dimanche 1 février 2015

FRANCE - Pays de la Loire - L'abbaye Saint-Vincent de Nieul-sur-l'Autise

L'abbaye Saint-Vincent de Nieul-sur-l'Autise
Sœur de Maillezais ****


La façade de l'abbatiale

 Le porche

La nef romane


L'église abbatiale Saint-Vincent

On la découvre, en fait, avant l'abbaye proprement dite. Elle garde son entrée. L'abbaye Saint-Vincent est bâtie dès 1068 sur les terres offertes par Airaud Gassedenier, seigneur de Vouvant. Au XIIIème siècle l'abbé Pierre II travaille de concert avec les religieux de Maillezais et Saint-Maixent à l'assèchement du futur Marais Poitevin (golfe des Pictons). L'abbaye subit les vicissitudes de l'Histoire : tantôt mise à mal par les Guerres de Religion, tantôt prospère pendant les périodes de paix. En 1698, l'abbé Balthasar de la Vrillière sécularise l'église et transfère l'abbaye à la Rochelle en 1718. Prosper Mérimée la fait classer monument historique en 1862 avant de devenir propriété du département de Vendée en 1968.



 Le jardin d'accueil avant d'accéder aux bâtiments de l'abbaye

 Le clocher de l'abbatiale surplombe le jardin

Passerelle de verre et de bois entrant dans les bâtiments abbatiaux


L'abbaye

La restauration peut dérouter au premier abord. A l'architecture de pierre médiévale on a adjoint des passerelles de verre qui parcourent à  la fois les sections intérieures et extérieures de l'abbaye. Du haut des passerelles on admire la façade du XIIème siècle.



 Galerie de verre suspendue et livres virtuels

 Jeux de lumière à travers les séparations de verre

La passerelle ressort à l'air libre


La passerelle se poursuit en intérieur avec une galerie de verre suspendue agrémentée de livres numériques tactiles sur le thème de la vie monacale en Bas-Poitou. On accède à la salle suivante organisée autour du thème des représentations sculptées de la musique au XIIème après avoir survolé l'ancienne aile Ouest détruite. Des instruments de musique sont suspendus. Le passage des visiteurs active leur éclairage et la diffusion d'un extrait musical.



 Les instruments qui s'animent au passage des visiteurs


Les sculptures en résine du dortoir


Le dortoir

On entre ensuite dans l'ancien dortoir des chanoines. Il s'adosse au croisillon sud du transept de la première église. Il se situe au dessus de la salle capitulaire remaniée en 1646. On y découvre au sol des sculptures en résine illuminées sur le thème de l'art roman religieux. Les chanoines partageaient le dortoir à l'exception du chapelain et du chambrier.




 Les galeries du cloître et son puits central


Le cloître

La reine Aliénor d'Aquitaine et son époux Louis VII ont grandement contribué à l'essor de l'abbaye en la promouvant domaine royal en 1141. Le cloître s'adosse au mur Sud de l'abbatiale. Son état de conservation exceptionnel en fait un exemple d'art roman assez unique. Les quatre galeries comprennent chacune cinq travées à colonnes géminées. Un couloir desservant les dortoirs surplombe l'ensemble sur trois des quatre côtés. Au centre se trouve le puits alimenté par une citerne d'eau de pluie. A l'Est se trouve l'escalier montant au dortoir des chanoines, la salle capitulaire, un passage dit "aux champs" et la chapelle des Chabot. Dans la galerie Sud, on trouve le lavabo près de la porte du réfectoire.




 Jeu de perspectives dans le cloître

Le clocher de l'abbatiale visible dans l'angle Nord-Ouest

 La salle capitulaire s'ouvrant sur le cloître

La pierre tombale de l'abbé Hugues de Faye


La salle capitulaire 

Elle s'ouvre sur la galerie Est par cinq baies. La voûte en berceau date du milieu du XVIIème (vers 1646), elle comporte les armoiries de l'abbé Pierre Brisson. Il subsiste les bases des anciens piliers datant de l'époque où il existait deux nefs. Accolées à la paroi Sud de la salle, se trouve un passage aux champs menant au jardin et la séparant de la salle des Chabots. Cette dernière abrite la pierre tombale de l'abbé Hugues de Faye décédé en 1319.



 L'entrée du réfectoire

 Les restes du réfectoire

La façade orientale de l'abbaye


Le réfectoire

Il longe l'ensemble de la galerie sud du cloître. Très endommagé par les Guerres de Religion, sa voûte en berceau a été détruite. Les baies en plein-cintre subsistantes s'ouvrent vers les galeries supérieures du cloître. Les cuisines fermaient probablement le réfectoire à l'Ouest, le chauffoir à l'Est.



 La maison d'Aliénor

Reconstitution virtuelle et animée de la vie au monastère il y a 800 ans


La Maison d'Aliénor

Demeure de style Empire, elle abrite une exposition interactive. On y découvre une maquette de l'abbaye au XIIème siècle. Dans la salle des cinq abbés, sont disposés des écrans donnant accès au passé par l’intermédiaire de scènes en réalité virtuelle. On remonte ainsi le temps de plus de huit siècles. Animations également dans la bibliothèque de la salle Prosper Mérimée.




Vues des galeries du cloître roman


En bref...

Un coup de cœur particulier pour cette abbaye dont le cloître roman, bien que ses colonnes paraissent un peu lourdes, transporte sans effort huit cents ans en arrière. Coup de chapeau aussi à la mise en valeur par les passerelles de bois et de verre ainsi que les nouvelles technologies extrêmement bien intégrées !



Carte satellite du secteur des abbayes du sud vendéen (source Google)


Accès

Comme l'abbaye de Maillezais (cliquez ici pour atteindre l'article correspondant), Nieul-sur-l'Autise se situe en bordure de Marais Poitevin, dans le Sud de la Vendée.

- A seulement 25 minutes et 22 km du centre de Niort par la D148 puis la D104B

- De La Roche-sur-Yon, comptez 50 minutes pour parcourir les 75 km de trajet en empruntant l'A83

- De La Rochelle, environ 55 minutes par la N11 puis la D148B en passant par Fontenay-le-Comte, pour moins de 65 km


Tarifs

5€ adultes et 3€ tarif réduit en visite libre. Visites guidées individuelles en juillet & août.



Dernier coup d’œil à l'abbatiale surplombant le cloître...


5 commentaires:

  1. Cet article fourmille de détails. Ce lieu est un joyaux peu connu qui allie les nouvelles technologies à l'Histoire de France. Il vaut vraiment le détour !!!

    RépondreSupprimer
  2. Remarquable ! Je voyage avec plaisir dans cet article apaisant

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. L'une de mes préférées parmi les "petites" abbayes françaises !

      Supprimer
  3. J'avais beaucoup aimé Maillezais, ses ruines somptueuses et sa lavande. La petite sœur n'est pas mal non plus, dans un autre genre, notamment avec son jardin de "simples"... peut-être. Un peu massive, j'allais dire trapue, mais authentique. L'Abbé Hugues de Faye a bien de la chance de reposer là.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Elle est effectivement très trapue mais on s'y sent d'autant plus hors du temps. Une de mes préférées !

      Supprimer

N'hésitez pas à laisser un mot si vous passez par ici !