L'abbaye de Maillezais
Ruines dans le Marais Poitevin ***
Un peu d'histoire
L'abbaye se situe à la sortie du village éponyme, en lisière du Marais Poitevin, dans le sud de la Vendée. Les premières traces du site voisin de Pierre-le-Vieux remontent à la fin du Xème siècle. Une abbaye aurait été construite sur ordre d'Emma, épouse de Guillaume Fier-à-Bras (fils du duc d'Aquitaine).
Bâtiments des convers et des hôtes, le pignon surplombe le dortoir des hôtes
Le bâtiments des convers comprend toute la partie gauche
La porte fortifiée ferme à l'Ouest le bâtiment des convers
Théodelin transfert ce premier monastère sur l'île de Maillezais après avoir rasé les bâtiments militaires qui l'occupaient. L'abbaye bénédictine se développe à partir du XIème siècle. En 1217, Maillezais, ainsi que les autres abbayes du secteur, reçoit un partie du Marais Poitevin (Golfe des Pictons) à exploiter.
Bâtiment intégré dans le mur Est
Echauguette à l'angle des murs Sud et Est
En 1317, Maillezais devient épiscopat autonome de Poitiers et son abbatiale devient cathédrale. Les Guerres de religions mettent fin à la prospérité de l'abbaye, en particulier à partir de la deuxième moitié du XVIème siècle. L'ancien épiscopat de l'abbaye échoit à La Rochelle en 1666.
En abordant l'abbatiale par l'Ouest (ancienne entrée)
Au cours de la Révolution, Maillezais est vendu comme bien national (1791) pour devenir carrière de pierre au début du XIXème. Acquise en 1996 par le département de Vendée, sa restauration se poursuit depuis.
La façade Nord
Le croisillon Nord du transept
Le mur Nord vu en perspective de son extrémité Est
Structure et architecture
On aborde le site par les bâtiments des hôtes (XIVème siècle) avec son Hostellerie, son réfectoire et son dortoir. Neuf pierres tombales de la fin du Moyen-âge sont visibles au rez-de-chaussée de l'hostellerie.
Les bâtiments des frères convers jouxte le premier ensemble, situé au sud, il longe le marais. Ils comprennent également cuisine, réfectoire, dortoir ainsi qu'une "cave à sel" voûtée. Il subsiste une porte fortifiée du Xème siècle, antérieure à la construction de l'abbaye. Les bâtiments des hôtes et des convers s'organisaient autour d'un cloître secondaire. Le réfectoire des convers présente des pierres sculptées retrouvées sur le site.
Pierre sculptée dans le réfectoire des convers
Le site comprend une enceinte quadrangulaire. Les bâtiments des convers s'inscrivent dans la parois Sud-ouest de celle-ci. Un éperon avec échauguette garde l'angle sud du mur d'enceinte. Une galerie à mâchicoulis avec fossé en contrebas date du XIVème.
La nef et les chœurs
L’emplacement des chœurs marqué au sol
Le cloître garni de lavande, la façade Nord de l'abbatiale en arrière plan
Des façades l'église abbatiale ne subsiste que celle du Nord fermant la nef et le croisillon Nord du transept. Le massif Ouest et les quatre premières travées, de la fin du XIème, comprennent deux niveaux de fenêtres. Le transept gothique à deux niveaux date des années 1300.
Ascension vers les hauteurs du massif Goderan
La nef vue des hauteurs
Restes du massif primitif roman
Les chœurs des différentes époques sont figurés au sol. Le plus ancien, roman, datant du tout début du XIème siècle est supplanté par un deuxième chœur bâti vers 1080 et comprenant un déambulatoire dit de Goderan. Un troisième chœur à sept chapelles, de style Renaissance, est bâti sous les ordres de Geoffroy d'Etissac vers 1540.
Les escaliers donnant accès au massif ancien
Les bâtiments des convers et des hôtes ainsi que le cloître secondaire
Les bâtiments monastiques se trouve au sud du massif Goderan et s'organisent autour d'un cloître : à l'Est la salle capitulaire et le scriptorium, au sud le réfectoire à cellier voûté au sous-sol, à l'Ouest les cuisines qui surmontent les réserves et une glacière. Un puits orne toujours le centre du cloître.
La campagne vue d'une fenêtre
Les sous-sols de l'abbaye servant de réserve et de glacière
L'histoire de Geoffroy de Lusignan dit la Grand'Dent, personnage du XIIIème siècle ayant pillé à plusieurs reprises l'abbaye, se confond avec la légende. Supposé être le fils de Mélusine, Rabelais en fait un des compagnons de ses géants Gargantua et Pantagruel. Des fragments de sculpture, œuvre de 2000, évoque ce personnage gigantesque dans le parc de l'abbaye. Une roselière proche du marais est accessible par un chemin.
Évocation des géants de Geoffroy la Grand'Dent
Reconstitution de machines de guerre médiévales
Camp entrainement reconstitué
En bref...
Si vous n'aimez pas les foules estivales des Sables-d'Olonne et son arrière pays désolé. Maillezais et tout le sud du département vous réconcilierons avec la Vendée. Le sud vendéen, outre le Marais Poitevin, comporte plusieurs site magiques dont Maillezais fait partie !
Vues impressionnantes quand on prend de la hauteur
Carte satellite du sud de la Vendée (sources Google)
Accès
- A seulement 30 minutes et 28 km du centre de Niort par la D148 puis la D15
- De La Roche-sur-Yon, comptez 50 minutes pour parcourir les 70 km de trajet en empruntant l'A83
- De La Rochelle, environ 45 minutes par la N11 puis la D116, pour moins de 50 km
La lavande au cœur du cloître...
Je confirme que c'est un lieu MAGIQUE, à la fois chargé d'histoire et très exclusif. Un magnifique endroit que ton article met brillamment en valeur.
RépondreSupprimerTrès interessantes toutes ces explications agrémentées de bien belles photos . Je suis surprise de toute cette lavande ... moi qui n'en est que trois touffes menues presqu'en Provence !
RépondreSupprimerLa Vendée est peu être plus favorable que les Alpes pour la lavande...
SupprimerBravo pour cette belle évocation de l'abbaye de Maillezais en sud Vendée
RépondreSupprimerMerci Mélusine ;)
SupprimerLes photos et les commentaires sont sobres et splendides par contre ce ne sont pas des machines de guerre mais tout simplement des grues de 2 sortes,une cage à écureuil et une autre de levage et le village non pas un camps d'entrainement mais des cabanes de chantier ayant servi de décor pour un spectacle "le chantier" sur la construction de l'édifice religieux au Moyen Age. A l'heure actuelle, la nature a repris sa place.
RépondreSupprimerCes ruines sont somptueuses. Quelle puissance elles dégagent encore ! Elles sont photogéniques, ce qui n'enlève rien à la qualité de ton reportage. La lavande humanise curieusement ce lieu.
RépondreSupprimerLa lavande tend à se rependre vers le Nord avec les changements climatiques !
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