Les mégalithes de CARNAC – Alignements du MENEC et de KERMARIO
6000 ans d’histoire ***
Les mégalithes datés du Néolithique (âge de la pierre polie – 6000 à 2300 avant notre ère) sont au nombre de près de 3000 répartis sur plusieurs ensembles. Le site de Carnac, qui s’étire sur environ 4 km de long, est l’un des plus impressionnants rassemblements de menhirs au monde avec 179 monuments mégalithiques. 27 communes autour de la Baie de Quiberon en comptent environ 550.
Des fouilles préventives récentes menées autour de Carnac ont permis de dater la plupart des structures entre 4 800 et 3 500 avant J.-C. Une large fourchette chronologique, et il est difficile de réaliser une datation plus précise. La durée d’édification des ensembles monolithiques reste obscure.
À travers les âges
Le site de Carnac associe enceintes mégalithiques et grandes stèles, présentant une gradation de la taille des menhirs selon le relief. Certains alignements ont été installés par-dessus des monuments plus anciens, oubliés ou dont la fonction, souvent funéraire, n’était plus d’actualité. De nombreux monuments funéraires sont réutilisés, certains devenant même des lieux de culte à l’époque gallo-romaine. Au Moyen Âge, une première chapelle est édifiée sur le tumulus Saint-Michel. Plus tard, à l’époque moderne, le paysage se transforme encore avec la construction de murets parcellaires destinés à délimiter les pâturages, morcelant progressivement les alignements.
C’est dans la seconde moitié du XIXe siècle que les alignements de Carnac commencent à être véritablement étudiés, restaurés et préservés. Les premières recherches se concentrent alors sur les monuments les plus imposants, notamment les tombeaux, car ils livrent parfois des artefacts spectaculaires. Des plans détaillés sont dressés. À cette époque on découvre les alignements dans un état de ruine. Des campagnes de restauration sont engagées dès les années 1880-1890 pour redresser les stèles et reconstituer les files. C’est à l’archéologue Zacharie Le Rouzic que l’on doit le marquage, dans les années 1920-1930, de nombreuses pierres redressées, signalées par une pastille de mortier rougeâtre. Durant cette période, les alignements du Ménec, de Kermario et de Kerlescan sont classés au titre des Monuments historiques, et l’État acquiert l’essentiel des terrains afin d’assurer leur protection. Après la Seconde Guerre mondiale, la priorité est donnée à la préservation du site. Les fouilles menées par l’occupant allemand en 1941-1942, notamment autour du tertre de Kerlescan, constituent le dernier grand chantier archéologique réalisé au sein des alignements.
Aujourd’hui, les alignements de Carnac forment le plus grand site mégalithique connu au monde. Ces milliers de pierres ont été intégrées à l’imaginaire collectif : contes, légendes et récits populaires. On retrouve toutefois, ici et là, des traces d’outils de carriers : certains menhirs ont été réemployés dans la construction de bâtiments ou de murets alentour. Le site a donc connu des usages divers au fil du temps, sans pour autant que sa structure globale disparaisse complètement. Ce que l’on découvre aujourd’hui ne représente qu’une partie d’un ensemble bien plus vaste datant de la Préhistoire. La forte fréquentation a mis en péril la stabilité des pierres et accéléré l’érosion des sols archéologiques. Entre 1991 et 1993, la clôture les parcelles appartenant à l’État débute afin de réguler l’accès. Le site reste librement accessible en hiver, lorsque la fréquentation est faible, mais durant la haute saison, l’entrée est limitée à des visites guidées en groupes restreints, afin de préserver ce patrimoine unique, classé mais fragile
Les différentes sections
Le Ménec représente la section la plus occidentale de Carnac. On y trouve 1050 pierres réparties sur une longueur de 950 mètres. Le village du Ménec s’est installé dans un ensemble de 71 blocs un peu décalé au Sud par rapport aux alignements. Un bloc remarquable et haut de 3,50 mètres est baptisé « Géant du Ménec ». Toul-Chignan prolonge à l’Est le Ménec. En continuant vers l’Est on rencontre les alignements de Kermario avec de volumineux monolithes et un dolmen sans son cairn d’origine, puis le lieu-dit du Manio et son tertre funéraire, le quadrilatère du Manio et le géant du Manio (6 mètres de haut) viennent ensuite, suivis de Kerlescan et ses treize files de menhirs et son tertre funéraire, et finalement le petit Ménec à la Trinité-sur-Mer.
En bref…
Carnac est le site préhistorique emblématique de Bretagne et même de France. L’ensemble mégalithique se réparti sur plusieurs secteurs de visite non connexes. Les sites mégalithiques de Carnac sont candidats à la classification au patrimoine mondial par l'UNESCO. Les photos de cet article ont été prises fin avril 2019.
Accès
- Depuis Auray (56), prendre la direction Carnac - Quiberon route D768 jusqu'au rond-point du Purgatoire puis prendre la D119 direction Carnac. Pour la Maison des Mégalithes, suivre "Alignements du Ménec".
La Maison des Mégalithes, qui propose une grille de lecture de Carnac sur le site du Ménec, est ouverte du 1er avril au 30 juin de 9h30 - 18h. Les horaires sont plus restreints aux autres saisons (Du 1er octobre au 31 mars10h - 13h & 14h - 17h, par exemple).
La visite libre des sites est gratuite mais il existe des visites conférences (13€ plein tarif).
Un site unique, etrange, spectaculaire. Au fond on n'a jamais compris sa raison d'être, ce qui le rend si fascinant.
RépondreSupprimerEt on n'en trouvera jamais aucun témoignage écrit d'époque !
SupprimerArticle très instructif ! J'aime beaucoup les photos avec les moutons qui se confondent avec les dolmens ainsi que les photos d'ensemble présentant les longues lignes de pierre.
RépondreSupprimerLes moutons ajoutent une touche de vie à cet ensemble minéral.
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