ANGLES-sur-l’ANGLIN et sa forteresse
Poitou anguleux***
Angles-sur-l'Anglin est une commune du département de la Vienne (86) en région Nouvelle Aquitaine. Il s’agit d’un site stratégique ancien dominant la rivière Anglin et son confluent avec la Gartempe. La rivière Anglin et le nom de la commune pourraient être en rapport avec une tribu d’Angles ou simplement au trajet sinueux du cours d’eau.
L'abri du Roc-aux-Sorciers (situé sur la commune) est un haut lieu de la préhistoire et de la sculpture magdalénienne. Un premier château dominant la rivière est bâti sous les ordres de l’évêché de Poitiers (Gilbert) entre 975 et 1020 et son commandement confié à Gaucelme Roy. Un premier pont est alors édifié au-dessus de l’Anglin. La forteresse veille, alors, sur l’abbaye bénédictine Sainte-Croix située à proximité, sur la rive opposée. La paroisse Saint-Pierre d'Angles se trouve, elle, sur la rive droite dans la ville haute. La défense du fief est confiée aux barons Lusignan à la fin du XIe siècle. Relativement indépendante de l’évêché, le territoire d’Angles est progressivement abandonné. Guillaume de Lezay-Lusignan troque Angles aux évêques contre Villefagnan en 1268. Le reste des terres est vendu en 1281 à l’évêché. La famille d’Oyré défend la forteresse au XIVe pour le compte des évêques et prend part vaillamment à la bataille de Poitiers en 1356. Le 23 mai 1372, Bertrand Du Guesclin assiège et reprend le château aux Anglais. La faille semi naturelle comportant un escalier est appelée « tranchée des Anglais » en raison d'une légende qui s'y rattache et attribue le creusement des marches aux Anglais en l'espace d'une nuit.
Avant la fin de la Guerre de Cent Ans, les évêques débutent la restauration du château alors que les abbés de Sainte-Croix se chargent du village au XVe siècle. Le rôle militaire d’Angles se maintient au cours des Guerres de Religion. Le château est pris par l’Amiral Coligny en 1567 en en faisant un fief protestant pendant près de 4 ans. Le gouverneur de Châtellerault reprend Angles en 1571. La Ligue pille le château en 1591 et, il l'est à nouveau en 1650 par les frondeurs. Le Duc de Roannez reconquiert la forteresse pour le comte du roi. La ville plutôt prospère au XVIe et XVIIe siècles est une source de revenus pour l’évêché de Poitiers. Le château reste très endommagé par les conflits, il est abandonné au début XVIIIe siècle devant le manque de fond pour sa restauration. À la Révolution, le château est déclaré "bien national" et sert de carrière publique. Il est acheté en 1923 par la Société des Antiquaires de l'Ouest, puis par la commune en 1986.
Le château occupe un éperon de 125 m de long sur 10 à 50 m de large. Un fossé est taillé dans le roc afin de protéger le site. Au milieu du promontoire, se dresse le donjon du XIIe à contreforts. Les logis seigneuriaux occupent les espaces situés en arrière.
Il subsiste les éléments suivants :
– le donjon palais, carré de style roman à contreforts cylindriques qui remanié au XVe siècle ;
– la tour de la prison ;
– la tour de la chapelle ;
– la tour aux oignons ;
– la tour d'angle du donjon ;
– la tour porte qui ouvre sur la « tranchée aux Anglais » ;
– un petit château de la fin du Moyen Âge ;
– deux chapelles.
En bref…
Cette commune située au carrefour du Poitou, du Berry et de la Touraine est classée parmi les « Plus Beaux Villages de France ». Elle a conservé son caractère médiéval et sa forteresse, usée par les siècles, ce qui lui donne beaucoup d’allure et de hauteur. Les photos de cet article ont été prises en mai 2018.
Accès
-De Poitiers, comptez une cinquantaine de minutes de route et 55 km par la D6.
-De Châtellerault, 30 minutes pour 32 km de trajet par la D14.
Tarifs 2024 : 6€ plein tarif (4€ réduit) et 11€ en billet jumelé avec le Roc aux Sorciers (7€ réduit). Attention, le site est fermé de novembre à début avril !
Comme d'habitude un article très instructif et qui permet de s'évader un peu !
RépondreSupprimerUn endroit perdu dans le passé...
SupprimerLe site parait grandiose mais peut-être est-il plus petit, moins impressionnant, qu'il n'y parait. De la forteresse ne restent que les murailles, aucune pièce, rien. Mais le village est joli et contraste avec l'abandon du château. Un bel endroit.
RépondreSupprimerLes perspectives de la ville haute et de la ville basse se répondent avec comme points d'orgue la forteresse et le cours de l'Anglin. Assez impressionnant en vrai également.
SupprimerAh! J'avais vu mais bizarrement sans commenter !Aille à pris ma place !
RépondreSupprimerAille aille aille ;)
SupprimerElle devait etre imprenable..avant! Mais les beaux restes font le bonheur du photographe et de ceux qui regardent
RépondreSupprimerPas si imprenable !
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