs sont prises "à la volée" pendant la visite guidée, et ne sont pas aussi minutieuses que je l'aurais souhaité mais j'espère qu'elle font leur travail de photo-documents illustrant la visite. Les commentaires, à froid dans mon bureau, m'ont effectivement demandé de la minutie. Il faut féliciter le travail muséographique réalisé dans le château depuis la fin des années 2000. Malgré la coexistence de certains objets anachroniques, la magie du lieu et de son ambiance opère. La charpente en berceau est certainement l'une des plus impressionnante de France. Je n'ai pas pu m'empêcher de mettre une photo de l'extérieur du château pour clore l'article !

      Supprimer
  3. Encore bravo pour ce beau travail. Merci encore Julien!

    RépondreSupprimer
  4. Même prises à la volée, ces photos montrent que la décoration et le mobilier sont au diapason de l'extérieur. A mon goût, L'un des plus remarquables château de la Loire.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les lieux moins connus et moins fréquentés ont une humilité qui finalement les grandit. Il s'agit néanmoins du "premier des château de la Loire" à partir de l'amont. Sans doute pas un hasard...

      Supprimer
  5. Comme d'habitude, on te suit pas à pas à travers ces couloirs et ces pièces. Une visite idéale surtout par temps de confinement.

    RépondreSupprimer

N'hésitez pas à laisser un mot si vous passez par ici !