Complots, Placards et assassinats… *****
Il s’agit d’un château royal situé proche de la rive droite de la Loire dans la ville de Blois, dans le Loir-et-Cher (41). Il s’organise autour d’une cour et réunit, de façon assez unique, un panel de l’architecture française sur plusieurs siècles.
L'église Saint-Vincent-de-Paul et les jardins Augustin Thierry au Nord du château
La façade extérieure de l'aile Renaissance
Historique
Le site est connu dès le Moyen-âge en tant que Blisum Castrum. Le château est reconstruit au Xe siècle après la destruction du castrum au cours d’un raid viking. La collégiale Saint-Sauveur est ajoutée dans l’avant-cour au XIIe. La famille Châtillon le remanie complètement au XIIIe siècle. Louis d’Orléans, frère de Charles VI, l’acquiert et en prend possession respectivement en 1392 et 1397. Charles d’Orléans en hérite après l’assassinat de Louis en 1407. Fait captif à la bataille d’Azincourt en 1415, il y revient en 1430 après sa libération. A nouveau grandement remanié après la fin de la Guerre de Cent Ans, il ne reste que peu d’éléments antérieurs à cette période. Le futur Louis XII (1498) naît dans le château le 27 juin 1462. Le site passe, alors, du statut de comtal à celui de royal. Louis XII imprime son style à la demeure en adjoignant des éléments qui évoquent, par anticipation, la Renaissance. Résidence hivernale, le château devient un lieu de diplomatie : divers événements de la vie de la noblesse s’y déroulent (mariages, fiançailles). Anne de Bretagne, épouse de Louis XII, y meurt en janvier 1514. Leur fille, Claude de France, épouse François d’Angoulême, futur François Ier (1515), en 1514. Ce dernier fait ajouter une aile Renaissance. L’italien Cortone en est le maître d’œuvre. C’est à lui que l’on doit le célèbre escalier monumental de la cour.
Suite à la mort de Claude en 1524, François Ier transfert sa bibliothèque et sa cour au château de Fontainebleau (77). Plusieurs enfants de lignée royale y sont malgré tout élevés. Blois se retrouve eu centre de l’affaire des Placards le 18 octobre 1534. Charles Quint visite le château en 1539. Il demeure résidence principale pour Henri II et ses successeurs. Les fiançailles de Henri de Navarre, futur Henri IV, et de Marguerite de France s’y déroulent en 1572. Henri III y convoque les États généraux. Le duc de Guise est assassiné le 23 décembre 1588, le cardinal de Lorraine, le 24. Catherine de Médicis, élevée au château, y meurt le 5 janvier 1589. Henri IV l’occupe de façon discontinue. Il entreprend des travaux qui resteront en partie inachevés. Marie de Médicis, veuve d’Henri IV, s’y réfugie en 1610 pour y être quasi-exilée en 1617. Elle s’en enfuit en 1619. Le comté de Blois échoit à Gaston d’Orléans en 1626 selon les désirs de Louis XIII, son frère. Gaston s’y installe en 1634. Des travaux menés par François Mansart, et visant à ajouter une nouvelle aile, ont lieu entre 1635 et 1638, mais ne sont pas menés à terme. Le château est abandonné après la mort de Gaston en 1660.
Les bâtiments sont transformés en lieux d’habitation d'anciens domestiques par adjonction de nouvelles cloisons au début du XVIIIe siècle. Le château est mis en vente en 1788 mais, accueil un régiment, faute d’acquéreur. Il est pillé à la Révolution puis cédé à la ville en 1810 par Napoléon Ier. L’aile Charles d’Orléans est partiellement détruite en 1834 afin d’y aménager des cuisines militaires. Prosper Mérimée contribue à le faire classer aux monuments historiques en 1840. Des travaux sont entrepris en juillet 1844. Des projets ambitieux de restauration sont débutés en 1846 par Félix Duban, et ce, jusqu’en 1871. Jules de la Morandière prend le relais jusqu’en 1879. Concomitamment, l’aile François Ier accueille le musée des Beaux-arts dès 1850, avant d’être transféré dans l’aile Louis XII en 1869. Anatole Baudot initie une nouvelle période travaux de restauration 1880 à 1913. Les anciennes cuisines hébergent le Musée lapidaire à partir de 1921. Les bombardements de la Seconde Guerre mondiale endommagent la façade Sud. Une nouvelle restauration commence en 1946. De gros travaux portant sur les charpentes et toitures sont initiés dans les années 1990. Le son et lumière historique est créé au cours de cette décennie.
La place du château
Elle rappelle l’ancienne basse-cour médiévale. L’office de tourisme et la Maison de la Magie Eugène Robert-Houdin ont une façade donnant sur la place. Un jardin occupe les vestiges des fondations de l’église Saint-Sauveur, détruite au XVIIIe siècle.
La place du château
La façade extérieure de l'aile gothique
La statue équestre de Louis XII
La cour d’honneur
C’est autour d’elle que s’articulent les quatre ailes de styles différents. Au total, plus de 1000 ans d’histoire y ont imprimé leur marque. Du XIIIe siècle, ne subsistent que la grande salle seigneuriale, quelques remparts, la tour du Foix et trois tours de l’aile François Ier.
La construction de l’aile gothique de Louis XII (1498-1500) a pour vocation de transformer la forteresse en palais. Côté place elle présente une longue façade en briques et une arcade surmontée de la statue équestre de Louis XII. C’est sous son arche que l’on passe pour accéder à la cour. Sa façade intérieure comporte une galerie ouverte à colonnes et deux tours d’escalier clos. L’aile se prolonge au Sud par la chapelle Saint-Calais, consacrée en 1508. Il n'en reste quasiment que le chœur, la nef ayant été supprimée au XVIIe siècle. Les vitraux de Max Ingrand remplacent, en 1957, ceux détruits au cours des bombardements de 1944.
Deux vues du côté cour de l'aile gothique Louis XII
Les tours d'escaliers de l'aile gothique
La chapelle côté cour
Le chœur de la chapelle
Pietà
Les vitraux modernes
Détail de la façade occidentale de la chapelle
La façade occidentale de la chapelle
La toiture de la chapelle
L’aile Renaissance François Ier (1515-1518) s’inspire de la Renaissance italienne. L’escalier monumental à contreforts est accolé à la façade à baies ajourées. Côté ville, la décoration du bâtiment d’allure monumental évoque les façades à loges du Vatican. L’aile d’Orléans (1634-1638), de style classique du XIIe siècle à doubles colonnes, pilastres et frontons, ferme la cour au Sud-ouest. On la doit à François Mansart.
La façade côté cour de l'aile François Ier
L'escalier monumental
Les ailes François Ier et Louis XII
Détails des frontons
La cour et l'escalier
Deux autres vues de l'escalier de l'aile François Ier
Le jardin et la terrasse
Aménagé en surplomb, ils dominent le centre-ville depuis le Nord-ouest. La tour du Foix, du XIIIe siècle, rappelle le passé médiéval du lieu. Elle gardait la porte ouest. La terrasse permet d’admirer la Loire ainsi que la ville ancienne avec son église Saint-Nicolas. En contrebas, le jardin du Roy à l’Ouest, et le jardin Augustin Thierry au Nord, magnifient les abords du château et permettent de découvrir les façades extérieurs au-dessus des remparts.
En bref…
Outre son caractère unique d’un point de vue architectural, l'intérêt historique de la visite du château est majeur : peu de lieux résument aussi richement 1000 ans d’histoire de France. Les murs ont vu des naissances, des réceptions royales, des complots et des assassinats. Un incontournable du Val de Loire, classé au patrimoine Mondial par l'UNESCO !
Pour visiter les intérieurs du château, cliquez ici SVP !
Pour visiter les intérieurs du château, cliquez ici SVP !
Accès
-Blois se trouve à environ 1h45 de Paris-Porte d’Orléans et 175 km par l’A10. Il est possible de stationner dans la ville basse et d’accéder au château par des escaliers, si le parking du château est complet.
-En train à 1h30 de Paris - Gare d'Austerlitz.
Tarifs d’entrée (2020) : adultes 12€, réduit 9,50€, audioguide + 3€
Château + Son et lumière (avril à septembre) : 20€
je le vis quand j'avais 10 ans.....et ne cherche pas à savoir combien d'années cela fait!!!
RépondreSupprimerIl faut y retourner :)
SupprimerCes photos sont d'une précision d'orfevre , quelle beauté !
RépondreSupprimer1000 ans d'histoire...
SupprimerMagnifique et très complet ! 1000 ans d'histoire vaut bien un tel article :)
RépondreSupprimerPas facile à résumer...
SupprimerSuperbe article sur ce lieu exceptionnel. J'ai eu beaucoup de plaisir à y retourner. A quand les photos de l'intérieur?
RépondreSupprimerJ’espère trouver le temps d'écrire la suite prochainement !
SupprimerBravo pour la seconde partie intérieure d'une grand richesse. Quel travail !!!
RépondreSupprimer:)
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