Balade à COLMARS
Vauban et Verdon***
Colmars (ou Colmars-les-Alpes) est un village du département des Alpes-de-Haute-Provence (04) en région PACA, situé dans la haute vallée du Verdon. Son nom dériverait de Collo Martio ou Collis Martini : faisant référence, selon les sources, à Mars ou Saint Martin. Le fond de la vallée se trouve à 1175 mètres d'altitude et le village, à environ 1230 mètres, juste au-dessus de la confluence de la Lance et du Verdon. Le sommet de la Frema domine Colmars avec ses 2747 mètres de haut.
Deux vues de Colmars depuis l'amont
Le Verdon près du village
Des éléments en faveur de l'occupation du site du bourg remontent à l'âge du Bronze, et à l'époque gallo-romaine. Au Moyen-âge il devient dépendance du comté de Provence. Un consulat y est installé dans la première moitié du XIIIe siècle, avant de devenir chef-lieu. Dans la deuxième moitié du XIVe, la cité adhère à l'Union d'Aix et gagne en puissance politique (indépendance de la justice, allègement des impôts,...). Le village est incendiée en 1390. En 1540, Colmars devient viguerie. Au cours des Guerres de Religions, le bourg subit plusieurs attaques. Colmars, alors place royale, se situe en contrebas d'Allos, ancienne possession du duché de Savoie. Ses fortifications sont améliorées et reconstruites à plusieurs occasions. Un incendie ravage le bourg en 1672 avant qu'il ne soit assiégé en 1690 par les Piémontais. L'ingénieur Niquet fait améliorer les fortifications de la cité à la suite de cet événement. La porte de France voit le jour. Vauban donne son accord pour des améliorations en 1693 mais, ne visite le site qu'en 1700. Des demi-lunes sont ajoutées aux portes de France et de Savoie. Deux forts sont construits entre 1693 et 1696. Après le rattachement de l'Ubaye à la France par le traité d'Utrecht en 1713, la place forte perd de son importance. A la Révolution, à la suite de heurts locaux, Villars et Colmars prennent leur indépendance. Elle s'affaiblit de nouveau lors du rattachement de Nice à la France en 1860. Une production textile y est implantée depuis le Moyen-âge, interrompue un temps, elle reprend au XIXe siècle et ce, jusqu'en 1926.
Le Fort de Savoie, situé au Nord du bourg (6 photos ci-dessus)
Points d'intérêts à découvrir
Deux ponts enjambent la rivière (Pont Haut et Vieux Pont). Le bourg est ceints de remparts dès le Moyen-âge (XIIe et XIVe siècles), et défendu par deux forteresses. On compte par ailleurs, deux tours carrées (les plus anciennes) et cinq tours bastionnées (de la fin du XVIIe siècle). La Porte des Glacis ou de la Lance se situe au Sud-est. La Porte Saint-Pierre perçait l'enceinte au Sud-ouest, la Porte Saint-Martin, devenue Porte de Savoie, au Nord. La Porte du Barry se situe un peu à l'Ouest de la précédente et débouche près du Verdon. La Porte de France se trouve au Sud. La Maison musée occupe une maison bourgeoise du XIXe siècle.
Le Fort de France gardant le Sud du village (4 clichés ci-dessus)
Le Fort Desaix ou de Savoie est édifié sur des plans Richerand au cours des années 1693-1695. Il comprend pont-levis, guérites et casemates. Il gardait le Nord du bourg, du côté du col d'Allos. Le Fort de France ou du Calvaire, garde le Sud du village. Sa construction est contemporaine du fort au Nord. Son enceinte carrée est large d'environ 25 mètres. Des fossés de 7 mètres de large servent de douves et une caponnière permet d'accéder au fort. Il a été modifié au XIXe siècle par l'adjonction d'un parapet crénelé et de courettes latérales.
La Porte de Savoie au Nord (3 vues ci-dessus)
Le bastion de la Porte de France
Le clocher de l'église inclus dans les fortifications
Les tours carrées
Les remparts
La construction de l'église gothique actuelle dédiée à Saint-Martin, détruite par l'incendie de 1672, s'effectue entre 1681 et 1696. Elle présente 4 travées avec un collatéral et un chœur en ogive. Elle s'imbrique dans l'enceinte et son clocher s'articule avec un bastion. Différentes chapelles sont réparties sur le territoire de la commune.
La place de la... Fontaine
Fontaine
Le chœur de l'église Sainte-Martin
Deux vues de la nef
Trois vues du clocher à tuiles vernissées
En bref...
Sans conteste le plus joli village de la vallée du Haut-Verdon. Une tranche d'histoire et d'architecture à découvrir en venant du Col d'Allos ou bien en remontant de Castellane. Les photos de cet article ont été prises entre 2013 et 2019.
Carte satellite de la Haute-Vallée du Verdon (source Google)
Carte satellite de Colmars (source Google)
Accès
-De Barcelonnette, comptez 1h10 de trajet par l'éprouvant col d'Allos (fermé en hiver) et 42 km, dont beaucoup de lacets...
-De Castellane, environ 55 minutes et 49 km de route beaucoup plus praticable et passant au bord du joli lac de Castillon.
Le Verdon dans la commune
Place de la Fontaine
Lézard sur un linteau de porte
Article dense ... Et photos qui me rappellent de bons souvenirs :)
RépondreSupprimerJ'espère !
SupprimerEt j'y retournerai d'un pas rapide et léger :)
RépondreSupprimerSans aucun doute !
SupprimerTrès jolie petite ville pleine d'histoire, mise en lumière par ton article très documenté. Loin de tout, Colmars se mérite !
RépondreSupprimerEt se revisite à chaque épopée vers les gorges du Verdon !
SupprimerJ'adore cet endroit qui est tout de même très isolé :)
RépondreSupprimerEffectivement !
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